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L’encyclique et le milad

Ce matin, en prenant une route qui tourne énormément et qui débouche sur une portion refaite en voie express, je repensais à cet extrait de l’« encyclique » de François :

Chaque année, disparaissent des milliers d’espèces végétales et animales que nous ne pourrons plus connaître, que nos enfants ne pourront pas voir, perdues pour toujours. L’immense majorité disparaît pour des raisons qui tiennent à une action humaine. À cause de nous, des milliers d’espèces ne rendront plus gloire à Dieu par leur existence et ne pourront plus nous communiquer leur propre message. Nous n’en avons pas le droit.

Je suppose que « l’immense majorité » est là pour exonérer l’homme de la disparition des dinosaures…  Mais cette affirmation (qui vient tout droit des extrémistes pour lesquels l’homme n’est qu’un fléau pour la mère Terre) montre que, sur ce point comme sur d’autres, on est passé de la défense de la nature à une idéologie délirante. En l’occurrence, pour en revenir à ma route qui tourne, on est passé de la défense de la diversité biologique à une idéologie insensée.

Car s’il est interdit de rectifier cette route, c’est parce que sur le bord poussent des asphodèles, et que les asphodèles – ceux-là, en tout cas - sont protégés. Quand j’ai entendu cela, je ne l’ai d’abord pas cru. Parce que les asphodèles sont l’une des pires mauvaises herbes de la région. Ils ne servent à rien d’autre qu’à pourrir la vie des paysans. En breton c’est « milad », et l’on n’a jamais prononcé ce mot qu’en le chargeant de mépris.

Je suppose que pendant les plus de 30 ans pendant lesquels j’ai quitté la Bretagne les paysans sont plus ou moins venus à bout du « milad », au point de l’éradiquer de leurs champs. Et donc l’asphodèle est devenu rare, et donc il est interdit de toucher aux endroits où il pousse encore. Pour rien. Juste pour empêcher qu’une route soit moins tordue. Et, comme catholique, je serais censé me ranger à cette idéologie ? Je serais censé considérer que ma foi impose de protéger le « milad » ?

Sans blague…

Commentaires

  • Notre foi exige que nous protégions AUSSI la Vie de l'origine à sa fin naturelle... parce que chaque année, rien qu'en France, disparaît plus de 200 000 petits enfants, grande perte irremplaçable pour les générations et qui ne rendront jamais gloire à Dieu sur cette Terre.

  • @emi : Tout à fait d'accord avec vous à 100 %.
    Je vous livre néanmoins une réflexion d'un français renommé : Jean-Miguel Garrigues, qui fait partie de l'ordre de saint Dominique. Qui dit en substance ceci à propos de l'avortement face à la contraception : « Quel est, dans ce cas, le mal le plus grave ? Est-ce de prévenir la conception – et l’existence – d’un être humain doté d’une âme immortelle, voulu par Dieu et destiné au bonheur éternel ? Ou bien est-ce d’interrompre le développement d’un enfant dans le sein de sa mère ? Un tel avortement est certainement un mal grave et il est qualifié par Gaudium et spes de crime abominable. Mais il existe quand même un enfant qui vivra éternellement. Tandis que, dans le premier cas, un enfant que Dieu voulait voir venir au monde n’existera jamais ».

    « Par conséquent, avec ce raisonnement, on considère que l’avortement est plus acceptable que la contraception. Incroyable ! » (Réflexion ici de Sandro Magister : dont monsieur Daoudal, par rapport à Sandro Magister, est le penchant made in France en plus directe [c'est mieux encore !]).
    Lien : (http://chiesa.espresso.repubblica.it/articolo/1351059?fr=y)
    Donc un dominicain renommé un « consacré » (en un mot) dit cela, c'est pire que tout. Hitler était donc presque un ange et ouvrait plus rapidement par des massacres le chemin du ciel aux chrétiens, idem pour les djihadistes vis-à-vis des chrétiens.
    Je me demande comment fonctionne le cerveau de certains consacré.

  • Oui, emi, c'est un non sens de protéger les petits bonobos et les pandas si l'on ne protège pas d'abord et prioritairement les petits d'hommes.
    Le bon pape François est peut-être un peu trop prisonnier de son idéologie franciscaine.

  • A Onclin.
    En effet, mettre fin à une vie, même à ses débuts, laisse une trace, même par sa brève existence terrestre, elle rendra gloire à Dieu éternellement.
    La contraception empêchant la vie, Dieu pourrait être "lésé" dans son œuvre créatrice MAIS rassurez vous, le Créateur reste maître de toutes choses et sait parfaitement tourner en Bien nos innombrables fautes contre Sa volonté Créatrice.
    Il n'est pas "gêné" par nos refus de coopérer. Pourquoi donne t il plus d'enfants dans les pays pauvres que dans nos pays dits civilisés ?
    Parce que Dieu, donne aux uns ce qu'Il sait ne pas pouvoir donner aux autres. La prière du Christ nous l'a révélé (je cite de mémoire) : " Je te rends gloire, Père, de révéler aux petits, ce que tu caches aux puissants".
    De toutes façons, Il aura le nombre de Créatures voulues et la fin du monde arrivera lorsqu'Il le décidera !

