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Le baptême à Coutances

Le maire de Beuzeville-au-Plain, dans le diocèse de Coutances, voulait que son petit neveu soit baptisé dans l’église du village. Ce qui paraît normal à toute personne douée de raison, mais ne l’est plus du tout dans la nouvelle Eglise. Le curé de l’ensemble paroissial de Sainte-Mère-Eglise, dont fait partie Beuzeville-au-Plain, a refusé tout net. Il veut que le baptême soit célébré à Sainte-Mère-Eglise, qui n’est qu’à trois kilomètres.

« Comme beaucoup de prêtres en charge d’ensembles paroissiaux étendus, je ne peux pas me déplacer, avec tout ce que cela implique aussi comme logistique, dans mes 25 communes », dit-il.

Logistique pour le baptême ? C’est grotesque.

Le curé ne peut pas se déplacer pour célébrer un sacrement à… 3 km ? Absurde.

Il y a évidemment une autre raison. D’autant que déjà lors du décès de l’ancien maire, qui avait consciencieusement veillé à entretenir l’église, il n’avait pas été possible d’obtenir que les funérailles s’y déroulent.

Le maire s’est plaint à l’évêché, et l’évêché a donné raison au curé. Au motif qu’il faut favoriser « l’unité de lieu des sacrements ». Et comme le précise le curé : « Comme le baptême symbolise l’entrée dans une communauté et qu’il engage aussi le sacrement de l’eucharistie, il est important de le célébrer à un endroit où il y a une communauté. »

En effet, dans la nouvelle Eglise, le baptême est la célébration de l’entrée dans la communauté chrétienne, avec force prises de parole des parents, des parrains et marraines, dans un joyeux tohu bohu dominical de l’assemblée réunie.

Or selon le Catéchisme romain, rappelé par le Catéchisme de l’Eglise catholique, « le Baptême est le sacrement de la régénération par l’eau et dans la parole. » Le Catéchisme ajoute : « Le saint Baptême est le fondement de toute la vie chrétienne le porche de la vie dans l’Esprit (vitæ spiritualis ianua) et la porte qui ouvre l’accès aux autres sacrements. Par le Baptême nous sommes libérés du péché et régénérés comme fils de Dieu, nous devenons membres du Christ et nous sommes incorporés à l’Église et faits participants à sa mission. »

Le baptême nous lave du péché originel et nous fait enfants de Dieu. DONC aussi il nous incorpore à l’Eglise PARCE QUE l’Eglise est le corps du Christ.

Je dois dire que même chez moi où le clergé est hyper-archéo-progressiste, ça ne se passe pas comme ça. Sans doute parce que chez moi il est progressiste-libéral alors qu’à Coutances il est progressiste-dictatorial. Il est vrai aussi que mon évêque n’aurait pas donné raison au curé…

Le maire de Beuzeville-au-Plain menace de fermer l’église et de l’abandonner si le clergé campe sur ses positions, puisque l’église ne sert donc plus à rien et qu’il était inutile de dépenser l’argent des contribuables pour l’entretenir.

Le diocèse tonne que le maire n’a pas le droit de faire cela : « Il outrepasse ses droits, et ne respecte pas la loi de 1905 entérinant la séparation de l’Église et de l’État. »

Véridique. Ce sont les curés qui vont faire respecter la loi de persécution de l’Eglise…

Commentaires

  • l'imam du coin ne fera pas le difficile voilà encore un fait qui nous éloigne de notre EGLISE

  • ce n'est pas nouveau
    je connais un haut fonctionnaire (il est maintenant préfet en retraite) qui, n'étant pas baptisé, avait du prendre l'engagement, pour se marier à l'église (je veux dire à la sacristie) de faire baptiser ses enfants
    lorsqu'il a voulu tenir ses engagements, le curé a refusé

  • je pense que ce maire ne sait pas parler aux curés : un gros chèque aurait tout aplani; j'en ai eu l'exemple dans ma famille

  • D'après le site du diocèse il n'y a dans cette zone plus qu'une seule paroisse pour 20 villages. C'est la PAROISSE NOTRE-DAME-DE-LA-PAIX DE SAINTE-MÈRE-EGLISE.
    C. 857 § 2 En règle générale l'enfant sera baptisé dans l'église paroissiale de ses parents, à moins qu'une juste cause ne conseille autre chose. Dans le cas d'une juste cause le lieu propre du baptême sera une église ou un oratoire c. 857 § 1.
    Le curé qui s'appelle Seigneur, cela ne s'invente pas, avait accepté, étant bien au courant du contexte local, qu'il y avait une juste cause. Il a été désavoué par l’Évêché. Pauvre curé. Bon, l'an prochain il aura 75 ans et sera libre d'aller servir ailleurs s'il le veut. Dans ces conditions quel jeune aura envie de devenir curé pour se faire ainsi désavouer sur de tels détails ?

