Dans l’avion qui le ramenait à Rome, François est revenu sur l’affaire du crucifix en forme de croix gammée sculptée par le prêtre nazi Luis Espinal :
« Je ne savais pas que le père Luis Espinal était sculpteur et aussi poète, je l’ai su ces jours-ci et ce fut pour moi une surprise. »
« Espinal était enthousiasmé par cette analyse nazie de la réalité, ainsi que de la théologie utilisant le nazisme. C’est de là que vient cette œuvre. Les poésies d’Espinal appartiennent également à ce genre, mais c’était sa vie, sa pensée, c’était un homme spécial, avec tant de génialité humaine, et qui luttait de bonne foi. En faisant une herméneutique de genre, je comprends cette œuvre. Et pour moi, ce n’a pas été une offense. Mais j’ai dû faire cette herméneutique et je vous le dis pour qu’il n’y ait aucune opinion erronée. »
François a précisé qu’il laisse au sanctuaire de Copacabana les deux décorations que lui a conférées le président bolivien, donc le Condor et la médaille du crucifix nazi, « mais j’emporte le crucifix avec moi », a-t-il ajouté.
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Pour ceux qui seraient distraits ou qui débarqueraient de Pluton, je précise que j’ai remplacé « marxiste » par « nazi » dans ces propos par ailleurs absolument authentiques. C’est juste pour imaginer ce que serait le tollé mondial si le pape parlait du nazisme comme il parle du communisme.
Et il reste cet énorme scandale d’un pape qui emporte avec lui à Rome un crucifix blasphématoire symbole d’un régime totalitaire assassin et esclavagiste qui a persécuté l’Eglise comme aucun autre ne l’avait fait dans l’histoire. Va-t-il l’exposer à Sainte-Marthe, ou le suspendre en bonne place à la basilique Saint-Pierre ?
Commentaires
Certes, certes...
Mais il n'y a pas de réelle et stricte équivalence entre l'adjectif "nazi" (affreux, racialiste, infâmant, mettant ipso facto au ban de la société humaine) et l'adjectif "marxiste" (affreux , mais non racialiste, non réellement infâmant et ne mettant pas ipso facto au ban de la société humaine).
Il n'empêche que François Ier a dû bien malgré lui, dans toute cette affaire, être obligé de faire le "grand écart"... La preuve, c'est qu'il ressent le besoin de s'en expliquer après coup, chose en soi louable.
Garder à l'esprit que François Ier est chef d'Etat. On aurait voulu qu'il refusât ostensiblement, indigné, ce crucifix offert devant les caméras par le chef d'Etat hôte lors de l'officiel échange de cadeaux. Preuve de sa bonne foi en la circonstance, c'est qu'il a commencé par en être visiblement perplexe. Quand bien même il en aurait eu l'intention, il n'aurait pu le faire sans provoquer un incident diplomatique à retentissement international. Mais jésuite finaud, ayant baigné toute sa vie dans la casuistique, une des spécialités maison de la Société, il en a vite pris son parti, chosissant de positiver l'événement. Le clash aurait été d'ailleurs totalement stérile et contre-productif.
Se souvenir toujours que le Saint-Crucifix sanctifie toute chose. Sa présence sur ce pernicieux symbole en annihile et en ôte mystérieusement le venin.
A titre de comparaison, se souvenir ici du bâton pastoral des évêques byzantins, catholiques et orthodoxes : au sommet de leur bâton figurent deux serpents dressés, près à mordre, symbole du Mal et de l'enfer ; entre eux se dresse la Croix : par sa seule présence devant eux et entre eux, elle brise et détruit leur empire maléfique.
De même ici, considérer cette faucille-marteau (déjà balayée par l'Histoire) comme annihilée par ce Crucifix fixé sur elle, Crucifix qui s'est d'ailleurs relevé partout dans l'ex-Union soviétique, aujourd'hui nouvel axe du bien dans le monde d'où l'empire de la faucille et du marteau a été balayé.
Cessons de focaliser négativement sur un fait qui n'en vaut pas la peine.
"Cessons de focaliser négativement ,
sur un fait qui n'en vaut pas la peine."
PS c'est un peu court .
C'est même très court.
Cette insistance lourde sur le terme herméneutique, pas courant dans la bouche du pape autant que je sache, faudrait-il y voir une référence voilée à son prédécesseur qui en fit un usage encore présent dans tous les esprits? Dans cette perspective ça sonne assez espiègle, ironique et pied de nez.
