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Notre Dame des douleurs

On doit cette fête à… Napoléon. A cause de ce qu’il a fait endurer à Pie VII… Exilé par Napoléon à Fontainebleau, Pie VII répandait la dévotion au chapelet des Sept douleurs de la Sainte Vierge, inventé par les Servites au XVIIe siècle. Lorsqu’en 1814 Napoléon fut contraint de rendre au pape ses Etats et de le laisser retourner à Rome, Pie VII institua une fête des Sept douleurs de Marie, pour commémorer les siennes…

L’ordre des servites répandait la dévotion aux « sept douleurs », et la déviation de plus en plus sentimentale qui l’accompagnait. En page d’accueil du site internet « Notre Dame des douleurs » on peut lire ce texte véritablement extravagant du RP Sosthène-Marie Ledoux, servite :

On sait que Marie est la plus affligée des mères, qu'elle a souffert au delà de toute mesure, que sa vie s'est passée dans les larmes, que son cœur a été percé de mille glaives de douleur, que son âme est demeurée pendant plus de soixante ans sous le poids des plus grandes tribulations. Et presque personne ne s'en souvient, ne le remarque, ne s'en affecte et en fait l'objet de son amour, ce qui ravirait assurément l'amour filial du Cœur sacré de son Fils, le Cœur de Dieu.

Certes, le vieillard Siméon a prophétisé qu’UN glaive transpercerait l’âme de Marie, lorsque son Fils mourrait sur la Croix, mais le seul et unique texte de Marie est le Magnificat : « Mon âme magnifie le Seigneur, et mon esprit exulte – saute de joie - en Dieu mon sauveur. »

Et le prodigieux salut de l’ange, Χαῖρε, κεχαριτωμένη, mêle la plénitude de grâce à la plénitude de la joie. Χαῖρε veut dire littéralement « réjouis-toi », mais c’était la façon banale de se saluer en grec, mais ce salut suivi du mot de même racine voulant dire « pleine de grâce » (qui a été complètement remplie de la grâce divine et qui le demeure) redonne au salut Χαῖρε sa charge de joie. De joie par la grâce.

Il est bien évident que la notion d’Immaculée Conception ne peut pas s’accommoder de « soixante ans » de douleurs…

Quatre siècles avant les Servites, les Franciscains avaient inventé un chapelet des… Sept Joies de Marie. C’est plus crédible…

Il est à noter que deux des « sept douleurs » font partie des « mystères joyeux » dans le vrai rosaire.

La liturgie de ce jour est en quelque sorte le reflet marial de celle d’hier. Elle est toutefois bloquée au vendredi saint et il lui manque l’accent de victoire de la croix glorieuse d’après la Résurrection.

Commentaires

  • C'est sans doute le décalage horaire dû à vos vacances en Australie qui vous a fait publier cet article un brin trop tôt pour la France...
    Je vois que vous avez évolué dans votre option pour la traduction de la salutation angélique (je me souviens par exemple de votre article de l'Annonciation en 2013).
    Merci encore pour votre blog.

  • Eh oui je me suis trompé d'heure...

    je ne crois pas avoir "évolué". C'est une question de point de vue. Le "réjouis-toi Marie" m'horripile toujours autant... Et le pire c'est quand il défigure l'acathiste.

  • Il l'a aussi canoniquement couronnée en tant que Notre-Dame de la Miséricorde, en 1815, retournant libre, Pape et Roi, à Savone, pour cet acte. C'était à la suite d'un voeu qu'il y avait fait en 1809 alors qu'il était déporté dans cette ville par le dictateur, avant d'être déporté ensuite à Fontainebleau.

    Voici les événements lors du voeu du Pape à Notre-Dame de la Miséricorde (sanctuaire près de Savone), si un jour elle le délivrait des mains du dictateur :

    2 septembre 1809 : Le Pape effectue sa seule et unique sortie hors les murs de l’évêché de Savone (où il sera détenu jusqu’au 9 juin 1812, date à laquelle il sera déporté et reclus au château de Fontainebleau).
    On lui permet de se rendre en pèlerinage au sanctuaire marial de Nostra Signora della Misericordia, dans la vallée de San Bernardo, à 7 kilomètres de Savone, lieu des apparitions miraculeuses de la Vierge Marie au bienheureux Antonio Botta, paysan, en mars et avril 1536. Pour cette occasion, autant pour le garder et empêcher les foules de l’approcher, que pour lui rendre les honneurs, toute la garnison de Savone est mise sous les armes et échelonnée le long de la route par laquelle le Pape est emmené.
    Précédée par la voiture du préfet Chabrol, la voiture du Pape est encadrée par les gendarmes et les dragons à cheval. Arrivé devant l’église, le Pape est accueilli par l’évêque de Savone, Mgr Maggiolo, son clergé et les moines desservant le sanctuaire marial. Il y célèbre la messe au maître-autel. Il descend ensuite dans la crypte, construite à l’endroit des apparitions. Il y reste longuement agenouillé, le front appuyé sur les pieds de la statue de la Vierge Marie. Il se lève ensuite, embrasse les pieds de Notre-Dame et lui fait dans son cœur un vœu solennel, qu’il fera connaître ultérieurement aux membres de sa suite partageant sa réclusion : si Notre-Dame de la Miséricorde exauce le vœu du Pape de le rendre à la liberté, il reviendra dans ce sanctuaire pour la couronner canoniquement.
    Au retour à Savone, on lui permet de visiter le couvent de carmélites, puis le monastère des moniales augustiniennes, qui avaient recueilli chez elles des religieuses d’autres monastères supprimés par ordre du dictateur. A la fois recueillies et exultant de joie à la vue du Pape, toutes sont admises au baisement des pieds.

    8 septembre 1809 : En ce jour de la fête de la Nativité de la Vierge Marie, le Pape, pour la seule et unique fois de sa réclusion à Savone, descend de la résidence épiscopale où il est reclus et qui communique avec la cathédrale. Il y célèbre la messe solennelle au maître-autel, une foule immense de fidèles emplissant la nef. Il ne consentira plus jamais à y descendre par la suite, jusqu'à sa déportation à Fontainebleau.

    Rendu à la liberté, le Pape reviendra en 1815 au sanctuaire marial de Savone et couronnera canoniquement Notre-Dame de la Miséricorde, accompagné par la ferveur de tout le peuple accouru de la ville et de toute la Ligurie.

  • Le Bienheureux Ildephonse Schuster a commenté la messe de Notre-Dame des Sept Douleurs le vendredi après le dimanche de la Passion. Vous pourrez trouver ce commentaire sur le site Introibo à la date du 27 mars 2015.
    Bien à vous.

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