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Ubukraine

Une grande partie des membres de l’« Eglise orthodoxe d’Ukraine », l’Eglise du pouvoir, a célébré Noël hier, comme les autorités de cette Eglise l’avait permis dès octobre. Au lieu du 7 janvier, qui est la date de Noël selon le calendrier julien qui a 13 jours de retard sur le calendrier grégorien. Et Zelensky avait appuyé cette initiative qui rapproche l’Ukraine de l’Europe et de l’Amérique. Mais l’année liturgique byzantine avait commencé le 14 septembre selon le calendrier julien, et elle continue comme d’habitude, avec comme seule différence que la fête de la Nativité du Seigneur est le 25 décembre. C’est comme si nous avions décidé cette année de célébrer Noël le 12 décembre tout en gardant tout le reste aux mêmes dates…

Cette absurdité en dit long sur cette « Eglise » qui est tellement liée à la politique euro-atlantiste qu’elle en perd les pédales liturgiques.

Un peu d’histoire.

En 1990, le métropolite de Kiev Philarète est un des trois candidats au poste de patriarche de Moscou (oui, de Moscou). Il perd l’élection, qui est remportée par Alexis II. En 1992, juste après l’indépendance de l’Ukraine, il crée avec des évêques de l’Eglise orthodoxe autocéphale ukrainienne (dissidence créée en 1990), et avec l’appui du pouvoir, une Eglise orthodoxe d’Ukraine dont il se fait le patriarche. En 1997 il est excommunié par le patriarcat de Moscou et anathémisé, ce qui est reconnu par le patriarcat de Constantinople.

En 2014, après la révolution pilotée par les Américains, Porochenko fait de l’Eglise de Philarète un élément de sa politique d’ukrainisation à outrance. En 2018 il décide, lui, le président de la République, de demander le tomos (décret de reconnaissance d’une Eglise orthodoxe) au patriarche de Constantinople. Cela entre aussi dans le cadre de la politique américaine, et les Américains font pression sur le patriarche Bartholomée pour qu’il accepte. Le 1er octobre, le synode du patriarcat de Constantiople, malgré les vives critiques de nombreuses autres Eglises orthodoxes, révoque l’acte de 1686 qui rattachait Kiev à Moscou, et envoie sur place deux exarques. Le concile d’unification a lieu le 15 décembre. Il y a une quarantaine d’évêques de l’Eglise de Philarète, 15 de la petite Eglise autocéphale, et deux de l’Eglise orthodoxe ukrainienne canonique (sur 90). Le vicaire de Philarète, Epiphane, est élu primat de la nouvelle Eglise, au grand dam de Philarète qui a 90 ans mais croyait venue son heure de gloire. Le 6 janvier 2019, Epiphane fait le voyage d’Istanbul et reçoit le tomos qui reconnaît l’autocéphalie de son Eglise. Sous les yeux émus de Porochenko qui confère au patriarche Bartholomée l’ordre du mérite de première classe de la République d’Ukraine. Sic:

janvier 2019 Porochenko ordre du mérite première classe.jpg

Commentaires

  • La synodalité rêvée pour l'Église romaine par le "pape" (sic) François, qui lui aussi mériterait de recevoir l'ordre de Sainr-Wolodymir-le-Sage des mains de Jo-le-Bidet....

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