En 1836, Montalembert publie La Vie de sainte Élisabeth de Hongrie, duchesse de Thuringe. C’est son premier livre, il a 26 ans, et c’est un grand succès : en 1903 on en sera à la 22e édition (dernière édition en date, Le Cerf, 2005). Le livre a une influence jusqu’en Allemagne, et dans le grand-duché de Saxe-Weimar-Eisenach où se trouve le château de la Wartburg qui fut la résidence de sainte Elisabeth épouse du comte Louis IV de Thuringe. En témoigne par exemple cette lettre à Montalembert de Franz Liszt, qui souhaite composer un oratorio sur sainte Elisabeth.
De Moritz von Schwind :
Le départ de Louis IV à la croisade.
Sainte Elisabeth chassée du château (son mari est mort en arrivant en Italie, avant de pouvoir s’embarquer pour la Terre Sainte).
La mort de sainte Elisabeth.
Le chœur final de l’oratorio de Liszt enregistré à Weimar à l'occasion du 8e centenaire de la naissance de la sainte en 2007 (l’illustration est aussi une des fresques de von Schwind : le miracle des roses).
Le leitmotiv musical de ce morceau (comme de tout l’oratorio) est le début d’une antienne figurant dans un livre liturgique hongrois :
Liszt reprend les deux premières strophes d’une "prose" d’un missel prémontré :
Decora novo flore
Christum mente, votis, ore,
Collaudet Ecclesia.
Nova nobis lux illuxit,
Nova stella quam produxit
Nobilis Hungaria.
A 01:12 le premier vers de l’hymne des laudes d’un bréviaire dominicain :
Laeta stupet Thuringia
Et à partir de 01:44 la fin d’une hymne de… 39 strophes :
Tu pro nobis mater pia
Roga Regem omnium
Ut post hoc exilium
Nobis det vera gaudia. Amen.
(Textes qui sont dans l’appendice du livre de Montalembert.)