L’ordre des Frères Prêcheurs, qui a déjà présenté à Jésus triomphant Pierre le Martyr et la céleste Catherine, lui envoie aujourd’hui l’un des nombreux Pontifes qu’il a nourris et préparés dans son sein. Au XVe siècle, époque où la sainteté était rare sur la terre, Antonin fit revivre en sa personne toutes les vertus qui avaient brillé dans les plus grands évêques de l’antiquité. Son zèle apostolique, les œuvres de sa charité, l’austérité de sa vie, sont la gloire de l’Église de Florence qui fut confiée à ses soins. L’état politique de cette ville ne lui fut pas moins redevable pour sa grandeur et pour sa prospérité ; et Côme de Médicis, qui honorait son archevêque comme un père, confessa plus d’une fois que les mérites et les services d’Antonin étaient le plus ferme appui de Florence. Lé saint prélat ne s’illustra pas moins par sa doctrine que par ses œuvres. On le vit tour à tour défendre la papauté attaquée dans le concile de Bâle par des prélats séditieux, et soutenir le dogme catholique dans le concile œcuménique de Florence contre les fauteurs du schisme grec. Admirons la fécondité de l’Église, qui n’a cessé de produire, selon les temps, des docteurs pour toutes les vérités, des adversaires contre toutes les erreurs.
Saint Antonin était aussi l’ami du bienheureux dominicain Fra Angelico, et il le dirigea dans les sublimes fresques du couvent Saint-Marc. Rien à voir avec ce sinistre timbre édité par le Vatican en 1959 pour le cinquième centenaire de sa mort.