  • Oui emi, depuis le début de la création, bien des choses, bien des êtres vivants sont disparus sans que l'homme y soit pour rien.
    Yahvé a mis l'homme dans le jardin d'Eden pour qu'il le cultive et l'a instauré maître des plantes et des vivants. Peut-être, qui le saura, est-ce la mission de l'homme de procéder à un certain nettoyage et d'enlever, comme le dit Yves Daoudal, le "milad".
    Il ne faut pas être conservateur pour le principe d'être conservateur. Il ne faut pas faire passer la nature avant l'homme.

  • Bonjour et bon dimanche,

    1. A mon avis, de deux choses l'une :

    - ou bien la planète n'est pas encore dans un état catastrophique, et alors la lettre encyclique Laudato si a un caractère à la fois anticipateur et disproportionné

    - ou bien la planète est déjà dans un état catastrophique, et alors la lettre encyclique Laudato si ne va pas tout à fait jusqu'au bout des conséquences politiques de la qualité de son diagnostic.

    2. De quelles conséquences politiques s'agit-il ? Eh bien, de la mise à mal, voire de la mise à mort, de la conception dominante de la démocratie, dans la mesure où Laudato si semble vraiment réhabiliter une conception transcendante du bien commun, et peut-être même, d'une manière à tout le moins implicite, de la loi naturelle, mais aussi dans la mesure où la conception dominante de la démocratie tend à faire de chaque concitoyen un consommateur, qui a le droit, en consommant, de polluer à peu près à sa guise.

    3. En d'autres termes, si le contenu de Laudato si est vraiment réaliste, la mise en oeuvre de ce qu'il faut faire pour sauver la planète nécessite, en guise d'outil politique, non un gouvernement mondial, mais une dictature planétaire, pour le meilleur comme pour le pire.

    4. Je ne suis pas absolument persuadé que les analystes et autres commentateurs de Laudato si aient amplement relevé cet aspect des choses : si cela va mal, ou puisque cela va mal, "à ce point là", compte tenu du fait que la pollution de l'air, de la mer, de l'eau, de la terre, contre les animaux, les végétaux, les sols ou les sous-sols, et surtout les humains, ne respecte pas les frontières, la lutte contre les facteurs et vecteurs de pollution doit être aussi une lutte contre les acteurs humains qui polluent, notamment au moyen du droit fiscal et du droit pénal, au niveau mondial.

    5. Je ne suis pas en train de vous parler de régulation ou de supervision, de coopération et de coordination internationales palliatives, mais de coercition et de domination punitives, parce que je suis convaincu que la conversion écologique individuelle, au cas où elle serait nécessaire, ne sera pas suffisante : ainsi, que vaudrait la conversion écologique de la quasi totalité de la population d'une ville, si l'industriel qui est aussi le principal employeur de cette ville était autorisé à continuer à polluer, le fait qu'il le fasse pour rester compétitif, ou par mépris de la nature et de la société, étant "presque" secondaire ?

    6. Dans cette affaire, tout le monde se lève pour François, comme d'autres se lèvent pour Danette, mais qui est prêt à s'engager concrètement en faveur de cette dictature planétaire, dans les deux sens du terme, sans laquelle la conversion écologique demeurera, comme disait Charles de Gaulle, à propos du traité d'amitié franco-allemand, une "aimable virtualité" ?

    7. La dictature planétaire à laquelle je pense, et qui me semble indispensable, pour prendre en compte, en plénitude, ce que prescrit le Pape François, ne prendrait donc pas uniquement appui sur une part de décroissance économique, mais prendrait aussi appui sur une part de décroissance démocratique ; merci bien de me dire qui a pensé à cet aspect des choses, parmi les exégètes autorisés de Laudato si.

    8. Enfin, je suis tenté de souhaiter "bon courage" à tous ceux qui iront raconter aux "bourgeois bohèmes" ou aux "libéraux libertaires" qu'une sensibilité écologique digne de ce nom prend soin de l'environnement extérieur naturel de l'homme, mais aussi de l'aménagement intérieur surnaturel de l'homme, alors que les mêmes "bourgeois bohèmes" ou "libéraux libertaires", situés, parmi d'autres, à la périphérie qu'aime tant le Pape François, ne cessent pas de polluer leur aménagement intérieur et celui des autres, à grands coups d'émancipationnisme festiviste et narcissique, libératoire vis-à-vis du bien commun, de la foi surnaturelle et de la loi naturelle.

    Je viens de forcer un peu le trait, dans l'espoir de me faire comprendre le moins mal possible. Merci beaucoup pour toute réflexion ou remarque, bon dimanche et à bientôt.

    A Z

  • C'est exactement cela. Merci.

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