  • savez-vous qu'en cas d'urgence un baptisé peut en baptiser un autre, je l'ai appris pendant ma scolarité cathéchèse donc ce maire peut baptiser son petit neveu
    "je te baptise au nom du PERE DU FILS ET DU SAINT ESPRIT et le curé ira se faire......voir ailleurs AMEN

  • drole de catéchèse ! moi j'ai appris que n'importe qui, même non baptisé, peut baptiser pourvu qu'il veuille faire ce que veut l'Eglise; ce n'est pas une question de cas d'urgence : le baptême sera toujours valide
    comme je l'ai déjà dit, le problème qui se posera pour le baptiser sera de prouver son baptême s'il n'est enregistré nulle part et s'il n'y a plus de témoin vivant

  • Pour faire enrager ce méchant curé, le maire, s'il a les clés de l'Eglise, n'a qu'à baptiser son petit-neveu lui-même comme n'importe qui (et même un non-chrétien, si je ne m'abuse) peut le faire. Il en est de même pour les mariages, puisque ce sont les fiancés qui se donnent le sacrement en présence de témoins, de sorte que la concession faite par l'Eglise officielle à la Fraternité saint Pie X n'est qu'un piège à cons.

  • Les clés de l'église, pardon.

  • le maire n'a même pas besoin de la clé de l'église : le baptême peut être administré n'importe où et sera valide pour le Seigneur
    le problème est plutôt de l'enregistrer, pour qu'il le soit aussi pour l'Eglise : il ne pourra sans doute pas avoir accés aux registres paroissiaux; quant à faire un acte authentique et obliger le curé à en faire état sur ses registres, ce doit être faisable, mais assez compliqué; j'ignore si le maire a la possibilité d'en faire un, sinon il devra faire le baptême devant huissier, et on peut supposer que pour obliger le curé a le porter sur ses registres, il faudra une action en justice

  • Je confirme que c'est la politique du diocèse de Coutances. Contre toute logique d'évangélisation, jusqu'à l'absurde. Dans le village de Carantilly, le prêtre le Père S. a refusé de baptiser dans l'église de la commune l' enfant, exigeant que la cérémonie se déroule au siège de la paroisse nouvelle de Saint Vincent de Paul de la commune de Marigny. Résultat, les parents ont refusé net, et l'enfant n'a pas été baptisé. Beau résultat pour un prêtre.

  • Partout dans leur pastorale l' accent sur la communauté, la solidarité, l 'assemblée.

  • Il y a une solution , expéditive mais radicale : lors de la grève des cheminots de 1953 (déjà!), un régiment de la Légion Étrangère devait rejoindre son cantonnement de toute urgence. Refus du chef de gare, car aucune locomotive à vapeur n'était en pression. En définitive, le train est parti: le mécanicien et le chauffeur avaient une mitraillette dans les reins ...

  • au fou !
    ce n'est pas la mitraillette, c'est l'eau qui fait le baptême, et celui qui tient la mitraillette tiendrait aussi bien l'eau

  • Pour répondre à ceux qui préconise un baptême par un laïc :

    1° aucun problème en cas de danger de mort imminente du futur baptisé.
    2° un catéchiste ou une autre personne peut, hors ce cas de danger de mort, baptiser licitement en cas de l'absence du ministre ordinaire s'il a reçu une députation de l'Ordinaire (Évêque ou VG).
    3° En cas de nécessité toute personne ayant l'intention requise.

    Ici clairement ni danger de mort ni cas de nécessité au sens de la jurisprudence canonique. Tout baptême administré dans ces conditions serait donc valide mais illicite.

    Cf. canon 861 du Code de droit canonique

  • tout est dit : ce baptême serait valide
    quant à l'état de n"cessité, il me semble évident dans la mesure où les ministres ordinaires refusent de remplir leur office

  • Désolé de vous contredire mais si je suis bien d'accord que le baptême serait parfaitement valide il n'y a aucune chance que vous puissiez démontrer dans ce cas particulier, en termes de droit, l'état de nécessité. Toute la jurisprudence vous sera opposée sans difficulté. Valide oui, illicite c'est sûr. Par contre le curé devra inscrire sans délai ce baptême illicite sur le registre paroissial s'il en est avertit dans les formes, c. 878. A la rigueur l'évêque pourra émettre une monition vis-à-vis du laïc ayant procédé au baptême sans autorisation.
    Tout cela ne m'empêche pas de trouver cette affaire ridicule et de plaindre ce pauvre curé.

  • ce n'est pas le curé qui est à plaindre, ce sont ses paroissiens

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