Si j'avais été journaliste, j'aurais posé d'autres questions au pape:
1) maintenez-vous intacte la position de la CDF sur la théologie de la libération ?
2) regrettez-vous d'avoir levé la décision de suspense a divinis concernant le Père Miguel d'Escoto, sandiniste (qui s'est empressé le jour même de dire tout le mal qu'il pensait de Jean-Paul II et de Benoît XVI, ce qui veut dire qu'il n'exprime aucun regret) ?
3) ne regrettez-vous pas d'avoir fait en sorte que deux pères jésuites perdent leur incardination dans la Compagnie de Jésus, sans avoir eu le temps de se faire incardiner dans un diocèse, devenant ainsi (comme on pouvait s'y attendre) des proies faciles pour les militaires, qui, de fait, les arrêtèrent et les torturèrent (1976) ?
4) n'êtes-vous pas un peu gêné que l'un d'eux, le Père Jalics, ait raconté les faits au P. Kolvenbach, Supérieur général, au début des années 80... sachant que c'est sans doute la raison pour laquelle le P. Kolvenbach a refusé de vous renommer provincial en 1985 (Bergoglio était proposé à nouveau par la Province pour un second mandat)... ce qui a consommé votre éviction, la division de la Province d’Argentine et la rupture entre la Compagnie et vous, à l'époque ?
À Dranem,
Pour ma part, je ne m’accommode pas de la dictature du relativisme qui peut tout faire admettre.
Je préfère m’appuyer sur « mit brennender Sorge » et « Divini redemptoris » (rappelons que cette dernière lettre encyclique définit le communisme « intrinsèquement pervers » et que « l'on ne peut admettre sur aucun terrain la collaboration avec lui de la part de quiconque veut sauver la civilisation chrétienne ») pour essayer de construire une herméneutique.
M’est d’avis que deux encycliques sont plus sûres qu’un accommodement.
Et puis, même si le Saint Crucifix sanctifie toute chose, le chrétien ou l’homme chrétien que je suis est une nouvelle fois blessé : piss christ, ce crucifix, charlie hebdo, tout ce qui porte atteinte à l’honneur de Notre Seigneur, …
Ainsi, le pape a accepté ce "cadeau"- "cadeau"remis, donc, au chef de l’Église-, et sans doute François a-t-il pu se dire: « Je ne suis pas trompé. Il y a une part de vérité… »
Non à cette religion de société civile. Avec cet épisode, François a gardé à l’esprit qu’il voulait être chef d état et diplomate plutôt que chef spirituel. Sans surprise, peut-on oser dire ? Pie XII, lui, a choisi d’affronter le régime nazi. …« Le clash aurait été d'ailleurs totalement stérile et contre-productif ». de quoi, de qui parlez-vous ? S’agissait-il d’une réunion patronat-syndicat ?
…En fait de casuistique, c’est plutôt de sophisme qu’il s’agit ici.
Si tout cela est balayé par l’histoire (vous tirez ainsi un trait sur les millions de victimes du communisme), pourquoi alors le père Espinal, contrairement à vous, réactive-t-il cela.
au moyen âge, le peuple de Rome "l' " aurait sorti de ses appartements, dépouillé de "ses" attributs (il est vrai qu'aujourd'hui il ne "lui" en reste guere...) et sorti de la ville depuis belle lurette...
Malheureusement cette foi vive et saine n'existe plus
Il faut être clair, il n'y a plus rien de « catholique » dans ce que fait ce Pape. Le Christ est devenu un « pantin » dans sa main, qui lui sert à faire passer son idéologie qui consiste en une « terralogie » naturaliste « écopurificative » et mettre dans la tête de tous une « terralatrie » bornée.
Le Christ c'est son moyen pour parler d'autre chose, de ce qu'il veut faire passer. Je pense qu'il va remplacer la croix du Christ par le symbole de « l'ouroboros » avec un homme nu « oestrogyne » et une femme nue « androgyne » en étreinte au milieu.
Lors du dernier conclave, le Saint-Esprit a fait son travail. C'est "de foi", si j'ai bonne mémoire.
Il faut donc penser qu'une majorité des cardinaux portait des boules quies.
J'aurais moins été choqué si on lui avait offert un couvre chef en forme d'entonnoir...
Nazi et marxiste, sont les deux faces d'une même erreur, comme le rouge et le noir affectionné par les satanistes.
