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L’affaire du dahlia rouge…

5884e686a933f6af25c5660ef020c39b.jpgC’est une terrible affaire qui secoue le Parlement européen... Le mois dernier, tous les députés européens ont trouvé dans leur casier un exemplaire d’un livre sulfureux, intitulé Red Dalia, traduction en anglais du livre d’une journaliste lituanienne controversée, comme on dit, Ruta Janutiene, paru en Lituanie en 2013.

Le Dahlia rouge, c’est Dalia Grybauskaite, la présidente de la Lituanie (depuis 2009, réélue l’an dernier), qui auparavant était commissaire européen. Elle s’est fait remarquer ces derniers temps par son hystérie antirusse et son soutien absolu aux actuelles autorités ukrainiennes, allant jusqu’à qualifier la Russie d’« Etat terroriste » (formule assez peu diplomatique dans la bouche d’une présidente dont le rôle principal est de représenter la Lituanie sur la scène internationale). Il est donc logique que son ministre de la Défense, participant du même délire, publie un manuel expliquant à la population comment survivre à une invasion russe et comment y résister…

Or voici que Ruta Janutiene reprend et étaye une ancienne rumeur selon laquelle Dalia Grybauskaite est la fille d’un membre du KGB de Staline et qu’elle devint elle-même à 27 ans une ardente militante du parti communistes d’URSS.

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Le fait est que Dalia Grybauskaite est diplômée en économie de l’université de Leningrad et qu’elle revint à Vilnius pour être, à 27 ans, directrice de la division agriculture de l’école supérieure du parti communiste d’URSS. Elle passe rapidement au département de la politique économique, et en 1988 elle passe avec succès un doctorat devant l’Académie des sciences publiques de Moscou…

En novembre dernier, après qu’elle eut qualifié la Russie d’Etat terroriste, un porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères l’avait invitée à abandonner « ses complexes à propos de son passé soviétique »…

Naturellement, la distribution de plus de 700 exemplaires de ce livre au Parlement européen a fait scandale. Un eurodéputé lituanien, Antanas Guoga, conjointement avec l’auteur du livre qui n’avait pas donné son accord pour la traduction, a demandé une enquête.

Les caméras de vidéosurveillance ont parlé. Elles montrent quatre personnes en train de distribuer discrètement le livre, le 10 décembre. L’une d’elles est Kevin Ellul-Bonici, qui est un membre du secrétariat du groupe de Nigel Farage Europe de la liberté de la démocratie directe. Le groupe a évidemment nié toute implication. Les autres personnes de la vidéo sont un Russe et un Polonais né en Russie, la quatrième n’a pas été identifiée.

Mais il se trouve en outre que la femme de Kevin Ellul-Bonici, Sharon, est une élue de Malte, et qu’elle est secrétaire générale du parti européen Alliance européenne pour la liberté (qui n’a plus de groupe), dont Marine Le Pen est vice-présidente. (Le siège social du parti est à Malte.)

Le résultat de l’enquête devait demeurer secret, mais le contenu de la lettre de la direction de la sécurité a été aussitôt divulgué par Antanas Guoga, qui a dénoncé ceux qui veulent « ternir la réputation de la Lituanie ». Et Guoga d’accuser nommément l’ancien président lituanien Rolandas Paksas et l’eurodéputé lituanien Valentinas Mazuronis, qui fait partie du groupe de Farage, ces deux hommes étant des figures du parti lituanien Ordre et Justice. Et de souligner que la présence de Nigel Farage au congrès du parti Ordre et Justice quelques semaines avant n’était pas un hasard…

En réponse, Rolandas Paksas a déclaré que Guoga avait « perdu l’esprit » et lui a demandé de « penser à sa famille et à ses enfants ». Antanas Guoga y a vu une menace sur sa famille et a demandé au chef du groupe libéral (auquel il appartient), Guy Verhofstadt, de contacter le président du Parlement Martin Schulz pour qu’il « garantisse la sécurité de M. Guoga ».

De son côté, le groupe de Nigel Farage déclare qu’il va travailler avec les services de sécurité du Parlement pour « examiner ces allégations ». Quant à Paksas  et Mazuronis, ils demandent au groupe de Farage, et au président du Parlement, de découvrir qui a vraiment distribué le livre.

Jusqu’ici, Martin Schulz a seulement fait dire par un porte-parole que c’était au groupe de Farage de faire le ménage chez lui.

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