Le cœur de sainte Elisabeth de Hongrie se trouve à la cathédrale de Cambrai, dont elle avait en partie financé la construction. Dans le manuscrit 38 de la bibliothèque de Cambrai il y a un office de sainte Elisabeth, composé peu après sa mort. Voici le 5e répons des matines, puis le dernier répons, suivi de sa prosule (du chanoine Pierre de Cambrai) :
℟. Ante dies exitus
ejus collo cælitus
avis modulatur
a qua voce modula
dulce cum avicula
melos decantatur
℣. Jam vicino transitu
prophetali spiritu
Elisabeth donatur.
Le jour avant sa mort, un oiseau du ciel chante sur son cou. A cette voix mélodieuse, elle chante doucement le chant de l’oiseau. Alors que sa mort approche est donné à Elisabeth un esprit prophétique.
℟. Tantæ signa gloriæ
venerentur hodie
te creata cuncta
cujus vita recitat
quod octonos suscitat
mortuos defuncta
℣. Post laborem operum
ad quietem superum
transit mater pauperum
Marthæ vice functa.
Gloria Patri et Filio
et Spiritui Sancto.
De convalle paupertatis
ad æternæ quietem gloriæ
transit mater pietatis
Elisabeth
gemma Hungariæ
cujus membris unctionis
liquor manat
sub roris specie
quo diversæ lesionis
dolor omnis
sanatur variæ.
O mira vis virtutis
hujus sanctæ
regalis viduæ
quæ salutem cæcis, mutis,
surdis, claudis
confert assidue
defuncta.
Que les signes d’une telle gloire soient vénérés en ce jour, toi dont toute la vie créée proclame que défunte elle ressuscite huit fois des morts. Après la peine des travaux la mère des pauvres passe au repos céleste, succédant à Marthe. Gloire au Père…
De la vallée de la pauvreté au repos de la gloire éternelle passe la mère de piété, Elisabeth, joyau de la Hongrie, dont une liqueur d’onction découle des membres sous la forme d’une rosée, par laquelle toute douleur de diverses blessures est guérie. O admirable puissance de la vertu de cette sainte veuve royale qui, défunte, apporte assidûment la santé aux aveugles, aux muets, au sourds, aux boiteux !