Visiblement, vous ignorez que la Croix était un signe de honte "en soi" et n'est devenu un signe de gloire qu'à cause de Jésus-Christ.
Paradoxalement, le pauvre président pas très malin Morales a donc validé le fait que sa faucille et son marteau étaient des signes de honte et de déshonneur...
Quant à les glorifier, c'est une "simple" erreur historique puique NSJC n'est jamais mort sur une faucille et un marteau (ni un signe nazi). Mais François n'en est pas à cela près...
Le serpent dans le désert fut un signe de santé.
Il est encore celui des médecins et cependant la représentation du mal.
Les symboles sont difficiles...
"En 2011, Morales a critiqué l’Église catholique qui avait refusé de prendre part à une cérémonie inter-religieuse qu’elle jugeait en contradiction avec ses dogmes. Le Président bolivien a étrangement accusé l’institution romaine de discriminer les autres participants en refusant d’assister au rituel de la Pachamama, un culte de reconnaissance adressé à la Terre pour les dons de l’année écoulé, où les Aymara et les Quechua allument des cigares autour d’un trou (la « Boca » ou « Bouche de la Terre) censé aller jusqu’au centre de la Terre pour chasser les mauvais esprits. Déjà en janvier 2009, le chef de l’État avait accusé l’Église catholique d’être « l’ennemie du changement ». Une agressivité aujourd’hui manifestée dans la législation…"
https://fidoscope.wordpress.com/2013/09/15/bolivie-morales-et-la-restriction-de-la-liberte-religieuse/
Jean Theis : « Le serpent dans le désert fut un signe de santé. » Je suppose que vous parlez du « serpent d'airain ». Personnellement ce serpent n'est pas un signe de santé, mais simplement la représentation du responsable de la mise en croix du Christ avant son avènement et présenté par Moïse aux yeux du peuple juif.
Pour ma part le fait qu’il fallait le « regarder » c’est-à-dire « l’affronter » pour être guérit ou ne pas succomber montre clairement qu’il n’y a aucun acte de prière ni aucune demande personnelle de la part des hommes qui le « regarde » ou plutôt « l’affronte » du regard. Ceux qui ont été sauvés sont ceux qui ont reconnu en eux même, que le péché originel « existe », avait bien sa source dans le serpent ancien, et pour le catholique de rajouter ; que ce même serpent, par la faille de déchéance qu’est le péché originel (qui nous unit tous pour la mort) et par lequel le serpent a agi dans les consciences du peuple juif, pour faire à cause ce péché, périr le Christ sur cette croix, pour qu’à son tour IL détruise le péché originel par son sacrifice et par voie de conséquence « l’empire du mal ».
Le fait que ce signe soit utilisé en médecine signifie qu’ils n’ont rien compris ou plutôt très bien compris. Car pour un médecin athée, être médecin, c’est un peu être une sorte de dieu (panthéiste) maître de la vie ou de la mort maintenant. N’oubliez pas que 1789 a soldé l’union de l’état avec Dieu, pour la remplacer par l’union de l’état avec la médecine (science), le médecin maintient le patient dans une situation de soumission au système (anxiolytique, anti psychotique, ou toutes sortes de camisoles de force chimique) et l’état lui garantit le statut sans partage de sa « blouse blanche ». Cela c’est le « NEW DEAL » post 1789.
Personne n'est monté au Ciel, sinon Celui qui est descendu du Ciel, le Fils de l'homme, qui est dans le Ciel. Et comme Moïse a élevé le serpent dans le désert, de même il faut que le Fils de l'homme soit élevé, afin que quiconque croit en Lui ne périsse point, mais qu'il ait la vie éternelle.
Jean 3, 13-15
A la fête de l’Exaltation de la Sainte Croix, on lit au premier nocturne des matines le récit de l’érection par Moïse du serpent d’airain, comme figure du Christ sur la Croix.
@Daoudal : oui pour votre texte, mais la différence ici : l'acte volontaire de Moïse c'est bien de mettre le serpent sur une croix et non de glorifier le serpent sur la croix. La croix étant un signe de mépris pour les juifs. Il n'a pas n'ont plus demandé aux juifs d'adorer le serpent, mais bien de le « regarder » moi je dis « affronter ».
