François, lors de sa « rencontre avec la société civile » au Paraguay, en présence du président de la République, Horacio Cartes (traduction Benoît et moi) :
« Il y a des choses, avant de conclure, auxquelles je voudrais faire référence. Et en cela, puisqu'il y a des politiciens ici présents, il y a aussi le Président de la République, je le dis fraternellement. Quelqu'un m'a dit: "Ecoutez, un tel se trouve séquestré par l'armée, faites quelque chose!". Je ne dis pas si c'est vrai ou pas vrai, si c'est juste ou pas juste, mais l'une des méthodes qu'avaient les dictatures du siècle dernier, c'était d'éloigner les gens, ou par l'exil ou par la prison; ou, dans le cas des camps d'exterminations nazis ou staliniens, elles les éloignaient avec la mort. Afin qu'il y ait une vraie culture dans un peuple, une culture politique et du bien commun, il faut rapidement des jugements limpides, des jugements clairs. Et il ne faut pas d'autre type de stratagème. La justice limpide, claire. Cela nous aidera tous. Je ne sais pas si cela existe ici ou pas, je le dis avec tout le respect. On me l'a dit quand je suis entré, on me l'a dit ici. Et que je demande pour je ne sais qui... Je n'ai pas bien entendu le nom. »
Pour le contexte, on lira l’article du Monde, qui est également édifiant.
Le nom que François n’a pas entendu, précise Sandro Magister, est Edelio Murinigo. C'est un officier, qui n’est pas du tout « séquestré par l’armée » paraguayenne, mais par l’« armée du peuple paraguayen », la guérilla marxiste-léniniste locale.
« Pourtant, malgré son ignorance déclarée et soulignée de l'affaire, François n'a pas craint d'utiliser les quelques rares données confuses, mal saisies par lui juste avant par bouche à oreille, pour accuser “fraternellement” le président paraguayen innocent d'un crime assimilé aux pires méfaits nazis et staliniens. »
Rappelez-moi. Il me semble qu’il y a quelqu’un, à Rome, qui ne cesse de dénoncer les bavardages, les cancans, les rumeurs, les commérages, et les traite même de « diaboliques ». Ce doit être un sosie…
Mais, bien sûr, le président paraguayen, le riche homme d'affaires Horacio Cartes, est forcément un salaud, puisqu’il est de droite, et un dictateur, puisqu’il est du parti Colorado. C’est lui qui, dès son élection en 2013, a décidé de donner l’intégralité de ses indemnités de président, pendant tout son mandat, à la paroisse San Rafael d’Asuncion, qui gère une clinique pour patients en phase terminale et enfants malades…
Addendum
Voici la traduction officielle du propos:
Et cela, comme il y a des politiciens présents ici – y compris le Président de la République – je le dis fraternellement, n’est-ce pas ? Quelqu’un m’a dit : ‘‘Ecoutez, telle personne a été séquestrée par l’armée, faites quelque chose’’. Je ne dis pas que ce soit vrai, ou que ce ne soit pas vrai, que ce soit juste, que ce ne soit pas juste, mais l’une des méthodes des idéologies dictatoriales du siècle passé, auxquelles je me suis référé tout à l’heure, c’était d’éliminer les gens, ou par l’exil, ou par la prison, ou dans les camps d’extermination nazis ou staliniens par la mort, n’est-ce pas ? Pour qu’il y ait une vraie culture chez un peuple, une culture politique et du bien commun, [il faut qu’il y ait aussi] des procès rapides, des procès transparents. Et un autre genre de stratagème ne sert pas. La justice transparente, claire ! Cela va nous aider tous. Je ne sais pas ça existe ici ou non, je le dis avec tout le respect. On m’en a fait part quand j’entrais. On me l’a dit ici. Et il m’a été demandé de prier pour quelqu’un. Je n’ai pas bien entendu le nom de famille.
Commentaires
"La justice limpide, claire"
Juste qu'il a oublié d'appliquer ce qu'il préconise dans l'affaire des Franciscains de l'Immaculée.
C'est quoi le contraire de l'intelligence ??
Le Français , est la langue diplomatique du Vatican .
Le pape actuel ne maitrise pas la langue .
Quand à sa pastorale ,elle dissimule mal ,
un niveau théologique
proche du zéro ...
@hector
En Amérique latine hispanique, le pape s'exprime en espagnol. Il n'utilise pas le français. Je ne vois pas le sens de votre remarque....
Dans toutes les langues de la terre, c'est un pas de clerc : une intervention publique mal préparée, irréfléchie.
