Au début de l’année, les éditeurs de l’Éducation Populaire de Chine ont publié un manuel scolaire pour les élèves de CM2, contenant quatre extraits d’auteurs étrangers et d’autres textes issus d’auteurs classiques chinois. Selon le ministère chinois de l’Éducation, le manuel est destiné à permettre aux élèves de comprendre d’autres cultures. Mais les extraits en question ont été modifiés afin de correspondre à la volonté du Parti communiste chinois de réprimer toute référence religieuse.
Ainsi, dans l’histoire de La petite fille aux allumettes, de Hans Christian Andersen, la grand-mère défunte de l’enfant lui apparaît dans une vision pour lui dire : « Quand on voit filer une étoile, c’est une âme qui monte vers Dieu. » Dans la version « chinoise », la grand-mère dit à l’enfant : « Quand on voit filer une étoile, c’est qu’une personne quitte ce monde.
Un extrait de Robinson Crusoé, de Daniel Defoe, a également été censuré. Naufragé sur une île déserte, le protagoniste parvient à trouver trois copies de la Bible parmi les restes du naufrage. La nouvelle version modifiée élimine le mot « Bible » et raconte que Crusoé a retrouvé « quelques livres » dans les restes du navire.
Un passage a également été éliminé d’un extrait de Vanka, une nouvelle d’Anton Tchekhov. Le passage en question représentait une prière dans une église, et le mot « Christ » a été effacé partout.
Ce type de censure s’est répandu dans l’éducation chinoise, à plusieurs niveaux, y compris à l’université où certains enseignants condamnent et confisquent les classiques contenant des mots religieux. Cela concerne des œuvres comme Le Comte de Monte-Cristo d’Alexandre Dumas, Résurrection de Léon Tolstoï, Notre-Dame de Paris de Victor Hugo… Toutes ces censures répondent aux directives lancées par le président Xi Jinping en 2015, selon lesquelles les religions, afin de pouvoir exister en Chine, doivent s’assimiler à la culture chinoise et se soumettre au Parti communiste.
Commentaires
« Qui contrôle le passé contrôle l’avenir,
qui contrôle le présent contrôle le passé »
"L’effacement du passé a pour objectif de permettre le contrôle du présent, donc la maîtrise de l’avenir. Le ministère de la Vérité a pour tâche de… produire la Vérité, autrement dit de dire le vrai, le bien, le juste, le beau, c’est-à-dire, de façon induite, le faux, le mal, le laid. Ça n’est plus la vérité qui fait la loi, mais le Parti, et lui seul.
Plus personne ne sait en quelle année il vit : il n’y a plus de passé, plus d’avenir, mais seulement le présent qui dure éternellement. Ce qui est dans l’instant se trouve donc sans racines, donc sans causes : toute généalogie de ce qui est devient impossible puisque ce qui fut est déclaré n’avoir jamais été. Toute recherche ou toute pensée en termes de causalité s’avère impossible.
L’effacement du passé laisse un vide qu’il faut remplir avec la réécriture du passé. Ce qui fut n’a pas été mais ce qui n’a pas été fut – c’est l’objectif de ce travail de construction d’un passé qui n’a pas eu lieu, de fabrication d’une mémoire de ce qui n’est jamais arrivé. Là où il y eut de l’être, il n’y a désormais rien ; là où il y avait du rien, il y a maintenant de l’être. "
Théorie de la dictature / MichelOnfray,
https://ww.1001ebooks.com/livres/michel-onfray-theorie-de-la-dictature-2019/
Je ne sais pas trop pourquoi Francois s'est embarqué dans cette affaire chinoise, croyait il sincèrement réussir face à un régime communiste sûr de son pouvoir ?
Fut il naïf ou manipulé par son entourage ? Ou animé par l'orgueil de réussir là où ses prédécesseurs avaient échoué ?
Débile ! Même les Soviétiques, à ma connaissance, ne censuraient ni Dostoïevski, ni les classiques des littératures étrangères. Il faut voir là un effet délétère de notre propre totalitarisme démocratique, qui expurge La Fontaine et Le petit Chaperon rouge et veut à tout prix que Blanche-Neige soit une gouine féministe émasculant le Prince charmant, et les "hommes de petite taille", par-dessus le marché.
Quant à l'Eglise catholique, je ne voudrais pas dire de sottises, mais à l'office, je constate bien souvent que le texte a été modifié, comparé à celui de ma bonne vieille Bible de Jérusalem,