Je ne peux me résoudre en temps que catholique à y voir « la figure du Christ » (dans le serpent), mais bien « par qui » le Christ a été mis en croix. Moïse par la mise en croix du serpent n'a fait qu'annoncer la destinée définitive et irréfragable du serpent (diable) source de notre déchéance.
« A la fête de l’Exaltation de la Sainte Croix, on lit au premier nocturne des matines le récit de l’érection par Moïse du serpent d’airain, comme figure du Christ sur la Croix.
Je suis par ailleurs d’accord avec ce texte, mais selon cette forme : que Moïse ici annonce la future mise en croix du Christ, mais ici en donnant par ce serpent d’airain l’auteur de cette mise en croix par les juifs. Le serpent d’airain sur la croix c’est Moïse qui annonce la mort définitive du diable, par Celui(Jésus) qui subira la même mort charnelle par les hommes, à cause de leur péché originel, passant dans tous les hommes, mais ici cette croix n’est plus funeste, mais glorieuse, puisque résurrection.
Ici c’est le résumé de l’histoire du péché originel et qui sera vainqueur au final, celui (diable) qui avait fait condamné par son action à la mort les hommes se retrouvera lui-même mit en croix par Celui que le diable a fait mettre en croix par son action sur les consciences juives, afin de montrer aux yeux de tous que le jugement de Dieu entraînant condamnation dont la sentence est la mort, est levée par la mort en croix du Sauveur, puisqu’il est ressuscité et qu’Il nous invite à le suivre en toute liberté.
Moi je ne crois au Christ que par sa résurrection c’est par elle que je fais mon acte de foi, que je le déclare en moi Fils «unique» de Dieu et que “si” il veut “m’adopter” et seulement “s’il veut” que je serai sauvé. S’il ne m’adopte pas alors c’est fini pour moi à jamais. Car une créature (moi) ne peut devenir «dieu» que par adoption par la divinité même, donc par le Christ et par lui, par le Dieu Trinitaire.
J’espère que je n’ai pas été «hérétique» dans mon explication sinon monsieur Daoudal vous enlevez le texte.
Rebonjour,
Une remarque et une question.
La remarque : avec le Pape François, le mot herméneutique semble vraiment acquérir une signification supplémentaire : il signifie désormais : "édulcoration, euphémisation, justification, légitimation, minimisation ou optimisation de ce qui est a priori susceptible d'être non compatible ou en divergence avec le christianisme (catholique)".
La question : ceux qui l'ont élu l'ont-ils élu en toute connaissance de cause, ou ont-ils été les victimes (consentantes ?) d'un enfumage puis d'un entubage, en mars 2013 ? Je suis preneur de toute réponse !
Bonne journée et à bientôt.
A Z
Pour la question :
François Ier a été élu par une impulsion de l'Esprit-Saint. Et par la volonté du Christ (tout comme Jean XII ou tout autre Pape considéré humainement comme déficient ou reprochable).
François Ier est strictement légitime.
Si vous doutez qu'il a été élu par, et selon la volonté du Christ et l'assistance de l'Esprit-Saint, vous avez fait naufrage dans la foi catholique.
La réelle question à poser est plutôt la suivante : "Pourquoi le Christ a VOULU, et VEUT en ce moment un tel Pape ?" Est-ce peut-être pour notre châtiment passager ?... Est-ce peut-être pour désamorcer l'effroyable tension qui a sévi entre le Monde (qui gît tout entier aux mains du Mauvais) et l'Eglise sous Benoit XVI, ce nouveau Pape étant très "malin" pour envoyer des signaux qui calment (et trompent) la Bête, du moins temporairement ?...
On ne sait.
Nous ignorons les impénétrables décrets de la Divine Providence et devons en toutes circonstances les adorer et nous y soumettre.
Un point doit être strictement clair, de toute manière : François Ier est là par la permission de la Volonté divine. Non contre la Volonté divine, et encore moins par défaite d'Elle.
Sinon, le Christ ne gouvernerait pas invisiblement l'Eglise.
Tout à fait d'accord avec Dranem !
J'ai eu l'occasion de dire et je continue à le penser, que si Dieu a permis l'élection de Bergoglio, cela doit avoir une signification mystérieuse et, malgré les apparences, l'Eglise en tirera un profit que, peut-être, avec le recul, les historiens percevront un jour.
Cela ne m'empêche pas de me lamenter, à mon très modeste niveau, de ses impairs et de ses bêtises dues à son inculture et peut-être aussi à sa vanité.