Le Patriarche catholique d’Antioche des Syriaques, S.B. Ignace Youssef III Younan, et le Patriarche syro-orthodoxe Ignace Ephrem II – ont signé et envoyé une lettre aux plus hauts représentants des institutions irakiennes pour demander que la Constitution reconnaisse et intègre l’ethnie « syriaque » parmi les composantes ethniques de l’Irak nommées dans le texte constitutionnel, afin de garantir « le droit de notre peuple ».
On comprend le souci des patriarches, qui tentent de sauver une petite minorité parmi les minorités, mais qu’est-ce que « l’ethnie » syriaque ? Faut-il vraiment la distinguer et la dissocier de « l’ethnie » assyro-chaldéenne qui a la même langue et la même religion chrétienne ?...
Dans le préambule de l’actuelle Constitution sont nommés « chiites et sunnites », « Arabes et Kurdes et Turkmènes et toutes les autres composantes du peuple ». L’article 3 indique que l’Irak est « un pays de nombreuses nationalités, religions et sectes ». L’article 4 indique que l’arabe et le kurde sont les deux langues officielles, que les Irakiens ont « le droit d’éduquer leurs enfants dans leur langue maternelle, telle que le turkmène, le syriaque et l’arménien », que « le turkmène et le syriaque sont deux autres langues officielles dans les entités administratives où elles représentent une densité de population ».
Commentaires
Je suis profane, mais j'avoue que je ne saisis pas bien.
Si on appelle "syriaque" les variétés modernes d'araméen, est-ce que "ethnie syriaque" ne risque pas d'établir une confusion entre "ethnie", "religion" et "langue" ? Il y a des juifs et des mandéens qui parlent aussi le néo-araméen.
On a déjà un méli-mélo avec "Arabe", qui tantôt désigne des arabophones musulmans, tantôt désigne des arabophones musulmans et non-musulmans, tantôt, laxistement, des musulmans du Moyen Orient et Levant et Afrique du nord, pouvant d'ailleurs avoir une variété de berbère comme langue première.
C'est justement le sens de ma note.
Bonsoir, j'habite à Erbil au Kurdistan d'IraK et j'avoue que j'ai beaucoup de mal à comprendre toutes ces différences entre Chaldéens, Syriaques, etc.
J'assiste souvent à la messe (chaldéenne ? syriaque ?) et j'apprécie énormément les chants. Les choeurs se répondent de part et d'autre de l'autel, c'est puissant et beau.
A noter aussi : les hommes et les femmes ne se mélangent pas. Les hommes aux premiers rangs, les femmes - qui portent souvent un petit foulard dans les cheveux - au fond.
Parmi les enfants de choeur, beaucoup de filles.
Pour le témoignage de François Brélaz ( ancien député suisse) sur le sort des chrétiens d'Irak déplacés à Ankawa, c'est par ici.
http://leblogdegrog.blogspot.com/2016/04/10-jours-erbil-avec-les-refugies.html
La distinction entre Syriaques et Assyro-chaldéens est en effet assez obscure. Une catégorie commune rassemblant les araméophones serait utile. Ce qui est positif c'est la désarabisation de peuples qui ne sont pas à l'origine arabes mais qui ont été arabisés et islamisés par la force et l'oppression des chrétiens.
Les identités nationales coptes, berbères, araméennes doivent renaître ; leur disparition allait de paire avec l'islamisation, leur réapparition ira de paire avec la renaissance du christianisme dans tous ces pays qui furent chrétiens pendant des siècles et que l'Occident a laissé tombé jusqu'aux croisades, guerres justes de légitime défense glorieuses mais tardives et trop courtes.
En fait, toute la zone araméenne, qui englobe l'Irak, la Syrie, le Liban, la Jordanie doit voir renaître une identité forte millénaire. Certes, tous les araméens ne sont pas chrétiens mais les Juifs et les Musulmans ont renoncé à l'araméen pour des raisons religieuses. La confusion entre langue et culture, langue et religion se fait tout naturellement et obéit à une certaine logique Il faut tourner positivement cette logique. Au final, cela peut conduire les chrétiens à assumer leur identité politiquement, ce qui est la seule façon, même si elle est courageuse et dure, de maintenir leur existence en Orient.
Quoi qu'il en soit, bénis soient les chrétiens d'Orient, prions pour eux et pour qu'ils puissent faire vivre le christianisme dans les régions qui les premières l'ont vu se développer.
Il y a de jeunes chrétiens orientaux au Canada, en France, qui suivent des cours d'araméen afin de garder le lien historique.