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Les laboratoires

Dès le 24 février, jour de l’attaque russe, se répandait sur les réseaux sociaux l’information selon laquelle il y avait en Ukraine, près de la frontière russe, des laboratoires biologiques clandestins américains. Dans un premier temps cela fut accueilli par des haussements d’épaule, puis par des articles de « fact checkers » expliquant doctement que c’était faux et que ça ne pouvait pas être vrai et que c’était tout simplement de la propagande russe.

Le problème est que les Russes ont produit des documents qui prouvent l’existence de ces laboratoires, dont un ordre du ministère ukrainien de la sécurité sanitaire, daté du 24 février, demandant « d’assurer la destruction d’urgence des agents pathogènes biologiques utilisés » par les laboratoires qui n’existent pas. « Nous avons reçu des documents des employés des laboratoires biologiques ukrainiens sur la destruction d’urgence d’agents pathogènes particulièrement dangereux le 24 février 2022, les agents responsables de la peste, de l’anthrax, de la tularémie, du choléra et d’autres maladies mortelles », précisait un porte-parole de l’armée russe.

Il disait aussi : « De toute évidence, après le lancement des opérations militaires spéciales, le Pentagone a eu peur que les expériences biologiques secrètes menées en Ukraine soient exposées. »

Naturellement, jusque-là, les Etats-Unis niaient l’existence des laboratoires. Mais, mardi, Victoria Nuland, sous-secrétaire d’Etat pour les affaires politiques des Etats-Unis, a fini par l’admettre à demi-mot devant le Sénat américain :

«L'Ukraine a des installations de recherche biologique, et nous sommes très inquiets que les troupes russes, que les forces russes puissent chercher à en prendre le contrôle. Donc nous travaillons avec les Ukrainiens sur la façon dont ils pourraient empêcher que ces matériels de recherche ne tombent entre les mains des forces russes.»

On se souvient alors d’un communiqué de l’ambassade des Etats-Unis d’avril 2020 qui disait :

« Ici, en Ukraine, le programme de réduction des menaces biologiques du ministère américain de la Défense collabore avec le gouvernement ukrainien pour regrouper et sécuriser les agents pathogènes et les toxines présentant un risque pour la sécurité dans les installations gouvernementales ukrainiennes, tout en permettant la recherche pacifique et le développement de vaccins. »

Et il était précisé que ces «efforts conjoints contribuent à garantir que des agents pathogènes dangereux ne tombent pas entre de mauvaises mains».

Bref, les Etats-Unis sont « inquiets » de ce que les Russes pourraient faire avec leurs recherches biologiques menées en Ukraine en violation des conventions internationales. Pas un mot pour reconnaître leur responsabilité, leur culpabilité. Alors les Russes, aujourd’hui, sont passés à la vitesse supérieure. Après examen des documents en leur possession, le porte-parole du ministère de la Défense a déclaré :

«L'objectif de ces recherches biologiques financées par le Pentagone en Ukraine était de créer un mécanisme de propagation furtive de pathogènes meurtriers». Les documents évoquent des «transferts de biomatériaux humains prélevés en Ukraine vers des pays étrangers à la demande des représentants américains». On trouve un «projet américain sur le transfert d'agents pathogènes par des oiseaux sauvages migrateurs entre l'Ukraine et la Russie et d'autres pays voisins». Il était question de «mener des travaux sur les agents pathogènes d’oiseaux, de chauves-souris et de reptiles en Ukraine en 2022» ainsi que sur la «possibilité de la propagation de la peste porcine africaine et de l'anthrax». «Dans les laboratoires établis et financés en Ukraine, des documents montrent que des expériences ont été menées avec des échantillons de coronavirus de chauve-souris.»

Hier, pour essayer de faire oublier la gaffe de Victoria Nuland, les démentis se sont multipliés. Le porte-parole du Pentagone a déclaré que « les accusations russes sont absurdes et risibles », le porte-parole du Département d’Etat a dit que « la Russie invente de faux prétextes dans sa tentative de justifier ses propres horribles actions en Ukraine », et la secrétaire de presse de la Maison Blanche a rejeté les « affirmations fallacieuses » des Russes.

Alors, de la Turquie où il se trouvait pour les négociations, Sergueï Lavrov lui-même est monté au créneau aujourd'hui, dénonçant «des faits absolument scandaleux sur ce que fait le Pentagone dans les laboratoires biologiques créés avec son argent», et le fait que Washington utilise «le territoire ukrainien pour mener des expériences sur des agents pathogènes qui peuvent ensuite être utilisés pour créer des armes biologiques».

Dès mardi, la Chine, par la voix du porte-parole du ministère des Affaires étrangères, demandait au Pentagone de donner aussi tôt que possible des « détails pertinents » sur ces laboratoires :

« Selon les données publiées par les États-Unis eux-mêmes, les États-Unis disposent de 26 laboratoires biologiques et d’autres installations connexes en Ukraine, ce qui a en effet attiré une grande attention.

« Tous les virus dangereux en Ukraine doivent être stockés dans ces laboratoires. Toutes les activités de recherche sont dirigées par les États-Unis. Aucune information n’est autorisée à être divulguée sans l’autorisation de la partie américaine.

« Dans la situation actuelle, nous appelons toutes les parties concernées à assurer la sécurité de ces laboratoires, à commencer par la santé et la sécurité des personnes en Ukraine et dans les régions environnantes et dans le monde.

« En particulier, les États-Unis, en tant que partie qui connaît le mieux ces laboratoires, devraient annoncer les détails pertinents dès que possible, y compris quels virus ont été stockés et quelles recherches ont été effectuées

« La révélation de l’activité bio-militaire américaine en Ukraine n’est que la pointe de l’iceberg. Le département américain de la Défense contrôle 336 laboratoires biologiques dans 30 pays à travers le monde au nom de la "coopération pour réduire les risques de biosécurité et renforcer la santé publique mondiale". »

A suivre…

Commentaires

  • Je savais que la sale gueule de Biden allait gangner, je l'avais vu (bien avant) dans une série Netflix.
    Et depuis, c'est l'horreur, nul doute qu'un visage raconte une histoire...
    Seigneur, jusque à quand ?

    Merci pour tout ce que vous faites pour nous, Sainte Trinité adorée.

  • Pauvres Amerloques ! Ils ont de ces viragos, là-bas : Madeleine Albright, Hillary Clinton, Kamala Harris, Victoria Nuland...
    De quoi réfléchir à l'échange entre Lady Astor et Churchill, dont le café n'était pas la boisson préférée :
    - Monsieur, si j' étais votre épouse, je mettrais du poison dans votre café.
    - Madame, si j' étais votre mari, je le boirais.

  • Oui, ces caricatures sont digne d'un excellent Miyazaki,
    Le voyage de Chihiro ?

  • Pardon pour les fautes,
    "Je suis Japonaise"

  • Formidable Miyazaki. J'adore La Colline aux coquelicots et la musique du film, avec la belle voix de Aoi Teshima.

  • Mon préféré est "Le château ambulant" je l'ai vu au moins dix fois et chaque fois, je découvre d'autres subtilités poétiques.

  • Oui, la gueule de biden irait bien avec celle de bergol dans un tableau de Jérôme Bosch, je pense en particulier au Christ portant la croix où l'on y voit quelques salauds du même bois.

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