Quand une fake news de désinformation russe est une vraie nouvelle américaine…
En octobre 2020, le New York Post (étiqueté « conservateur et populiste », à ne pas confondre avec le New York Times) publie des courriels de Hunter Biden trouvés dans un ordinateur portable appartenant à celui-ci. Ils révèlent différents faits dont les plus explosifs sont les suivants :
— Hunter Biden a présenté son père à un cadre supérieur de la société gazière ukrainienne Burisma, moins d'un an avant que Joe Biden fasse pression sur le gouvernement ukrainien pour obtenir le renvoi d'un procureur qui enquêtait sur l'entreprise.
— Hunter Biden a rejoint le conseil d'administration de Burisma en 2014 pour un salaire mensuel de 50.000 dollars.
— 10 % des actions du fonds d'investissement chinois Bohai Harvest RST appartiennent à la famille Biden.
Aussitôt Twitter et Facebook empêchent la diffusion des messages renvoyant aux articles du New York Post afin de « limiter la diffusion d'une fausse nouvelle potentielle ». Quelques jours plus tard, 50 anciens hauts responsables du renseignement américain publient une lettre ouverte affirmant que la diffusion des prétendus courriels « présente toutes les caractéristiques classiques d'une opération de désinformation russe ».
Et bien sûr aucun grand média digne de confiance ne croyait à cette histoire rocambolesque d’un ordinateur oublié par Hunter Biden en 2019 chez un réparateur.
Avant-hier mercredi 16 mars, le New York Times (qui n’est pas suspect de complotisme anti-Biden), a publié le résultat de son enquête, prouvant que les courriels étaient authentiques et qu’ils proviennent bien d’un ordinateur portable de Hunter Biden laissé à un réparateur du Delaware.
Déjà à la fin du mois dernier le Guardian notait que les « transactions commerciales enchevêtrées » de la famille Biden « devenaient difficiles à ignorer ». Le journal citait l'universitaire Jonathan Turley, de la faculté de droit de l'université George Washington, qui déclarait que si « le trafic d'influence est un sport pour le spectateur virtuel dans la capitale nationale », les entreprises de trafic d'influence particulières menées par Hunter Biden, dont la très rentable sinécure avec la société pétrolière ukrainienne Burisma, « dépassent tout ce que nous avons vu auparavant ».