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Christia Freeland, l’UPA et le grand-père

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Cette photo a fait scandale au Canada. On y voit Christia Freeland, vice-Premier ministre et ministre des Finances, membre du conseil d'administration du Forum économique mondial, au centre-ville de Toronto à la tête d’une manifestation de soutien à l’Ukraine, avec la banderole aux couleurs rouge et noir de l’Armée insurrectionnelle ukrainienne (UPA), tristement célèbre pour ses massacres de juifs et de Polonais en 1942-44, dirigée par Stepan Bandera, dont une avenue de Kiev porte le nom depuis 2016.

(Stepan Bandera fut agent de la Gestapo dès 1934, il dirigeait alors l’OUN, organisation des nationalistes ukrainiens, dont une spécialité était l’assassinat des personnalités politiques (dont le ministre polonais des affaires étrangères) ; en avril 1940 au château royal du Wavel à Cracovie, Stepan Bandera fit allégeance au "gouverneur général de Pologne" Hans Frank et offrit 38 cloches d’églises polonaises pour les fonderies allemandes.)

Cette photo n’est pas un montage de la propagande russe, c’est celle que Christia Freeland a elle-même publiée sur son fil Twitter pour montrer qu’elle était à la manifestation et qu’elle en était fière.

Christia Freeland ne pouvait évidemment pas ignorer ce qu’était la banderole : elle est d’origine ukrainienne par sa mère, sa famille maternelle est arrivée au Canada dans les années 50, et elle-même a vécu en Ukraine. Dans la famille se distingue son grand-père maternel, Mykhailo Khomiak, dit Michael Chomiak après son arrivée au Canada. Entre 1940 et 1945 il était le rédacteur en chef du journal nazi en ukrainien Krakivs’ki Visti, basé à Cracovie. Il titra par exemple sur la « Glorieuse victoire allemande » de Dieppe en août 1942 (3.367 soldats… canadiens tuée, blessés ou faits prisonniers) et salua la formation de la 14e division SS Waffen Halychyna entièrement ukrainienne. En 2017 le gouvernement canadien a tenté de faire croire que tout cela était une campagne de désinformation orchestrée par la Russie. Le problème est que les preuves se trouvent… au Canada, à l’université d’Alberta qui possède les archives du journal, et le propre gendre de Khomiak, le professeur John-Paul Himka, professeur d’histoire à cette université, a confirmé les faits.

Face à la polémique suscitée par sa photo, Christia Freeland l’a promptement remplacée par une autre où elle ne parade pas avec la banderole de l’UPA…

Commentaires

  • Si les nazis n'avaient pas été mus par une idéologie raciste et s'ils n'avaient pas eu un comportement odieux vis-à-vis des Slaves, ils auraient mené à bien, avec l'appui des populations, la seule entreprise honorable qu'ils s'étaient fixée, à savoir détruire le communisme. C'est Soljenitsyne qui dit cela dans L'Archipel et il est bien possible que ce soit une analyse superficielle.
    Je peux comprendre que des familles ayant vécu l'Holodomor se soient ralliées aux nazis en 1941 et aient entretenu depuis 90 ans un sentiment antirusse, bien que Staline fût géorgien. Même au point d'arborer en 2022 les couleurs de la Waffen SS.
    Cela dit, on reconnaît une nation, un peuple (je n'écris même pas un "grand" peuple) à sa capacité, comme collectivité, à pardonner, et surtout à oublier. Les Russes ont su tirer un trait sur 74 ans de tortures, sans Nuremberg... La rancune tenace, durable, voire éternelle, c'est ce qui rend les individus, les familles et les sociétés odieuses au monde entier et d'abord à elle-même.
    Cela vient de l'ordre du péché :
    1° contre Dieu ;
    2° contre soi-même ;
    3° contre le prochain.
    La haine du prochain est d'autant plus indéracinable qu'elle est irrationnelle, ce qui est le cas des haines familiales, historiques, tribales que l'on entretient aujourd'hui à travers l'histoire "mémorielle", le "woke" et toutes ces conneries.
    Haïr Christophe Colomb, le général Lee ou Seignelay (plutôt que Colbert, soit dit en passant, c'est se haïr soi-même, haïr son peuple et haïr Dieu. C'est un peu intuitif comme raisonnement, mais je pense que c'est à peu près ça.

  • " La rancune tenace, durable, voire éternelle, c'est ce qui rend les individus, les familles et les sociétés odieuses au monde entier et d'abord à elle-même.""
    A elles-mêmes, pour un accord saint-simonien qui se justifie ici. Sinon "à eux-mêmes", avec "odieux".

  • "(plutôt que Colbert, soit dit en passant)"
    Rupture de jeûne...

  • "Je peux comprendre que des familles ayant vécu l'Holodomor se soient ralliées aux nazis en 1941 "
    Les Ukrainiens ne devraient pas oublier que l'Holodomor a été bien planifié par Staline et ses agents, mais mis en oeuvre aussi par des Ukrainiens membres du parti communiste. Ce ne sont pas aux Russes qu'il faut en vouloir mais aux communistes.
    Et nazis ou communistes, deux faces d'une même médaille.

  • Merci pour ces informations et commentaires.
    J'avoue que je n'arrivais pas à comprendre ce que venaient faire les nazis en Ukraine, pays qui a été communiste pendant tant d'années et qui a cessé de l'être bien après la fin du nazisme.
    Vos commentaires m'éclairent à ce sujet.
    Sans un retour sur l'histoire, on ne peut rien comprendre aux conflits.

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