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Mercredi des quatre temps de l’Avent

Au moyen âge la messe de ce jour était appelée « Missa aurea », la messe d’or, parce qu’elle célèbre le mystère d’or, le moment le plus précieux de l’histoire du monde : l’annonce à Marie qu’elle va concevoir et mettre au monde le Sauveur. Dans nombre d’églises, ce jour était comme une autre Annonciation, avec un grand concours de peuple. C’était une fête de la Sainte Vierge, et la plupart des autres fêtes éventuelles qui seraient tombées le même jour devaient être reportées. Cela sera abandonné dans le missel de saint Pie V, mais a été repris dans l’ordo de 1960 : ce mercredi des quatre temps est une férie de deuxième classe.

Dom Guéranger :

On voit, par d’anciens Ordinaires à l’usage de plusieurs Églises insignes, tant Cathédrales qu’Abbatiales, que l’on transférait les fêtes qui tombaient en ce Mercredi ; qu’on ne disait point ce jour-là, à genoux, les prières fériales ; que l’Évangile Missus est, c’est-à-dire de l’Annonciation, était chanté à Matines par le Célébrant revêtu d’une chape blanche, avec la croix, les cierges et l’encens, et au son de la grosse cloche ; que, dans les Abbayes, l’Abbé devait une homélie aux Moines, comme aux fêtes solennelles. C’est même à cet usage que nous sommes redevables des quatre magnifiques Sermons de saint Bernard sur les louanges de la Sainte Vierge, et qui sont intitulés : Super Missus est.

Dom Guéranger ne signale pas que cette fête fut célébrée à Paris jusqu’en 1873 : lui qui bataillait pour l’adoption universelle du missel romain – et qui gagna la bataille – n’allait pas s’attendrir sur un vieil usage gallican… Et c’est sans doute aussi pourquoi il ne donne pas les textes de cette messe. L’explication : « comme il est rare que la Messe des Quatre-Temps soit chantée hors des Églises où l’on célèbre l’Office Canonial » paraît un peu courte après ce qui a été dit…

La chape blanche était de rigueur. On sait qu’à Bayeux c’était un prêtre, et non un diacre, qui chantait l’évangile, vêtu d’une chape blanche, et tenant une palme à la main. On faisait sonner la cloche de l’Angélus pendant ce chant de l’évangile. C’était en partie un héritage du rite de Sarum, où le diacre et le sous-diacre, en vêtements blancs, s’avançaient avec les thuriféraires et les porteurs de cierges, et le diacre, portant « une palme de la Terre Sainte », proclamait l’évangile après avoir encensé l’autel.

Dans certains monastères, où il y avait un chant particulier pour l’évangile de la Pentecôte, c’est ce chant qu’on utilisait pour l’évangile de ce jour, celui de l’Annonciation. Car c’est le Saint-Esprit qui vient sur la Vierge, comme il viendra sur les apôtres.

Commentaires

  • Petit correctif à votre bel article :
    "ce mercredi des quatre temps est une FÊTE de deuxième classe."
    Non, c'est une FÉRIE de deuxième classe.

  • Je me disais justement en relisant que "fête" ne convenait pas (malgré l'apparence médiévale)...

    Merci.

    Cela dit, férie veut dire fête... "Tous les jours sont des jours de fête"...

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