Depuis qu’on entend tous les jours, et d’abord dans la bouche du ministre de l’Education, l’horrible expression « en présentiel », je me disais que j’allais chercher depuis quand elle existe. Et puis j’oublie… Ayant vu que le gouvernement « prépare une rentrée 100% en présentiel à l’université », je me suis décidé. Le résultat est sans appel autant que sans surprise : l’expression n’existe pas, le mot non plus. Dans aucune des sources du Centre national de ressources textuelles et lexicales. C’est un pur barbarisme, ce qui n’étonne pas dans une société barbare avec un gouvernement de barbares.
Commentaires
"On est dans un film d'horreur."
Alexandra Henrion-Caude
L’Académie française l’avait rappelé en juillet dernier : https://www.academie-francaise.fr/presentiel-distanciel
Si l’enseignement est au même niveau que leur français, qu’il soit à distance ou non ça ne change plus grand chose.
Les Anglais, les Italiens, et même les Allemands, disent "face-à-face", ce qui a le mérite d'exister. En français aussi, ça existe. Pourquoi ne pas l'utiliser ? "Présentiel" est un mot que je n'ai jamais employé sans guillemets. Les Allemands créent des néologismes techniques, car leur langue le permet. Mais si Kant ou Hegel créent un néologisme, ça part d'assez haut. Les Français inventent des mots et des expressions à la mode dans les cours de récréation, puis les profs reprennent le vocabulaire de leurs élèves. Je connais des enseignants qui commencent une phrase sur deux par "Genre". L'éducation nationale embraye-t-elle ?
J'aimerais savoir quel est le premier connard qui a employé le mot "présentiel"... Une IPR hystérique échevelée, fan de la révolution spartakiste, peut-être, dans un rapport à l'inspection générale. Ça a dû plaire...
On peut compter sur la hiérarchie du "pape" François pour nous expliquer bientôt que le Christ est dans l'eucharistie "en présentiel". En revanche, le Ciel est absent : il est en absentiel.
je ne sais pas comment s'y prennent actuellement les Allemands pour garnir leur vocabulaire; il fut un temps où ils empruntaient des mots français, généralement en en changeant le genre,voire en en inventant qui n'ont jamais existé en français; une de leurs trois conjugaisons est même réservée aux verbes français vrais ou supposés: un excellent exercice, mais il est devenu difficile du fait de l"antifascisme' qui nous gouverne, est d'assister à une projection de "La ville dorée" ; un français n'a pratiquement pas besoin des sous-titres tant l'allemand du film est plein de mots français; comme c'était un film de propagande, je suppose que la censure nazie l'a laissé passer pour faire plus "vrai" parce que c'était l'allemand qu'on parlait réellement à Prague à l'époque
avis à ceux qui auraient la chance de pouvoir le voir : la musique n'en est pas "Ha Tikvah" mais la Moldau de Smetana; j'ai failli en être victime et sortir en croyant que je m'étais trompé de salle
il semblerait de toute façon, de nos jours, que les notables bundesrépublicains préfèrent parler américain
le français n'a pas été créé par l'Académie française qui l'a plutôt chatré; il y avait eu avant la Pléïade et Rabelais qui utilisaient une langue plus riche et plus vivante
je me demande toujours pourquoi, dans notre république judéo-maçonnique, on ne se réfère pas plutôt au Rachi (Rabbi Shlomo ben Itzhak ha Serfati), ce rabbin viticulteur champenois qui vivait à l'époque de la première croisade et a écrit des commentaires de la Torah et du Talmud qui font toujours autorité chez ses coreligionnaires
il écrivait autant dans le français de l'époque qu'en hébreux, dans un alphabet vocalisé, ce qui fait que grace à lui on connait non seulement plusieurs milliers de mots français de l'époque, mais aussi leur prononciation que l'on ne pourrait pas connaitre s'il avait utilisé l'alphabet latin traditionnel avec toutes les conventions qui avaient cours de son temps
nous sommes depuis enfermés dans un langage académique imposé depuis plusieurs siècles "enfin Malherbe vint . . . " et la poësie s'en alla, disait monmaître et compatriote le R.P. de Lagrevol, S.J.
