L’octave de l’Epiphanie a été supprimée en 1955, on l’a remplacée (en… 1960) par un incongru « temps de l’Epiphanie » qui s’inscrit dans le temps de Noël. Ce temps de l’Epiphanie va des premières vêpres de l’Epiphanie jusqu’au 13 janvier. En fait la liturgie est celle de… l’octave de l’Epiphanie, mais pour la messe c’est seulement jusqu’au dimanche suivant…
Le premier répons des matines est donc toujours celui-ci :
(Antiphonaire franciscain, vers 1300, Fribourg)
℟. Tria sunt múnera pretiósa, quæ obtulérunt Magi Dómino in die ista, et habent in se divína mystéria: * In auro, ut ostendátur Regis poténtia: in thure, Sacerdótem magnum consídera: et in myrrha, Domínicam sepultúram.
℣. Salútis nostræ auctórem Magi veneráti sunt in cunábulis, et de thesáuris suis mýsticas ei múnerum spécies obtulérunt.
℟. In auro, ut ostendátur Regis poténtia: in thure, Sacerdótem magnum consídera: et in myrrha, Domínicam sepultúram.
Les dons précieux que les Mages offrirent au Seigneur en ce jour sont au nombre de trois, et ils renferment en eux des mystères divins : Par l’or est signifiée la puissance royale ; par l’encens, le souverain sacerdoce, et par la myrrhe, la sépulture du Seigneur. Les Mages ont vénéré l’Auteur de notre salut dans son berceau ; et, de leurs trésors, ils lui ont offert des présents mystiques.
Le symbolisme de l’or, de l’encens et de la myrrhe est très riche. Le répons fait écho à l’enseignement le plus courant des pères de l’Eglise. Saint Grégoire le Grand disait :
« C'est un roi : l'or le prouve ; c'est un Dieu : l'encens le manifeste ; c'est un mortel : la myrrhe l'affirme. » Et il ajoutait aussitôt : « Nous présentons au Dieu naissant l'or, preuve de notre foi en son royaume universel, l'encens par où nous confesserons la divinité avant tous les temps de celui qui est apparu dans le temps, et la myrrhe qui affirmera notre croyance en ce Dieu qui, impassible de par sa divinité, est devenu mortel, de par notre chair. »
Car nous aussi nous devons offrir l’or, l’encens et la myrrhe. L’or est ce que nous avons de plus précieux : notre foi, notre amour pour Dieu. L’encens est la prière. Et la myrrhe, ce sont nos mortifications, nos pénitences, notre ascèse.