Réspice, quǽsumus, Dómine, ad Francórum benignus natiónem : et quibus per devótam sanctæ Clotíldis instántiama donum fídei contulísti ; per eius intercessiónem tríbue sincérum christiánæ pietátis afféctum.
Regardez avec bonté, Seigneur, le peuple de France ; Vous qui lui avez fait le don de la foi sur les instances de sainte Clotilde, accordez-lui maintenant, par son intercession, un attachement sincère à la religion chrétienne.
Antiennes du Magnificat des premières vêpres, du Benedictus et du Magnificat des deuxièmes vêpres dans le propre bénédictin de la Congrégation de France :
Sanctificatus est rex Clodovæus, vir infidelis, per Clotildem mulierem fidelem, alleluia.
Le roi Clovis, homme qui n’a pas la foi, est sanctifié par Clotilde, femme qui a la foi, alléluia.
Rex Clodovæus, elevatis ad cælum oculis, ait : Domine Jesu Christe, quem Clotildis prædicat esse Filium Dei vivi : da mihi victoriam, et serviam tibi, alleluia.
Le roi Clovis, élevant les yeux au ciel, dit : Seigneur Jésus-Christ, que Clotilde proclame être le Fils de Dieu, donne-moi la victoire, et je te servirai, alléluia.
Clotildis, mater patriæ, in cælis coronata, fecisti viriliter : adsis, et salva populum, alleluia.
Clotilde, mère de la patrie, couronnée dans les cieux, tu t’es montrée virile, viens sauver ton peuple, alléluia.
Voici les hymnes (de dom Le Bannier ?) que j’essaierai peut-être de traduire un jour… (Mais si quelqu’un veut s’y coller…)
Commentaires
Ne vous "collez" pas à la traduction de ces hymnes, car le travail a été fait. Je tâcherai de vous envoyer cela ce mercredi. Cordialement.
Mince, je ne vois le message d'Alexandre qu'une fois le travail achevé... Alors tant pis, je le donne, Yves Daoudal en fera ce qu'il voudra. J'ai eu deux hésitations que des plus doués que moi pourront élucider. Ma traduction n'a pas de prétention littéraire, même si je n'ai pas non plus fait un mot à mot barbare.
Vêpres
Salut, gloire de la nation française,
Par toi le soleil de la foi, après avoir déchiré le voile,
Illumine notre patrie de la lumière du Christ :
Par toi s’est levée l’aube du salut.
O rejeton de rois, toi qui à Clovis,
Pour qu’il s’attache au Christ, es donnée comme épouse ;
Après avoir été unie, croyante, à un compagnon païen,
Tu chasses les ténèbres loin de l’esprit de ton époux.
La bourrasque au matin arrache la jeune fleur
– ainsi une mort violente t’a ravi ton enfant :
Lavé aux eaux de la Vie, il est transporté
Dans une patrie meilleure ; tu applaudis à son triomphe.
Mais, reine, un autre enfant t’est né ;
Le roi accepte de mauvais gré que son fils renaisse
Aux fonts sacrés : mais bientôt, tendre épouse,
Tu ôte la crainte de son cœur paternel.
Maintenant, servante de Dieu, continue, Clotilde,
Voici que de toi naît un nouvel enfant :
Le roi, le peuple franc apprendront,
Si tu leur donnes la main, à chercher Dieu.
Honneur et louange à la Sainte Trinité,
C’est grâce à elle qu’une femme avisée de la race des Francs
Enseigne à courber la tête sous le doux joug du Christ
Et à courir sur le chemin du Ciel.
Matines
Quelles sont ces guerres qui maintenant retentissent? quel tourbillon de flammes se déchaîne ?
L’agitation s’est donc emparée du cœur des Francs ?
Le roi demeure hésitant, et n’ose confier sa destinée
A de vains dieux.
« Les idoles, Dieu de Clotilde,
Ne me secourent pas ; et déjà chancelle
La vaillance des Francs : donne-nous la victoire,
Dès lors notre peuple et nous-même à toi nous nous vouerons.»
Ainsi parle le prince, tourné vers les étoiles, les yeux levés.
Plus de temps à perdre, à sa droite
Se dresse le Seigneur, il disperse les ennemis :
Leurs lignes enfoncées, ils se retirent précipitamment.
L’évêque Rémi ouvre maintenant à Clovis
Les mystères de la vie éternelle :
Le roi se lave à la source [commissa ?] qui ne tarit pas
Et la nation toute entière touche les eaux sacrées.
Laudes
Vers quelles demeures, veuve, diriges-tu bien tristement
En solitaire tes pas, Clotilde ?
Au tombeau de Martin tu enfouis ton deuil,
De là tu réprimes puissamment les guerres.
Tu t’appliques à la prière et ne t’épargnes pas.
Tu es miséricordieuse pour les autres : tu nourris les indigents,
Réconfortes tes frères dans le Christ ; dévouée aux œuvres,
Tandis que tu caches ta royauté, tu brilles par ta qualité.
Ils seraient bienheureux, tes enfants,
S’ils écoutaient sagement tes salutaires paroles !
O mère de rois, c’est le souci de tes petits-enfants [ ?]
Qui accable ton cœur d’amour.
Maintenant c’est de ton trône céleste que tu regardes ton peuple ;
Avec reconnaissance il te salue comme sa mère dans la foi :
Depuis le ciel, ô douce mère, sois favorable à tes enfants ;
Eloigne bien loin de la patrie ses ennemis.
Bravo ! Et encore bravo !
Juste quelques petites observations. Au début des matines, "tremor" c'est plus de la terreur que de l'agitation. (La traduction officielle dit "crainte".) A la fin de cette hymne, "commissa" ce sont les péchés commis. Et vous auriez pu voir dans le Gaffiot que "tingo" désigne dans la littérature chrétienne le fait de "plonger" quand il s'agit du baptême (merci de me le faire apprendre).
Dans la troisième, "nepotum" est traduit par "descendance". (Et "matrem fidei" sans hésitation par "mère de la foi"...)
Merci pour vos remarques: j'avoue n'avoir pas regardé pour tingo, et j'aurais bien dû. Je m'étais mis en tête que commissa qualifiait "fonte". J'ai essayé de scander pour vérifier, mais je n'ai pas réussi à trouver quel mètre était employé dans ces hymnes: si quelqu'un le sait... Pour moi, "mère dans la foi" a le même sens que "mère de la foi".
Aux matines: "plus de temps à perdre":
plutôt: "aussitôt"