Sainte Agathe, la « Bonne », est la quatrième des quatre grandes vierges martyres de l’Église romaine (dont les fêtes tombent dans chacun des mois d’hiver : Cécile, en novembre, Lucie (la Brillante), en décembre, annonçant la lumière de Noël, Agnès (la Pure), en janvier, et Agathe (la Bonne), en février). Sainte Agathe souffrit le martyre sous l’empereur Dèce (254). (…)
La messe commence solennellement : « Réjouissons-nous tous dans le Seigneur... ». Cet Introït, tiré du grec, fut composé pour la fête d’aujourd’hui et plus tard employé pour d’autres fêtes : l’Assomption de la Sainte Vierge, la Toussaint... Nous entendons le chœur joyeux des anges qui se réjouit de la Passion de la sainte. Dans la plupart des chants, nous entendons le cantique nuptial de l’Église (Ps. 44). Les deux lectures sont propres. Dans l’Épître, on entend l’écho de la justification de la sainte devant son juge païen, mais on y voit aussi le développement du thème de l’Oraison : Dieu choisit ce qui est petit et faible pour confondre ce qui est fort. « Le Christ est devenu pour nous, d’après l’ordonnance de Dieu, notre sagesse, notre justification, notre sanctification et notre Rédemption. » Ceci se réalise pour nous dans l’Eucharistie. Dans l’Évangile, le Christ nous parle de la virginité « à cause du royaume des cieux ». Agathe est de celles qui ont pu « saisir » ce langage et, pour sa couronne virginale, elle a versé son sang. Au Graduel, nous voyons la vierge « lutter contre les flots de la passion » ; à l’Alléluia, elle parle devant les « rois » des « témoignages de Dieu ». A la Communion, la communauté des fidèles chante une parole de la sainte : « Celui qui a daigné me guérir de toute blessure et rendre à ma poitrine mon sein arraché, je l’invoque comme le Dieu vivant. » De ce chant résultent des conséquences importantes pour notre vie liturgique. La communauté chrétienne s’approche de la Sainte Table, en quelque sorte, dans la personne de sainte Agathe. La sainte Eucharistie a une vertu de guérison. Cette guérison corporelle de sainte Agathe est l’image de la guérison spirituelle que nous apporte l’Eucharistie.