Pater, cum essem cum eis, ego servábam eos, quos dedísti mihi, allelúia : nunc autem ad te vénio : non rogo, ut tollas eos de mundo, sed ut serves eos a malo, allelúia, allelúia.
Père, lorsque j’étais avec eux, je les gardais en votre nom, eux que vous m’avez donnés, alléluia. Mais maintenant je viens à vous ; je ne vous prie point de les ôter du monde, mais de les préserver du mal, alléluia, alléluia.
Il arrive souvent que l’antienne de communion de la messe soit empruntée à l’évangile du jour. Celle de la messe de ce jour, très longue par rapport à beaucoup d’autres, vient de l’évangile (Jean 17), mais pas du jour. Ni d’aucun jour de l’année liturgique. Ici, la prière de Jésus après la Cène devient un propos du Christ ressuscité après son ascension. « Quand j’étais avec eux… » Il dit au Père qu’il a accompli sa mission et il lui demande de garder du mal ceux qu’il lui a donnés comme disciples. Le sommet de la mélodie est sur « Venio », sur un do qui outrepasse largement la gamme du mode 4, et se détend sur le sol comme dans les bras du Père. L’autre accent principal était sur « eis » : les disciples. L’antienne est clairement divisée en deux par un alléluia qui sera aussi l’alléluia final. Le Christ fait deux demandes à son Père, qui sont globalement sur la même mélodie : non pas de les retirer du monde, mais de les garder du mal (ou du Mauvais). Ils sont dans le monde, mais ils ne sont pas du monde (du mal), dit Jésus juste après dans l’évangile : les deux propositions se superposent.