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Charles Carroll de Carrollton

Traduction d’un texte de John O’Kane Murray, extrait de Une histoire populaire de l’Eglise catholique aux Etats-Unis, 1877, sur Charles Carroll de Carrollton, sénateur du Maryland, le seul catholique parmi les signataires de la Déclaration d’indépendance.

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Alors que toute la nation célébrait le cinquantième anniversaire de l'indépendance américaine, le 4 juillet 1826, l'année du Jubilé, il ne restait vivants que trois signataires de la Déclaration d'indépendance : Thomas Jefferson, John Adams et Charles Carroll de Carrollton. Ces trois noms étaient mêlés aux chants de joie nationale et salués par des salves d'artillerie. Mais deux de l’illustre trio ne virent plus revenir le soleil. Adams et Jefferson disparurent de la scène terrestre ce même jour. Charles Carroll resta seul, le seul survivant des cinquante-six patriotes de 1776 !

L'hommage indivis des États-Unis était maintenant réservé au dernier de ce glorieux groupe. Selon les mots de Lossing, « les bons et les grands faisaient des pèlerinages à sa demeure pour contempler de leurs propres yeux le vénérable patriarche politique de l'Amérique ; et du riche magasin de son intellect, il palliait librement aux déficiences des autres. » Six années de plus passèrent et le grand et bon Charles Carroll de Carrollton alla recevoir la récompense du fidèle serviteur. « La mort le toucha doucement et il mourut », le 14 novembre 1832.

En ses derniers jours il prononça ces paroles remarquables : « J’ai vécu jusqu’à ma quatre-vingt-seizième année; j’ai joui d’une santé durable, j’ai la chance de jouir d’une grande richesse, de la prospérité et de la plupart des bonnes choses que le monde peut donner : l’approbation, l’estime, les applaudissements publics - mais ce qui me donne la plus grande satisfaction quand je jette un regard sur ma vie, c’est que j’ai pratiqué les devoirs de ma religion. »

En Charles Carroll de Carrollton, tous les vrais Américains reconnaissent l'un des hommes les plus patriotes, les plus instruits et les plus grands de la Révolution. Son intégrité intrépide et sa sagesse politique étaient inégalées. Il a toujours porté notre sainte foi comme un bouclier sacré. Dans « le dernier des signataires » nous voyons les fruits de la vie catholique et de l'éducation catholique : un homme sans peur ni reproche.

Commentaires

  • Eh bien, ce n’est pas tous les jours qu’un blogueur évoque la figure de Charles Carroll.

    Catholique,,il ne semble pas avoir été troublé par le fait d’être aussi un républicain. Le provincialisme français a fait que, au XIXe siècle, et même après, un certains nombre d’homme d’Église de France ont essayé de faire croire aux ouailles candides qu’un bin catholique ne saurait accepter le régime politique républicain. Et ça, c’est du cléricalisme, du vrai.

  • Selon les penseurs de l'Antiquité, Aristote d'abord, puis Cicéron, il n'y a que trois régimes politiques possibles : la monarchie, l'aristocratie et la démocratie. Jean Bodin (1529-1596) reprenait à son compte la synthèse aristotélicienne, disant que la monarchie française était "toute aliénée de la tyrannie" parce qu'il y avait en elle de l'aristocratie, incarnée par la noblesse, et de la démocratie (représentée par les Etats généraux, les Etats provinciaux, les Assemblées de villages ou les corps de métiers).
    Quant à la République, elle n'est pas incompatible, en théorie, avec le catholicisme. En revanche, une République comme la nôtre, maçonnique, mise en place à la suite d'une révolution sanglante et antichrétienne, qui s'est édifiée contre l'Eglise, qui est dirigée en sous-main par des ennemis de la nation et qui n'a plus que les apparences de cette démocratie dont on nous rebat les oreilles, celle-là, les hommes d'Eglise auraient eu raison de la combattre et d'appeler à la combattre les armes à la main. Malheureusement, le génocide vendéen a dû les refroidir. S'il y a bien eu quelques clercs et laïcs pour livrer un combat intellectuel de très haute tenue, la guerre ouverte et violente, la terreur, les crimes et la rétorsion n'ont jamais été exercés que par la République contre les catholiques. Mais les Etatsuniens ont été un peu moins mal lotis.

