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Saint Damase

Les résultats des fouilles et des études faites récemment nous apprennent que ce célèbre Pontife des martyrs naquit à Rome l’an 305 et que son père, nommé Antoine avait fait toute sa carrière ecclésiastique non loin du Théâtre de Pompée, près des archives de l’Église romaine : « Hic pater exceptor, lector, levita, sacerdos. » (1)

La mère de Damase portait le nom de Laurentia, elle vécut environ quatre-vingt-douze ans et fut ensevelie sur la voie Ardéatine. Cette Laurentia eut aussi une fille nommée Irène, qui fut vierge consacrée. Quant à Damase, il est dit de lui dans une inscription : « Natus qui antistes sedis Apostolicae » (2), précisément parce qu’il avait eu pour père un évêque, un des nombreux évêques ruraux disséminés à cette époque dans la campagne romaine. Dès sa jeunesse Damase fut employé aux Archives pontificales, et c’est là sans doute qu’il dut sentir naître sa vocation de poète des martyrs, commençant dès lors ses recherches historiques sur ces héroïques confesseurs de la Foi, — comme il le fit pour les martyrs Pierre et Marcellin, — recherches qui, parfois, purent profiter des dépositions orales des bourreaux eux-mêmes : « Marcelline, tuos pariter, Petre, cognosce triumphos Percussor retulit Damaso mihi, cum puer essem. » (3)

Damase fut élu pape in Lucinis (4) en octobre 366, mais dans les premiers temps de son pontificat il fut combattu par le parti schismatique d’Ursin auquel adhéra une bonne partie du clergé. Quand celui-ci se soumit enfin au Pontife, Damase attribua cette réconciliation à l’intercession des martyrs, et il orna de cette inscription la tombe d’un groupe anonyme de martyrs sur la voie Salaria : « Pro reditu cleri, Christo praestante, triumphans. » (5)

Il n’y a pour ainsi dire pas de tombe illustre de martyr dans les cimetières romains que Damase n’ait honorée de ses vers, ordinairement gravés sur marbre, en caractères spéciaux et très beaux que nous devons au calligraphie Furius Dionysius Philocalus. Mais il ne se contenta pas seulement des vers ; il commença des restaurations et des embellissements en faveur d’un grand nombre de sépulcres de saints ; de certains, comme celui d’Eutychius ad Catacumbas, on avait perdu jusqu’à la trace.

Damase creusa, chercha, refit l’histoire, rétablit le culte, et, en certains cas où le martyre subi pour la foi était encore discuté, le Pontife régla la controverse et fit la canonique vindicatio Martyris (6). Tel semble avoir été le cas de Némésius, dont la tombe « Incultam pridem dubitatio longa reliquit, Sed tenuit virtus adseruitque fidem. » (7)

Saint Damase mourut le 11 décembre 384 et fut enseveli près de sa mère et de sa sœur dans une crypte érigée par lui sur la voie Ardéatine, que le Liber Pontificalis appelle sans plus basilica sua.

Bienheureux cardinal Schuster

(1) Ce père greffier, lecteur, lévite, prêtre.

(2) Lui qui est né évêque du siège apostolique.

(3) Vos triomphes, Marcellin et Pierre, le bourreau les fit connaître à moi-même, Damase.

(4) Au lieu dit « in Lucinis », ou « à (la basilique) in Lucinis », dont on ne sait plus rien. Lucinis :aux accouchements (d’après Lucine, la déesse des accourchements), ou aux lumières (d’après lychnus latinisé en lucinus) ?

(5) Pour le retour du clergé, grâce au Christ, triomphant.

(6) Défense du martyr, justification de son martyre.

(7) Un long doute la laissa sans culte, mais… mais je ne sais pas traduire la suite…

Commentaires

  • Sed virtus tenuit adseruitque fidem
    Littéralement, ce n'est pas trop dur (mais la vertu maintint et soutint la foi), mais le sens laisse un doute... virtus: la grâce? la piété? je pense qu'il faut comprendre que malgré l'absence de culte, le souvenir de ce martyre n'a pas été oublié.
    D'autres choses ne sont pas très claires: triumphans ne se rapporte à rien, il faudrait sous-entendre "l'Eglise"? Damase?
    Cognosce, qui ne peut (sauf erreur) qu'être un impératif, s'imbrique mal avec le reste.
    Quant au père évêque de Damase, je croyais que dès l'Antiquité l'épiscopat était réservé aux clercs célibataires.

  • il a existé et peut toujours exister des évêques veufs, et il y a eu dans l'Antiquité tardive des papes mariés, et même au moins un pape fils de pape

  • juste quelques remarques sans prétendre résoudre tout ; il suffit peut-être de mettre : (deux points) après Cognosce ;
    on peut traduire : "mais sa vertu retint et attira la confiance" (à cette tombe) ;
    nommé évêque, un prêtre marié cessait toute relation conjugale et vivait en frère avec son épouse (à moins qu'elle ne préférât se retirer avec des vierges et veuves)

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