Réspice, Dómine, in testaméntum tuum : et ánimas páuperum tuórum ne obliviscáris in finem. ℣. Exsúrge, Dómine, et júdica causam tuam : memor esto oppróbrii servórum tuórum.
Ayez égard à votre alliance, Seigneur, n’oubliez pas pour toujours les âmes de vos pauvres. ℣. Levez-vous, Seigneur, et jugez votre cause, souvenez-vous des outrages faits à vos serviteurs.
Selon dom Baron, il y a 44 graduels anciens (avant le VIIe siècle) du 5e mode, dont 9 ont une mélodie originale pour la première partie. C’est le cas de celui de ce dimanche. Doublement originale, pourrait-on dire, puisque le texte est le même que celui de l’introït et que la mélodie est très différente. Alors que l’introït est une ardente supplication, le graduel est une douce prière, qui s’anime certes puisque c’est une demande, mais reste paisible.
Dans le verset on reconnaît la belle envolée (sur Domine) que connaissent bien ceux qui entendent chanter au long de l’année la messe Dilexisti des vierges, et que l’on entend aussi dans le graduel du deuxième dimanche après l’Epiphanie, suivie de l’autre envolée sur judica, qui est également la suite de la mélodie dans celui du deuxième dimanche après l’Epiphanie (mansuetudinem et justitiam), et que l’on entend dans quatre autres.
Le voici dans la belle interprétation des moines de Silos.