toujours est-il que je n'arrive pas à comprendre le discrédit de nos académiies sur le Rachi
addendum
ceux qui s'intéressent au cinéma allemand des années 'noires" pourraient essayer de se rapprocher de Frédéric Miterrand; c'est dans des cinémas qu'il patronnait que j'ai vu "Triumph des Willens" et "Olympia"; lui seul, sous la présidence de son oncle, pouvait se le permettre : l'annonce d'une projection du premier avait provoqué l'ire des associations d'anciens combattants; le film est passé tout un dimanche aprés-midi à l'Olympic et Frédéric, à la sortie, expliquait ce qu'ils venaient de voir aux garçons qui le lui demandaient, dont la plupart n'avaient rien compris, du fait de l'enseignement qui est fait de cette époque
Olympia a du poser moins de problèmes, et même plaire à certains : le film commence par une séance de vestiaires; il a d'ailleurs été projeté dans une salle de Saint Gemain des Prés
La Ville d'Or est surtout remarquable par la couleur : contrairement à celles du technicolor, qui deviennent assez vite baveuse, les siennes sont restées intactes; à part ça, ce film est trés völkich, trés gemütlich, et surtout trés Kükülapralin; la séquence finale pourrait figurer dans un film de propagande sioniste : on y voit l'affreux marécage transformé en un magnifique champ de blé, pendant que tonitrue Ha Tikvah, je veux dire la Moldau de Smetana; évidemment, les auteurs du film, à l'époque, ne pouvaient pas le savoir
Écoutez, faut pas exagérer. Le mot, quoique nouveau, est très bien formé, selon le génie de notre langue.
Il est là pour longtemps. Pas seulement pour la durée du ou de la covid.
On aurait pu avoir le fautif, lui, "distancial", "présential".
Qu'est-ce qu'on voulait pour dire la chose? De l'anglais?
Face-à-face.
En français, on peut employer l’expression « in vivo ». qui remonte bien avant l’invention d’internet. « Enseignement à distance@ c’est beaucoup mieux que « distanciel ».
in vivo
- ne veut pas dire le même chose
- n'est pas du français mais du latin
quant au néologisme en question, j'ignore s'il était nécessaire de le fabriquer
Face-à-face, comme l'indique l'expression, c'est le visage tourné l'un vers l'autre de deux individus dans un même lieu, que ces individus s'y trouvent seuls ou qu'ils y soient noyés dans la foule.
Rien à voir avec ce qui nous occupe ici.
"selon le génie de notre langue"
Faut rien exagérer, car tout ce qui est excessif est insignifiant. A entendre le nombre croissant de couillons gélifiés, masqués et bientôt vaccinés qui emploient ce terme idiot avec une redondance pléonastique ("J'assisterai à la réunion en présentiel"), je me rappelle la volée de bois vert (certes figurée) que j'avais reçue de mon grand-père inspecteur général le jour où j'ai commencé une phrase par "Au niveau du sport". Ça m'a fait réfléchir. C'est comme les gens qui se vantent d'avoir lu Nietzsche et Julius Evola et qui font d'improbables pataquès après quatre, vingt, cent, voire mille. De même que commencer ses phrases par genre n'a rien d'anodin, surtout dans le contexte...
Abracadabrantesque, procrastination, les patronymes moliéresques et hergéens, ou encore la moindre demi-page de Céline, ça, c'est le génie de la langue...
La langue, c'est aristocratique. C'est ce qui sépare le type distingué du vulgum pecus. Le problème n'est pas d'inventer des mots, mais de les choisir et assembler correctement. On peut avoir un vocabulaire de maquerelle, de charretier ou même de canaille de la schnouf, mais faut sélectionner les mots avec un peu de soin.
abracadabrantesque n'est pas du français, c'est du chiraquien; en français, on se contente d'abracadabrant
question à poser à quelqu'un de compétent : les néologismes à la mode, présentiel et distanciel ne sont-ils pas tout simplement des copies de l'américain ?
@Stavrolus
Oui la langue est aristocratique. Mieux, la grammaire est fasciste, comme disait le regretté Roland Barthes.
@Théofrède
Abracadabrantesque est de Rimbaud, qui s'est plus ou moins fait violer, en tout cas agresser, par des communards en 1871. Le conseil pour Chirac vient de Villepin. Si un président avait eu l'idée de citer Rimbaud, ç'aurait plutôt été Pompidou ou Mitterrand.
@Théo
Le lien donné par DD ci-dessus (Académie française) répond en partie à votre question
Barthes, qui n'aura sûrement pas la postérité de Boileau, disait «La langue n’est ni réactionnaire ni progressiste ; elle est tout simplement fasciste ; car le fascisme, ce n’est pas d’empêcher de dire, c’est d’obliger à dire.».
Je suppose que, venant de lui, c'était l'expression d'une idée révolutionnaire qui visait les autorités académiques et le Littré. Bien que l'avenir lui ait donné raison (quand on emploie le langage épicène ou qu'on rebaptise Dix petits Nègres, c'est du fascisme, déguisé en anti-sexisme ou en anti-racisme), il avait foncièrement tort. Pour écrire comme Saint-Simon ou comme Céline, il faut 1° avoir un sens inné de la grammaire et de la syntaxe, et les maîtriser mieux que personne, 2° être un individualiste forcené, hostile à toute appartenance lobbyiste ou troupière (sinon d'ordre ou de classe).