Rebonjour et bon dimanche,
1. Nous assistons à la poursuite d'un véritable processus d'autodémonétisation de la personne de François et d'autodévalorisaton de la fonction du Pape, mais je me demande dans quelle mesure ce processus n'a pas démarré dès mars 2013.
2. Le problème est le suivant : seule une petite partie des catholiques qui réfléchissent en a pleinement conscience, la plupart des catholiques ne réfléchissant pas, et la grande partie des catholiques qui réfléchissent étant à la fois capable et désireuse de confronter n'importe quelle manifestation de créativité langagière et messagère à une "herméneutique" qui édulcore, euphémise, justifie, légitime, minimise ou optimise.
3. Il est vrai que l'on a fait perdre à beaucoup le respect et le souci du sens de la liberté responsable et de la vérité objective ; pour cette raison, l'Eglise catholique est aujourd'hui confrontée au règne de l'intention et de l'inversion : ainsi,
- quand le Pape se trompe, ce n'est pas grave du tout, puisque son intention est bonne, car "évangélique", dans la "miséricorde", vers les "périphéries",
et
- quand le Pape inverse les faits, au point d'attribuer une détention arbitraire à un régime politique, et non à la guérilla qui combat ce régime, ce n'est pas grave non plus, car ce régime ne semble pas avoir "le droit d'être de droite", face à cette guérilla qui semble avoir "le devoir d'être de gauche".
4. Il est difficile d'être un être vrai, quand on a un esprit faux, et cette sentence est valable pour chacun d'entre nous, mais aussi pour le Pape François, soutenu, en interne, par un sophisme :
" La parole du Pape François emprunte la voie de l'antique pratique du bouche à oreille, qui à son tour crée reconnaissabilité et stabilité chez les interlocuteurs - authentique communauté - déclenchant une réticularité basé sur le goût d'une étreinte renouvelée entre l'humanité et l'Evangile. "
Bon dimanche et à bientôt.
A Z
@A Z : « car ce régime ne semble pas avoir “le droit d'être de droite”, face à cette guérilla qui semble avoir “le devoir d'être de gauche”. Très juste, mais le problème c'est que la gauche est le paravent d’existence de la vraie droite et vice et versa, preuve les éléments (hommes) des banques d'affaires (Rothschild et autres) ne sont ils pas presque tous de “gauche” regardez le ministre “Macron Emmanuel” et ce n'est pas le seul. Donc une banque comme Rothschild, être plus de gauche que de droite paraît très étonnant d'autant plus que celle-ci est un des gros actionnaires de la Réserve fédérale américaine qui est une “SA”. La Réserve fédérale américaine n'est-elle pas le symbole du capitalisme ? Donc le capitalisme n'est ni de droite, ni de gauche il est le “capitalisme” régnant sur la gauche et la droite. Donc le “bras gauche” et le “bras droit” font partie du même corps qui s'appelle “capitalisme” et régulièrement la main gauche et la main droite se faisant “mal” (hostilité entre eux) en se frappant mutuellement applaudissent néanmoins celui qui leur a donné le droit de faire ce mouvement par les nerfs, à savoir le cerveau qui s'appelle ici “capitalisme”. Les nerfs pouvant être définis comme les banques au service du “capitalisme”. Pour moi la gauche et la droite n’existent pas c’est une fiction, donc un mensonge technique consacré par la nécessité pour servir le capitalisme.
Pour moi c’est le capitalisme qui a vaincu l’esclavage, car un esclave travaille et n’a aucun “argent”, donc ne peut rien acheter, donc ne peut être un consommateur, donc ce statut ne sert à rien dans le système capitaliste de consommation. Ce n’est donc pas pour de bonnes raisons humaines qu’il a été détruit (sinon on l’aurait vaincu par l’évangile depuis longtemps), mais pour une question de marché potentiel. Il en va de même du socialisme, il a été nécessaire de le mettre au point pour que les ouvriers par leur revendication obtiennent de l’argent pour devenir de vrai consommateur. Un ouvrier avec peu d’argent n’est pas un bon consommateur.
Tout ce système s’est constitué sur le fond de jalousie, de possession, de cupidité qui est dans notre nature déchue.
Mais maintenant l’objet du “capitalisme” est la dénatalité, car pour que ce modèle subsiste il faut “conserver” la ressource énergétique actuelle puisqu’on n’a rien de vraiment neuf pour la remplacer efficacement. Donc en “attendant” on introduit l’écologie et la “santé reproductive” et le capitalisme utilise un “clown en blanc”, le Pape pour faire passer ce message.
Si vite le problème d’énergie solutionné, le capitalisme relance la machine.
c'est belge ou c'est fraternel ? en français on ne dit pas "solutionné", on dit "résolu"