Il paraît que ça existe depuis deux ans chez nous, mais c’est seulement cette année que j’ai découvert le « Black Friday », par un déluge de publicités sur internet.
Les importateurs de cette invention commerciale ont gardé le nom américain, pour faire plus chic, alors que la traduction est si simple, trop simple. Et puis « Vendredi Noir », c’est moins… glamour que « Black Friday », bien sûr.
Ce qui est surtout spectaculaire est que ce « Black Friday » apparaît tout seul, sans aucune justification, comme si aux Etats-Unis c’était aussi le cas. Or s’il y a un « Black Friday » outre-Atlantique c’est parce que le jeudi qui le précède est le jour de Thanksgiving : le jour d’action de grâce.
Or pour la plupart des Américains, même les moins religieux, Thanksgiving a gardé d’abord son nom, mais aussi son aspect de prière, d’au moins vague prière, de remerciement à, disons, la « providence ».
Nous, nous avons inventé le Vendredi Noir sans l’action de grâce. Très noir, en effet. De la noirceur du laïcisme commercial.