Ce qui suit (et le titre ci-dessus) est ma traduction d’une déclaration des députés polonais du groupe CRE publié dans la perspective du débat qui aura lieu au Parlement européen mardi prochain sur « l'état de la primauté du droit et des restrictions à la liberté de la presse en Pologne » (l’intitulé montre déjà qu’on est dans la polémique fantasmatique et non dans le « débat »).
En 2015, des élections générales démocratiques ont eu lieu en Pologne, d’où a résulté un changement de pouvoir.
Andrzej Duda a remporté la charge de président de la Pologne, et la droite unie, sous la direction de son plus grand parti, à savoir le Parti Droit et Justice (PiS) a remporté la majorité absolue au Parlement.
La coalition libérale-centriste de la Plateforme civique (PO) et le Parti du peuple polonais (PSL), qui avaient été au pouvoir pendant huit ans, sont passés dans l’opposition. Les partis de gauche ont échoué à obtenir le pourcentage minimum requis et ne sont pas représentés au Parlement.
Le résultat des élections a montré que le peuple polonais a sévèrement jugé la politique du gouvernement précédent, y compris son déficit de garanties de la liberté d’expression.
Au cours du mandat de ce gouvernement il y a eu des cas de répression pénale à l’encontre de personnes qui exprimaient leurs critiques du gouvernement sur internet, pendant des événements sportifs ou lors de manifestations anti-gouvernementales.
La surveillance et même la répression de journalistes a été un motif de grave préoccupation. Pourtant, ces faits n’ont pas attiré l’attention ni donné lieu à une quelconque réaction des institutions européennes en leur temps.
Les valeurs européennes
Juste avant les élections, la coalition sortante a introduit des changements au Tribunal constitutionnel, menant à la nomination de ses propres candidats à tous les postes de juge sauf un. Ceci a été fait en violation de la Constitution, ce que le Tribunal constitutionnel a ensuite réaffirmé lui-même. Le Parlement nouvellement élu a donc été obligé de prendre les mesures correctives nécessaires. La controverse concernant le Tribunal constitutionnel, qui était une conséquence des actes inconstitutionnels du gouvernement précédent, est pratiquement terminée.
La composition du Tribunal constitutionnel est désormais complète, la majorité de ses juges – 9 sur 15 – ayant été recommandés à ces postes par l’actuelle opposition.
Le gouvernement Droit et Justice (PiS) formé à la suite des élections a entrepris des réformes importantes attendues par le peuple polonais, quant au système d’imposition, aux prestations de soutien à la famille, à l’éducation, aux soins de santé, et au pouvoir judiciaire.
Ces réformes sont conformes aux principes et règles de la Constitution polonaise et respectent pleinement les valeurs européennes.
La Pologne a maintenant un gouvernement majoritaire stable. L’opposition est représentée dans les organes dirigeants du Parlement, avec le chef de l’opposition qui est président de la Commission des Affaires étrangères.
La Pologne est un Etat décentralisé, qui a largement développé des organes autonomes régionaux et locaux. Dans 15 des 16 régions et dans la plupart des grandes villes polonaises, l’autorité locale est contrôlée par la Plateforme civique (PO), qui n’est dans l’opposition qu’au Parlement.
La liberté d’expression
La liberté d’expression est respectée. Des manifestations anti-gouvernementales ont lieu en Pologne sans aucune entrave ou répression. Il y a une totale liberté de la presse, dont une partie importante est d’ailleurs détenue par des sociétés étrangères, particulièrement allemandes.
Il y a aussi une totale liberté de communication sur internet. Il n’y aucune censure, de quelque sorte que ce soit. Tout blocage des informations, comme ceux qui ont eu lieu récemment en Allemagne en ce qui concerne les événements de Cologne et d’autres villes allemandes, est impensable en Pologne.
La Pologne d’aujourd’hui est un pays sûr. Il n’y a pas d’actes d’agression collective sur un plan sexuel, racial, ou autre. Les fêtes du Nouvel An et les autres événements populaires qui ont lieu en Pologne se déroulent dans la paix, sans obstacles, perturbations ou actes d’agression.
La situation est clairement meilleure à cet égard que dans de nombreux autres pays de l’Union européenne, où malheureusement des actes terroristes, des attaques collectives ou même des agressions racistes et sexuelles ont lieu. La Pologne n’est pas le théâtre de tels événements. En Pologne, les droits des femmes sont respectés, elles ne sont donc pas exposées à être agressées dans la rue. Personne ne les met face à des demandes dégradantes de ne pas provoquer des agresseurs potentiels par leur habillement ou leur comportement. Les autorités ne donnent pas aux femmes le conseil humiliant de ne pas s’aventurer loin de chez elles et de rester en groupes quand elles vont dans les lieux publics, ainsi que cela a été suggéré aux femmes par les autorités allemandes.
La Pologne est un Etat membre de l’UE stable, démocratique, respectant les valeurs européennes, tout en façonnant son ordre juridique interne de façon souveraine, conformément à la volonté démocratiquement exprimée par son peuple.
La Pologne, l’un des plus grands pays de l’Union européenne, contribue pour une part significative au développement et à la sécurité de l’Europe.