Il y a eu des élections ces dernières semaines dans cinq Etats de l’Inde, deux dans le nord-est (Bengale occidental et Assam), et trois dans le sud : Kerala, Tamil Nadu et Pondichéry.
En Assam, l’Etat central de cette partie de l’Inde qui se trouve de l’autre côté du Bengladesh, à la frontière de la Chine et de la Birmanie, le parti nationaliste hindou du Premier ministre Narendra Modi a remporté une « victoire historique », avec 60 des 126 sièges de l’assemblée. Ce qui est aussi une défaite historique (comme un peu partout) pour le parti du Congrès, déconsidéré par la corruption qui est devenue sa principale caractéristique... La victoire du parti de Modi était surtout inattendue, dans un Etat essentiellement composé de populations indigènes non hindoues et connues jusqu’ici pour leur indépendantisme… Selon Mgr Thomas Menamparampil, l’administrateur apostolique, qui souligne que le nouveau gouverneur est un ancien élève d’une école catholique, cela s’explique d’une part par l’argent qui a coulé à flot pendant la campagne, d’autre part parce que les jeunes voient dans le parti au pouvoir un espoir pour leur avenir.
Au Bengale occidental, le parti du gouverneur, la très populaire Mamata Banerjee, a sans surprise remporté une large majorité de 211 sièges sur 294. Le P. Jothi, directeur d’un centre social, ne tarit pas d’éloges sur « Mamata », qui outre le fait qu’elle agit efficacement en faveur des pauvres et améliore la vie de la population en général, est une « amie et protectrice des chrétiens ». Lorsque le couvent de Ranaghat fut attaqué et sa supérieure de 72 ans sauvagement violée, elle vint aussitôt au couvent pour prendre les mesures adéquates, et décida que désormais un garde armé serait posté devant toutes les institutions catholiques. Lorsque sœur Nirmala (la supérieure des sœurs de Mère Teresa) est morte, elle a passé trois heures aux funérailles, quasi incognito, vêtue du sari des religieuses. Elle est « simple, honnête, avec un style de vie frugal », et elle ne rate jamais la… messe de minuit, parrainée par le gouvernement de l’Etat et célébrée dans Park Street, la plus grande avenue de Calcutta.
Au Kerala, l’Etat qui compte 25% de chrétiens, le parti communiste renvient en force avec 58 élus (sur 140) et fait perdre la majorité à la coalition dirigée par le parti du Congrès. Ce résultat, selon le P. Paul Thelakat, ancien porte-parole du synode syro-malabar, montre que les habitants du Kerala ne veulent ni de la corruption ni de l’idéologie hindouiste, mais aussi que l’anticommunisme traditionnel des chrétiens s’effrite.
Au Tamil Nadu (tamoul), le parti de J. Jayalalithaa a reconduit sa majorité, et l’ancienne actrice entame un 5e mandat de gouverneur.
Le Territoire de Pondichéry (qui englobe les quatre anciens Etablissements français) a pour originalité d’être le seul à donner la majorité au parti du Congrès.