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Premier dimanche de carême

Ce dimanche est le premier jour de la liturgie du carême. Car le carême a été prolongé jusqu’au mercredi précédent pour obtenir 40 jours réels de jeûne, mais la liturgie était jusqu’ici celle du temps de la Septuagésime.

Il n’est peut-être pas sans intérêt de voir quels sont les premiers mots de la liturgie du carême.

Dans l’office divin, elle commence par les premières vêpres, le samedi soir. Les antiennes et les psaumes sont « du psautier », comme ils le seront jusqu’au mercredi saint. Le premier texte spécifique est le capitule :

Fratres: Hortamur vos, ne in vacuum gratiam Dei recipiatis. Ait enim: Tempore accepto exaudivi te, et in die salutis adiuvi te.

« Mes Frères : nous vous exhortons à ne pas recevoir la grâce de Dieu en vain. Car il dit : "Au temps favorable, je t’ai exaucé, au jour du salut je t’ai porté secours." »

C’est le début de l’épître de la messe. Légèrement modifié ; « hortamur », au lieu de « exhortamur » (le sens est identique), et déjà le texte de saint Paul est modifié dans l’épître car le premier mot, qui est d’ailleurs assez mystérieux, a été supprimé.

Les premiers mots du carême sont donc cette exhortation de l’Apôtre, à être attentif à la grâce de Dieu qui va venir pendant ce temps de pénitence. Et aussitôt il y a une citation. D’Isaïe. D’un des textes d’Isaïe qui annoncent si précisément le Christ. Deux versets après « Je t’ai fait lumière des peuples – lumen gentium – pour tu sois mon salut jusqu’aux extrémités de la terre » .

« Au temps favorable »… En grec le kairos. Le moment privilégié. Le moment… de grâce. Saint Paul explicitera : « C’est maintenant le temps favorable, c’est maintenant le jour du salut. »

Ensuite il y a, pour la première fois, l’hymne des vêpres du carême : Audi benigne Conditor : Ecoute, bienveillant Créateur, les prières que nous répandons avec des larmes, au cours de ce jeûne sacré…

Puis c’est le Magnificat, avec son antienne qui est également un verset d’Isaïe et qui apporte la réponse que désire le pénitent : Tunc invocabis, et Dominus exaudiet ; clamabis, et dicet: Ecce adsum : « Alors tu l’invoqueras, et le Seigneur exaucera ; tu crieras, et il dira : Me voici. » C’est le dernier verset de la lecture de la messe de vendredi, quand Dieu explique ce qu’est le jeûne qui lui plaît : exercer les œuvres de miséricorde. Si nous mettons ce jeûne en pratique, il viendra.

Et c’est la collecte (celle de la messe du dimanche) qui rassemble tout cela :

Deus, qui Ecclesiam tuam annua Quadragesimali observatione purificas: praesta familiae tuae; ut quod a te obtinere abstinendo nititur, hoc bonis operibus exsequatur.

« O Dieu, qui purifiez chaque année votre Eglise par l’observation du Carême, faites que votre famille poursuive par ses bonnes œuvres le bien qu’elle s’efforce d’obtenir au moyen de l’abstinence. »

La messe quant à elle commence par un introït qui est la suite logique des éléments des vêpres :

Invocábit me, et ego exáudiam eum : erípiam eum, et glorificábo eum : longitúdine diérum adimplébo eum.

« Il m’invoquera et je l’exaucerai ; je le sauverai et je le glorifierai, je le comblerai de jours. »

Or ce verset qui pourrait bien être lui aussi d’Isaïe est en fait un verset du psaume 90. La première citation de ce psaume, qu’on retrouvera dans tous les chants de la messe, qui sera chanté presque intégralement dans le trait, et que l’on retrouvera à l’office tous les jours du carême. C’est le chant du combattant du carême, celui que Satan croyait pouvoir utiliser pour vaincre Jésus, au centre même de l’évangile de ce jour, mais qui servira à sa défaite.

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