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Une parabole en image

Je découvre via le Forum catholique l’histoire du séminaire Saint-Pierre de Cardross, en Ecosse.

Destiné à accueillir une centaine de séminaristes, il fut construit pendant le concile Vatican II et achevé en 1966.

Les évêques écossais avaient choisi le cabinet d’architectes à la mode, Gillespie, Kidd & Coia, qui s’inscrivait avec enthousiasme dans le sillage de Le Corbusier. C’était le cabinet élu par les évêques du Royaume-Uni comme étant à même d’illustrer concrètement le nouveau « mouvement liturgique ». De ce fait, rien qu’en Ecosse, il dessina dix églises entre 1956 et 1965. Leur chef-d’œuvre absolu étant le séminaire de Cardross, classé A par les services écossais, à savoir le degré le plus élevé de protection pour un bâtiment « d’intérêt architectural ou historique », désigné comme « la plus importante construction écossaise d’après-guerre » par le magazine d’architecture Prospect, et considéré par l’organisation internationale d’architecture Docomomo comme une « construction d’importance mondiale ».

Mais il n’y eut jamais 100 séminaristes pour y vivre, le déclin des vocations ayant commencé dès la construction, puis il y eut différents problèmes dont d’importantes infiltrations d’eau, et le séminaire ferma en février 1980. Moins de 14 ans après son ouverture.

Et le séminaire symbole de l’architecture moderne au service du renouveau du sacerdoce et de la liturgie devenait une ruine… moderne…

Voici la chapelle en 1966, et aujourd’hui.

St_Peters_Seminary_Cardross_GSA.jpg

1920px-Interior_View_of_Seminary.jpg

Le séminaire en 1966 :

Le séminaire aujourd’hui :

Commentaires

  • Je ne suis pas architecte mais je crois savoir que les infiltrations d eau sont fréquentes dans les édifices à toit terrasse...technique parfaitement inadaptée au climat écossais

    Merci à vous cher Yves pour ces films et vos explications

    Quel symbole effroyablement exact !

  • Merci pour cet épisode inédit de la série "Le Prisonnier". Mais je n'ai pas reconnu Patrick McGoohan...

  • Quel gâchis !
    L'Ecosse est un pays extrêmement humide par voie d'air ainsi que son sous-sol qui regorge de sources. S'il y avait une sècheresse mondiale, c'est le pays qui s'en sortirai haut la main avec leur multitude de lacs si profonds qu'ils sont noirs.
    Il y a quelque chose de symbolique dans l'état de ce séminaire, sur quoi ont-ils construit?

  • "Si vous êtes déprimé, si le temps vous semble long, un seul remède : Loch Lomond."
    Ce whisky, joie de Milou et du capitaine Haddock, existe bel et bien, mais il n'a rien d'extraordinaire.
    En l'occurrence, ils ont surtout construit AVEC du béton. L'inspiration lecorbusienne a fait le reste. Comme le dit justement Houellebecq, c'est une architecture concentrationnaire.
    J'aime mieux ça :
    https://meikmag.com/fr/retrospective-de-frank-lloyd-wright-larchitecte-de-lamerique/
    Hitchcock voulait lui faire construire la maison de La Mort aux trousses, près du mont Rushmore, mais ça coûtait plus cher que le film, Cary Grant compris. La production s'est donc contentée d'un pastiche de la Fallingwater House, qu'on peut voir ci-dessus.
    Pour le bâtiment des Nations Unies à New York, du même Frank Lloyd Wright, l'intérieur a été reconstitué en studio. Quant à la villa de Lester Townsend, à Glen Cove, c'est un bâtiment célèbre qui se visite.
    Hitchcock n'ayant pas eu l'autorisation de filmer le bâtiment des Nations Unies, il a filmé Cary Grant montant l'escalier extérieur en caméra cachée. On peut voir un type, sortant du bâtiment, qui le croise sur l'esplanade, se retourne et se gratte la tête, l'air de dire : "Mais qu'est-ce que ce type fout ici ?"

  • A recycler d'urgence en poulailler géant de poules en batterie ou en bordel lgbtxyz
    Combien a coûté cette merveille?
    Le bien est mal, le mal est bien, le beau est laid, le laid est beau.

  • Cela me fait penser au sort du défunt Séminaire Saint-Augustin dans la périphérie de Québec. Fondé en 1965 il a fermé ses portes en 1996. C'était un campus de jolie facture, tout béton, isolé sur un site naturel fortement boisé. Dix ou douze résidences d'étudiants disséminées entouraient le pavillon d'enseignement, le tout d'une architecture futuriste d'une homogénéïté de style assez réussie. Leur couleur uniformément blanche était vraiment d'un bel effet sous la neige en hiver. Nul doute qu'on avait fondé là de grandes espérances! Il n'en reste aujourd'hui presque aucun vestige. Quel étrange mystère que ces grands élans d'enthousiasme qui n'ont enfanté que choses si fugitives qu'on dirait presque des mirages!

  • http://www.contact.ulaval.ca/article_blogue/triste-destin-patrimoine-moderne/

  • Oui

    Une observation et une question

    L observation est que les commanditaires de ces grands projets devraient avoir une grande confiance dans l avenir de l Eglise post conciliaire.

    La seconde : ont ils jamais exprimé de la tristesse, des regrets voire des remords devant le désastre dont ils doivent bien avoir pris conscience ?

  • @ Roger
    Votre observation est juste. Dans ce cas précis les commanditaires ont été une réunion de différentes communautés religieuses qui avaient chacune ses racines dans le pays mais pas nécessairement l'habitude de se coordonner entre elles. Elles auront adhéré librement à un projet qui, sauf erreur, a été l'initiative des autorités diocésaines. Si la bonne foi était au rendez-vous il semble que la désillusion y fut aussi quelque temps après. La bonne foi engendre difficilement des remords et la tristesse bien souvent se réfugie dans les coeurs.

  • De toute façon le béton, en raison de sa pulvérulance intrinsèque, est bien la matière la moins indiquée pour construire un lieu de spiritualité

  • Mon Dieu pardonnez-moi, Vous savez que je suis un grand pêcheur mais, HA ! HA ! HA !

  • quelle culture, Stavrolus!!

  • Merci Cher Yves Daoudal. Votre trouvaille, d'une tristesse transperçante, est une incroyable parabole visuelle.

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