Le patriarcat grec-orthodoxe d’Antioche a organisé un « congrès antiochien » à Balamand, au Liban (il s’est ouvert jeudi, il se termine aujourd’hui), sur le thème : « l'unité antiochienne : portées et exigences ». Pour l’occasion le patriarche Jean X avait invité les quatre autres patriarches (dont trois catholiques) qui portent le titre d’Antioche (ainsi que le patriarche arménien catholique). Ce qui est une première historique.
Dans leurs discours inauguraux, les patriarches ont voulu manifester une volonté d’unité et de solidarité des chrétiens antiochiens entre eux, venant de leur source ecclésiale commune. Le patriarche grec-catholique Grégoire III a rappelé comment le patriarcat d’Antioche s’était « singularisé en sauvegardant l’unité chrétienne refusant de déchirer la tunique du Christ, la robe sans couture, en ne prenant pas partie quand Rome et Constantinople se sont déchirées » (il a fallu attendre le XVIIIe siècle pour qu’il y ait un schisme). Et il a souhaité que « ce premier congrès antiochien orthodoxe se transforme dans les années à venir en un congrès antiochien auquel prendront part les membres et le clergé des cinq Eglises relevant du siège d’Antioche, réalisant ainsi les paroles de Notre Seigneur Jésus-Christ : qu’ils soient un afin que le monde croie ! ».
Si tant est qu’il reste encore des chrétiens relevant du siège d’Antioche dans les années à venir (du moins sur les territoires relevant de ce siège).
Commentaires
je ne trouve personnellement pas normal, d'un point de vue ecclésiologique, qu'il y ait plusieurs patriarches d'Antioche, qui d'ailleurs ne résident pas à Antioche. Saint Pierre n'a fondé qu'un seul épiscopat, à Antioche même, avant de partir pour Rome. A Antioche, il s'était d'ailleurs fait réprimander par saint Paul qui n'avait pas peur d'un pape. Et saint Pierre avait humblement accepté la remontrance en se souvenant de ses péchés et faiblesses lors de la Passion du Christ.
Il y a votre "point de vue ecclésiologique" d'occidental du XXIe siècle, et il y a l'histoire. Une histoire qui se traduit en l'occurrence par des traditions religieuses... et ecclésiales fortes (dont liturgiques).
Etes-vous choqué, de votre point de vue ecclésiologique, qu'il y ait plusieurs évêques catholiques de Paris (latin, arménien, ukrainien) ?
Et Mgr Casmoussa dont vous parlez ailleurs était archevêque "de Mossoul des Syriens": il y a aussi un archevêque chaldéen de Mossoul. Donc deux archevêques catholiques d'une même ville. Ce que l'on voit dans la plupart des grandes villes du Proche Orient. Il doit y avoir au moins six évêques catholiques de Beyrouth.
L’Église syrienne catholique dépend d'un patriarche d'Antioche résidant à Beyrouth. L’Église chaldéenne catholique dépend du patriarche de Bagdad.