Le cardinal Leonardo Sandri, préfet de la congrégation pour les Eglises orientales, est en Hongrie depuis dimanche (voir la galerie de photos en bas de cette page, et ici), à l’invitation de l’Eglise grecque-catholique, qui a été érigée en Eglise métropolitaine sui juris vendredi dernier. Hier mardi il était à Máriapócs, pour lancer le troisième centenaire du (deuxième) miracle des larmes et de l’actuel sanctuaire.
En 1696, un paroissien, qui venait d’être miraculeusement délivré de sa détention chez les Turcs, avait demandé au frère du curé de lui peindre une icône en ex-voto. Ce que lui fit celui-ci pour six forints. L’icône fut accrochée dans l’église, et, le 4 novembre suivant, pendant la divine liturgie, les fidèles remarquèrent que des larmes coulaient abondamment des yeux de la Mère de Dieu. Les larmes coulèrent sans interruption pendant deux semaines, puis avec quelques brèves interruptions jusqu’au 8 décembre.
On se souviendra que les Ottomans avaient fait le siège de Vienne en 1683, et qu’on était en pleine guerre entre l’Autriche et la Turquie, notamment sur le sol hongrois où elle était doublée d’une guerre civile entre ceux qui voulaient rester vassaux des Ottomans et ceux qui choisissaient les Habsbourg. Les Turcs furent définitivement chassés de Hongrie en 1697, juste après le phénomène des larmes de la Vierge.
Le résultat de l’enquête est conservé à l’université de Budapest. On y trouve de nombreux témoignages faits sous serment, y compris de protestants. Naturellement le phénomène avait rapidement été connu de tous, donc de l’empereur Léopold, qui d’ailleurs attribua la victoire décisive de Zenta à la Vierge de Pócs. L’empereur ordonna qu’on fît venir l’icône à Vienne. En 1479, elle fut installée dans la cathédrale Saint-Etienne, où elle se trouve toujours. L’empereur fit faire une reproduction, qu’on installa à Pócs.
Le 1er août 1715, l’icône de Pócs (la reproduction, donc) pleura, jusqu’au lendemain, et encore le 5. Des centaines de personnes observèrent le phénomène. L’évêque d’Eger fit faire une enquête et authentifia le miracle. L’afflux des pèlerins dans la petite église en bois était tel qu’on décida de construire une grande église de pierre.
L’icône pleura encore le 3 décembre 1905, et presque tous les jours jusqu’à la fin du mois.
La véritable icône, dans la cathédrale de Vienne, n’a jamais pleuré de nouveau. Aucune des autres très nombreuses copies non plus.
Pie XII a élevé l’église au rang de basilique mineure en 1948. En 1991 saint Jean-Paul II y a célébré la divine liturgie. En 2005 l’épiscopat hongrois a nommé Máriapócs « sanctuaire national », et le cardinal Erdö, légat du pape Benoît XVI, a alors consacré le pays et l’Eglise de Hongrie à la "Vierge qui pleure", et a placé sur l’icône une couronne d’or bénie par le pape.
Le cardinal Erdö, archevêque de Budapest, participe ces jours-ci au lancement du troisième centenaire en compagnie du cardinal Sandri, de Mgr Fülöp Kocsis, premier « éparque métropolitain de Hajdúdorog des Byzantins » (photo), et de nombreux autres prélats.
Quant à l’icône, elle a fait un voyage dans le pays, pendant le mois de mars, en 16 étapes, avant de revenir à Máriapócs le 24.
Voici l’icône authentique, celle de la cathédrale de Vienne. Il est curieux de constater que, peinte dans un village ruthène, elle ressemble un peu aux icônes coptes…
La copie à Máriapócs :
Commentaires
Rien, Monsieur Daoudal, nenni, nada. Léopold s'est contenté de voler l'icône miraculeuse de ces simples paysans, l'a envoyé chercher par des militaires, après avoir fait vérifier par des ecclésiastiques la véracité du miracle, càd les larmes de la ste Vierge.. L'icône est jusqu'aujourd'hui dans la cathédrale de Vienne, fruit d'un vol.. Pour la remplacer, les pauvres gens de Màriapocs ont fait faire une copie s'inspirant de l'image volée par Léopold., Ce dernier n'est pour rien dans la création de cette nouvelle image. ni dans son installation dans l'église du village. La Mère de Dieu est souveraine, faisant ce qu'elle veut. Depuis lors la seconde image de Màriapocs, c'est celle-ci qui a eu des larmes plusieurs fois de l'histoire de Hongrie, quant à l'image maintenant à Vienne, elle continue à y être sur un mur de la cathédrale.. C'est une belle parabole sur la volonté des "puissants" voulant contrarier la volonté de la Mère de Dieu.
bien cordialement