  • Aristote et compagnie, merci, je suis au courant. N’empêche que Charles et John Carroll ont adhéré au régime politique américain. Si vous préférez rêver d’un bon roi, grand bien vous fasse.

  • Aristote & Co, Ltd.

  • Il est bon de signaler que Charles Carroll a eu aussi un cousin éminent, John Carroll (1735-1815), qui fut le premier évêque catholique américain, nommé évêque de Baltimore en 1789 par Pie VI, ordonné en 1790. L’entrée Wikipedia en français est donnera une idée de ce que fut ce personnage éminent. Wikipedia en anglais a évidemment une entrée bien plus développée.

    Avec l’accord exceptionnel de Rome, John Carroll fut choisi par les prêtres américains pour être leur évêque, ce choix étant ensuite entériné par le pape.

    On verra que John Carroll était partisan de la messe en anglais. En homme de son milieu et de son temps, il ne fut pas un activiste de l’abolitionnisme, mais à vrai dire, il n’avait qu’un seul esclave noir, dont il légua la propriété à son neveu, à condition que celui-ci le libère au bout d’un an.

  • "il ne fut pas un activiste de l’abolitionnisme, mais à vrai dire, il n’avait qu’un seul esclave noir"
    Voilà qui confirme que les Carroll ne manquaient pas de cette souplesse moliniste que railla tant Pascal. Même si la Révolution fut soutenue par les jansénistes.

  • Il y a un troisième Carroll important, Daniel, cousin de Charles, et frère de John.

    « Daniel Carroll of Rock Creek (1730-1796) was a member of the Continental Congress (1781-1783), and a signer of the Articles of Confederation. He was a delegate to the Constitutional Convention and one of only two Catholic signers of the United States Constitution. (The other Catholic signer was Thomas Fitzsimons of Pennsylvania.)

    At the Constitutional Convention, Daniel Carroll played an essential role in formulating the limitation of the powers of the federal government. He was the author of the presumption enshrined in the Constitution that powers not specifically delegated to the federal government were reserved to the states or to the people.

    Daniel Carroll later became a member of the first United States Congress (1789-1791). He was also a member of the first Senate of Maryland, where he served up to the time of his death. He was appointed by Washington as one of the first three commissioners of the new federal city that is now known as the District of Columbia. In today's terminology, he would have been considered the mayor of Washington, D.C.

    [...]

    Despite their enormous contributions to the American founding, the three Carrolls somehow fell below the radar screen of recognition as full-fledged founding fathers. Perhaps that was because they were Catholics in a country and a culture that for many years was overwhelmingly Protestant ».

    https://www.catholiceducation.org/en/culture/history/catholic-founding-fathers-the-carroll-family.html


    Sur Thomas Fitzsimmons :

    https://en.m.wikipedia.org/wiki/Thomas_Fitzsimons

  • Fascinant.
    Vous oubliez Lewis Carroll, Carroll Wojtila et Carroll Inn Chery.

  • Yves Daoudal écrit un billet pour signaler l’existence de l’éminent Charles Carroll.

    Je saisis cette occasion (exceptionnelle sur un blog français) pour signaler aux lecteurs qui pourraient être intéressés l’existence de deux membres de la même famille de catholiques américains « présents à la fondation » et également remarquables. Trois frères et cousins.

    Et tout ce que vous imaginez comme réaction, c’est d’ouvrir le bec pour produire ce que vous vous persuadez être un trait d’esprit.

    Vous êtes content de vous ?

  • Non, mais les catholiques américains ne sont pas si rares, savez-vous, Curmudgeon, qu'il faille les épingler à sa collection comme des ornithhoptères de Nouvelle-Guinée.
    Toutefois, comme il m'arrive aussi parfois d'être obsessionnel, répétitif, voire franchement lourdingue, je fais bien volontiers amende honorable. J'étais un peu vexé que notre hôte ait fait disparaître les deux posts dans lesquels j'expliquais que Carroll de Carrollton, riche planteur catholique d'origine irlandaise, avait tout intérêt à échapper à la tutelle de la monarchie britannique.
    Continuez donc paisiblement vos passionnantes recherches généalogiques sur le clan des Carroll. Sans rancune.

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