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Mateusz Morawiecki

Le comité politique du PiS, le parti au pouvoir en Pologne, a « accepté la démission » du Premier ministre Beata Szydło et a proposé pour ce poste « la candidature du vice-Premier ministre Mateusz Morawiecki ».

Difficile de se faire une opinion sur ce changement, tant les commentaires sont contradictoires.

Mateusz Morawiecki a d’abord été le président de la filiale polonaise de la Banque de Santander, dont il a fait l’une des trois principales banques polonaises. Puis il a fait partie du conseil économique du président libéral (aujourd'hui président du Conseil européen) Donald Tusk. Et en 2015, surprise, il est devenu super-ministre de l’Economie du gouvernement PiS, et vice-Premier ministre. En 2016 il est devenu membre du PiS. Et le voilà donc Premier ministre, avec l’aval, ou plutôt par décision, de Jaroslaw Kaczynski.

Il semble que le PiS ait décidé de mettre à la tête du gouvernement quelqu’un qui a, de par son passé, une image de « modéré » et d’UE-compatible, parfaitement anglophone (et sans doute aussi germanophone, puisqu’il a étudié à Hambourg et à Bâle avant d’aller aux Eats-Unis), au moment où la Pologne est la cible d’une féroce campagne de la part des institutions européennes.

Cela pourrait être habile. Car si Morawiecki a la confiance de Kaczynski, il est clair qu’il ne peut être modéré qu’en apparence… Du reste, quand il a présenté son programme économique, en 2015, il a commencé par une citation du maréchal Piłsudski, le grand dirigeant nationaliste de l’entre-deux-guerres : « La Pologne sera grande ou ne sera pas. »

C’est lui qui a réalisé la promesse des importantes allocations familiales tout en préservant l’équilibre du budget.

Il doit être adoubé par la Diète le 12 décembre.

Beata Szydło devrait rester au gouvernement comme vice-Premier ministre.

Commentaires

  • Une chose est certaine : Beata Szydlo incarnait la Pologne, la femme polonaise et le catholicisme traditionnel (pas au sens "tradi"). Pour moi son passage à la tête de l'exécutif a été un évènement à l'échelle européenne voire mondiale...
    Un premier ministre banquier, super diplômé comme M. Morawiecki, on en a eu et on en aura. Une femme de la trempe de Mme Szydlo, j'ai bien peur que nous n'en ayons plus de sitôt.
    Cela dit M. Morawiecki vient d'une bonne famille. Son père Kornel qui est d'ailleurs actuellement député fut un fondateur de "Solidarité Combattante" donc un anti communiste sincère et conséquent. ..
    Si au printemps (je ne pense pas qu'ils y arrivent avant) la fraction derrière le président Duda arrive à faire partir Antoni Macierewicz du ministère de la défense ce sera très mauvais signe pour un espoir de réel et profond changement en Pologne..

  • Pardon, je tenais à préciser que pour les électeurs de base du parti Droit et Justice, ce changement est difficilement compréhensible car Mme Szydlo avait une côte de popularité excellente et elle était très proche des gens. En plus , elle avait un fils prêtre!

    L'incompréhension est renforcée par le fait que la direction du parti ne donne pas de véritable explication et que ce changement "à froid" (sans qu'il ne soit expliqué par une crise ou un problème aigu) laisse énormément de commentateurs perplexes. En tous cas aucune des explications avancées à l'heure qu'il est n'est convaincante...
    Bref, les partisans du parti au pouvoir et de Mme Szydlo sont déçus et disent "Le président Kaczynski doit bien savoir ce qu'il fait, faisons lui confiance"... J'observe que par le passé "le président" n'a pas toujours eu la main heureuse dans sa politique de recrutement. Par exemple il s'est lourdement trompé en choisissant Kazimierz Marcinkiewicz au poste de premier ministre en 2005... Espérons, pour la Pologne que ce ne sera pas le cas cette fois.

  • Le problème de Kaczynski est qu'il lui arrive de dire n'importe quoi plus souvent qu'à son tour, un peu comme son ennemi Walesa même si ce n'est pas dans le même sens...

  • @ Bertrand: Merci pour ces précisions. Dangereux de s'aliéner sans raison une base qui tient à son chef. C'est si rare d'ailleurs, de nos jours.

    La Pologne de l'entre-deux-guerres n'était vraiment pas une réussite sur le plan des affaires étrangères. Curieusement, elle était alors dirigée par un ancien banquier anglophile dont le nom m'échappe.

  • Mettre J Kaczynski (avec tous ses gros défauts, ses bourdes et ses manies) sur le même plan que L. Walesa , en disant que les deux ont l'habitude de dire n'importe quoi.ce n'est pas bien car ce n'est pas juste.
    En matière de "n'importe quoi" ,, je vous assure que Walesa est champion du monde toutes catégories, à un point qu'il est véritablement difficile d'imaginer. C'est le seul homme qui a réussi à quelques reprises l'exploit de me faire regretter de parler polonais .J'aurai tant aimé garder intacte l'image de l'électricien à la grille des chantiers de Gdansk. Le plus pénible c'est qu'il n'arrête jamais d'essayer de repousser ses limites. La nostalgie à du bon mais je vous assure qu'il faut vraiment faire le deuil du Walesa de 1981. .. et puis vous savez Walesa est l'ennemi de tout le monde.i Il ne roule que pour lui.
    Le plus difficile à avaler c'est de le voir se pavaner , mentir effronterment et insulter des gens bien avec la plus totale mauvaise fois avec la Sainte Vierge de Czestochowa au revers de sa veste.
    Heureusement les dernières élections présidentielles auquel il a participé comme candidat en 2000 lui ont donné la place qu'il mérite sur la scène politique contemporaine: 1,01% des voix et c 'est véritablement mérité.

  • Une des explications de ce changement serait le fait que Szydlo ait du mal a commettre certains arbitrages et s'en remette trop souvent a Kaczynski, alors que certains sujets comme la reforme des retraites n'interessent pas ce dernier. La fonction de Morawiecki serait de delester le president du PiS, qui n'aurait pas la sante pour assumer la fonction de premmier ministre lui-meme.

    Un mot sur 500+, les allocations familiales : c'est du clientelisme. Elle sont elevees pour certains foyers dont un des parents renonce a travailler pour ne pas perdre le benefice de l'allocation pour le premier enfant, elles sont derisoires pour des foyers plus aises qui n'en beneficient qu'a partir du deuxieme. L'ideal aurait ete une baisse des impots en fonction du nombre d'enfants.

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