En février dernier, une mise en scène de Tannhäuser, de Wagner, a fait scandale à Novossibirsk, capitale de la Sibérie (1,5 million d’habitants). Le metteur en scène, Tiofei Koulyabine, faisait du poète médiéval un réalisateur de cinéma tournant un film pornographique sur la vie de Jésus. Or, en Russie, les metteurs en scène peuvent se livrer à tous les délires pour épater le bobo, comme partout ailleurs, mais on ne peut pas s’attaquer à la religion. Le métropolite Tikhon a porté plainte pour profanation publique de l’objet du culte chrétien, en l’espèce l’image de Jésus dans les Evangiles.
Une manifestation a réuni plusieurs milliers de personnes, pour rappeler que « L’Eglise orthodoxe est le fondement de la grande culture russe ».
Fin mars, le ministre russe de la culture a annoncé le licenciement de Boris Mezdrich, le directeur du théâtre de Novossibirsk, responsable de ce spectacle « insultant pour les chrétiens » et qui reflète « les valeurs de l’Occident décadent ».
D’autres artistes ou prétendus tels se sont mobilisés pour prendre la défense de Mezdrich et Koulyabine. Dont un autre metteur en scène du même acabit et qu’on « devrait mettre en prison » (selon le joli mot de Teresa Berganza), et qui sévit aussi régulièrement chez nous, Dmitri Tcherniakov, qui a vu dans ce limogeage les prémisses d’un « génocide du théâtre russe ».
Des génocides comme ça on en redemande. Et pas seulement pour les Russes, s’il vous plaît.
Commentaires
+++!