Pour se libérer, il faut déjà connaître les règles.
Pour ma part (je suis enseignant), j'appelle les cours en distanciel cours en absentiel.
Il sera ressorti de toutes ces folies au moins une bonne chose : plus personne n'ose prétendre sérieusement que l'enseignement à distance est un progrès pédagogique, qu'il est apprécié des étudiants, etc., comme on l'entendait au début.
C'est même une horreur pour nous les parents ! On se retrouve avec 4h de cours par jour, 2*/2h par enfants,. Avec des enfants complètement déboussolés.. Mon épouse étant Femme au foyer et devant en plus de s'occuper des besoins de la vie de tous les jours, s'occuper des cours des aînés, tout en faisants attention à notre troisième enfant et très sincèrement je lui tire mon chapeau car honnêtement je serai incapable de faire la moitié du quart de tout le travail qu'elle fournit ! De plus j'admire vraiment ceux qui font l'école à la maison, parce que personnellement nous en serions incapable ! Ce gouvernement est criminel il sacrifie après la Foi Catholique la chose la plus importante : l'éducation ! Quand je dis éducation, je parle bien de français, de maths de grammaire et non d'idéologies gauchistes! Fraternellement.. Et pour que vive la France : vive le Roy , Vive le Christ Roy!
Présentiel est fort pratique au quotidien et moins barbare que "blog", par exemple, qui ne doit pas non plus avoir une forte ancienneté en français... c'est juste qu'un mot est nécessaire pour décrire des situations nouvelles : enseigner à distance est la vraie barbarie, ou plutôt perversion... pas que des mots soient nécessaires pour décrire ce qu'il se passe dans les faits. Une langue est vivante et c'est normale. Le mot logiciel a été créé de toute pièce pour décrire les "software" chers aux anglo-saxons. Faut-il le rejeter car il a moins que x années d'existence ? Et alors, combien vaut x pour être acceptable ? Pour une fois, je ne vous suis pas...
Précisément, "présentiel" a été construit comme "logiciel". Et le jargon informatique a tout envahi, de façon horrible: il est devenu courant de dire que telle personnalité devrait "changer de logiciel".
En français on dit "présence". pas besoin d'un suffixe informatique pour désigner les robots apprenants.
Existence : existentiel
Substance : substantiel
Démence : démentiel
Essence : essentiel (devenu également un substantif)
Etc.
Désormais, présence : présentiel (adjectif et substantif)
Tutto va bene, donc!!!
La langue est vivante, c'est heureux.
D'accord avec vous sur le mot blog que je n'emploie jamais: "site" fait très bien l'affaire pour dire la même chose.
covid==>covidentiel
gazole==> gasolentiel
Véran==>vérantiel
Castex==> Castex et Führer
Darmanin==>darmanintiel
Et Providence ====> providentiel, cher Dauphin, homme de peu de foi...
Attention à ce que vous allez répondre : je peux dégainer mon eau bénite à tout moment...
(humour)
Oui, vous avez raison, je prie tous les jours la Providence de nous débarrasser des covidentiels.
Tant que c'est de l'eau bénite vraie, sans ajout de gel hydrochloridro-hygiénique, vous pouvez y aller. Mais attention, Théo a déposé un brevet, il a l'exclusivité pour 20 ans....
@Dauphin
Bravo pour Castex et Fuhrer, mais pensez-vous que les moins de 70 ans vont comprendre l'allusion ?
@ g marie
où est l'allusion ?
le Führer était Adolf Hitler, pas un de ses ministres
dans l'état actuel des choses, ce serait donc Emmanuel Macron ou, plus exactement, le Bundespräsident allemand dont on ne parle jamais puisque les journalistes français ont décidé que le chef de l'état allemand était Angela Merkel
@gmarie
Oui, c'est exact, mais quelques plus de 70 ans ont gardé et laissé traîner dans leur bibliothèque ces manuels à portée de leurs enfants et petits-enfants qui ont pu les feuilleter (pour ceux qui ont appris à lire). Je laisse Théo trouver tout seul l'allusion, car il a manifestement plus de 70 ans.
présentiel (Ce que j'ai trouvé sur Google.)
Apprenez à prononcer
adjectif et nom masculin
Qui nécessite la présence des personnes concernées (par opposition à à distance).
Enseignement présentiel.
Actuellement nous avons dictature présidentielle, c'est du bon français.
Etant donné qu'à notre époque on peut être présent sans son corps, il fallait bien un mot pour dire :"Présent avec son corps ".