L’armée libanaise a repoussé hier des assaillants islamistes venus de Syrie. Les combats ont duré toute la journée. Les Libanais ont perdu un officier et quatre soldats. Il y aurait des dizaines de victimes chez les assaillants, l’armée ayant pilonné des « repaires de militants » autour de Arsal avec de l’artillerie lourde et des hélicoptères de combat.
C’est déjà dans cette région – près du village chrétien de Ras Baalbeck- que des combats avaient eu lieu en août dernier, quand al-Nosra avait tenté d’entrer au Liban (faisant prisonniers et otages 29 soldats, dont quatre ont déjà été tués). Mais aussi le 2 décembre dernier, quand six soldats libanais avaient été tués dans une embuscade.
Commentaires
Il est clair que si les islamistes de Daech ou Al Qaida foncent sur le Liban, ce sera dur pour les chrétiens même si le Hezbollah et l'Iran ne laissera pas faire ; à défaut d'une offensive générale, les islamistes sunnites peuvent pourrir l'ambiance... Ce serait formidable si les chrétiens du Liban disposaient d'une force unifiée et unique, cohérente, motivée et puissamment armée, non pour attaquer mais pour se défendre ; cette force pourrait entraîner tous les chrétiens d'orient à ne plus courber la tête et à ne plus chercher des protecteurs chez d'autres. Il faudrait des leaders charismatiques et une idéologie nationale-chrétienne forte, sur le plan politique et sur le plan militaire. Tous les autres groupes s'autodéfendent. Mais même en France, on n'a pas vraiment cela sur le plan politique. Cela viendra peut-être. Un clergé combatif, façon celui qui justifia et anima spirituellement les croisades (guerres défensives on ne le rappellera jamais assez et non guerres d'agression et de conversion forcée).
Il serait en effet souhaitable que les Chrétiens libanais aient une force militaire unie pour se faire respecter. Malheureusement, ceux-ci n'ont jamais été unis lors de la guerre qui a sévi de 1975 à 1990. La principale milice chrétienne était celle des Phalangistes maronites qui a dû supporter le poids de la guerre pratiquement seule contre les milices " islamo-progressistes " comme disait la presse ( et les Orthodoxes étaient plutôt neutres, pour ne pas dire favorables aux Islamo-Palestiniens ). Pire encore : les milices chrétiennes maronites se sont même combattues entre elles pour le leadership alors qu'elles étaient déjà très minoritaires face aux islamo-palestiniens. Et qu'en est-il aujourd'hui ? Enormément de Chrétiens ont quitté définitivement le Liban et ils ne représentent pas plus de 25 à 30% maxi de la population et ça ne s'arrange pas car l'hémorragie continue et ceux qui restent, au lieu de s'unir, sont divisés entre pro-sunnites et pro-chiites, autant dire qu'il n'ont plus la force d'influer sur la direction à prendre dans leur propre intérêt. Donc, compte tenu des forces en présence, l'avenir ne sourit pas trop aux Chrétiens du Liban puisque plus de 70% de la population est musulmane, mais leur chance c'est que Sunnites et Chiites se détestent plus entre eux qu'ils ne détestent les Chrétiens, ce qui leur laisse un peu de répit.
Ersal est sunnite. Donc un abcès de fixation dans cette plaine de la Békaa à majorité chiite, majorité qui est protectrice à l'égard des villes et villages chrétiens, et en général des chrétiens qui y vivent.
Ras-Baalbeck, au nord de Baalbeck, est grecque-melkite catholique et dépend de l'éparchie de Baalbeck ainsi que l'autre grande ville chrétienne de la Békaa, encore plus au nord, El Quaa'.
Que le sunnisme soit minoritaire dans la Békaa, par rapport au chiisme, est globalement un avantage.