Le Parlement européen, qui ne perd jamais une occasion de se discréditer, a adopté une résolution désignant la Russie comme « Etat promoteur du terrorisme ». Le plus triste est que le texte a été adopté à une très large majorité : 494 voix contre 58 et 44 abstentions.
La porte-parole du ministère russe des Affaire étrangères, Maria Zakharova, a réagi :
« Je suggère de reconnaître le Parlement européen comme un promoteur de la débilité. »
Le texte demande aussi que les milices tchétchènes de Kadyrov et le groupe Wagner soient inscrits sur la liste des organisations reconnues comme terroristes par l’Union européenne.
Le chef du groupe Wagner, Evgueni Prigojine, avait devancé le vote en répondant à l’agence de presse URA qui lui demandait ce qu’il en pensait : « Je ne sais pas quelle loi régit le Parlement européen, mais selon notre législation, à partir d'aujourd'hui, nous déclarons le Parlement européen dissous. Mais avant que cette procédure ne produise des effets juridiques, j'ai été chargé de transmettre un dossier d'information au Parlement européen. Si vous avez leur contact, je suggère que nous le fassions ensemble - le préparer et l'envoyer. »
(La dernière fois que Prigojine avait défrayé la chronique, c’est quand le groupe Wagner avait été accusé d’ingérences dans la présidentielle américaine de 2016. Il avait dit : « Nous nous sommes ingérés, nous le faisons et nous allons continuer à le faire. Avec précaution, précision, de façon chirurgicale, d'une manière qui nous est propre. » Nos médias avaient bêlé au scandale. Alors qu’il s’agissait évidement d’une blague. Peut-être que sa plaisanterie sur le Parlement européen permettra à certains de comprendre comment réagissent les Russes. Pourtant Maria Zakharova nous a habitués aux réactions pince sans rire ou carrément déjantées.
(En attendant, heureusement que les résolutions du Parlement européen sont sans effet. Car la dernière fois qu’un Etat a été désigné comme promoteur du terrorisme, c’était l’Irak de Saddam Hussein, par les Etats-Unis, et on sait ce qui s’en est suivi.)
Addendum.
Le Neue Zürcher Zeitung, considéré comme le journal germanophone de référence en Suisse, écrit que si la résolution peut se comprendre émotionnellement, "cette étape n'a aucune conséquence juridique - et elle n'a aucun sens politique non plus".
Commentaires
Le plus grand promoteur du terrorisme mondial sont les États-Unis d'Amérique et sa succursale multinationale l'OTAN.
Les US qui depuis la guerre du Mexique au XIXème (une guerre européenne en fait) n'ont pas cessé de déstabiliser, l'Europe centrale ou non, l'Orient proche, moyen et lointain, plus sionistes qu'Israel et ignorants complets de l'esprit arabe et perse.
La "plus grande démocratie du monde" est en fait un système qui ne tolere qu'elle-même, et qui croit que, tout le monde l'aimant, à force de boire du coca, de manger des hamburgers et d'aller chez Disney, elle peut et doit faire à sa manière le bonheur de tous.
Une puissance coloniale mondiale telle qu'il n'y en a jamais eu qui ne peut plus être laissée dans son ubris et que nous voyons commencer à péricliter.
Poutine et ses alliés font l'Histoire .
Ah non! Pas vous! Discréditer et non pas décrédibiliser. A moins que la matière première ne soit pas seulement intentionnelle mais aussi réelle.
Voir ici : https://ddlf.fr/dictionnaire/d/decredibiliser/
Mais ce n'est qu'une explication historique. Ce qui compte de mon point de vue c'est bien le sens des termes : le crédit est une puissance (par opposition à l'acte), une banque vous concède une richesse que vous promettez de lui restituer à l'avenir ; le crédible désigne maladroitement ce qui est susceptible d'être cru, ce qui est maladroit ici vient du suffixe qui désigne aussi ce qui est d'ordre hypothétique. Bref, j'en reviens à ma provocation philosophique. Et puis c'est laid, surtout à l'oral; d'ailleurs la plupart des journalistes de plateaux qui l'utilisent ne savent pas le prononcer.
Merci. C'est bien sûr discréditer que je voulais écrire. Je ne sais pas pourquoi c'est décrédimachin qui m'est venu à l'idée, et que j'ai eu du mal à écrire...
C'est pas de la novlangue, c'est un mot récent. Crédible existe depuis le XVe siècle, et entre rendre moins crédible et rendre moins digne de crédit, il y a une vraie nuance : on peut dire de Chirac, Sarkozy et Hollande qu'ils se sont totalement discrédités. Macron et sa clique se sont décrédibilisés !