Dans Contre Celse, IV, 71, Origène cite un propos de saint Paul, trois mots de la première épître aux Corinthiens, 2, 13. Une note de l’édition des Sources chrétiennes, réalisée par le père jésuite Marcel Borret, nous dit que « le passage est difficile ». Et il nous cite six traductions différentes, de la Bible de Jérusalem à Crampon. Et finalement, dit-il : « Je traduis comme Chadwick. » A savoir Henry Chadwick, grand traducteur d’Origène… en anglais.
Or, traduit en français de la géniale traduction anglaise, le propos de saint Paul donne : « comparant les choses spirituelles aux spirituelles ».
Ce qui est littéralement la traduction de la Vulgate : « spiritualibus spiritualia comparantes ».
Autrement dit, cela fait plus de 1.500 ans que l’Eglise propose et garantit cette traduction, que le P. Borret a découverte chez Henry Chadwick…
Mais la Vulgate, c’est d’un commun…
Commentaires
Bonjour,
Ca fait 1500 ans que l'Eglise utilise la Vulgate. Néanmoins, comme toutes les traductions, elle contient forcément des erreurs.
Pourtant, c'est cette version que l'Eglise a commenté.
Comment se positionner par rapport à cette question de l'exactitude de la traduction ?
On imagine que l'Eglise aurait pu continuer à utiliser la Septante conjointement à la Vulgate.
Je pense que vous n'avez pas une pratique assidue de la Vulgate, pour dire avec autant de légèreté qu'elle "contient forcément des erreurs".
Si vous voulez dire des erreurs par rapport au texte grec (deutérocanoniques et Nouveau Testament), je vous demanderai de les citer, pour qu'on voie de plus près s'il s'agit d'"erreurs" ou d'interprétations légitimes. Ce qui me frappe au contraire, tous les jours, est l'exactitude et la pertinence de la traduction.
Si vous voulez dire des erreurs par rapport au texte hébreu, je vous demanderai quel texte hébreu. Car nous n'avons pas de texte hébreu qui fasse foi.
Si vous voulez parler des divergences avec la Septante, il s'agit de divergences de traduction dues souvent au fait que ce n'est manifestement pas le même texte hébreu qui a été traduit par les Septante et par saint Jérôme.
L'Eglise reconnaît pleinement la Septante. La Vulgate est la Bible de référence pour l'Eglise latine, la Septante pour les Eglises grecques.
Je ne suis pas spécialiste et je ne prétends rien bien entendu. Je ne parle pas d'erreurs sur la foi, mais des traductions imprécises ou des obscurités. Ce n'est pas moi qui le dit. D'ailleurs, personne n'a dit qu'elle était infaillible.
Par exemple, c'est vous-même qui avez parlé de l'utilisation de «Sermo» au lieu de «Verbum».
Ou alors, le "noli me tangere" qui parle de «toucher» là ou «tenir» serait plus exact dans le contexte.
La traduction de logos par "sermo" dans Sagesse 18, 15 n'est pas du tout une erreur. Notre rationalité préférerait que le traducteur ait choisi "Logos", surtout dans la version liturgique du verset. C'est tout.
En ce qui concerne "Noli me tangere", je soutiens que tangere traduit exactement "hapto". Voici trois textes où je l'explique.
Merci. Je vais lire ces textes.
De toute façon, je m'en remets modestement à votre savoir, moi qui ne suit pas savant :-)
Mais alors, quid des éditions critiques ? Est-ce un esprit moderniste du début XXème siècle qui cherche à réviser la Vulgate ?
Jésus demande à Thomas de mettre le doigt dans la plaie de ses mains, et la main dans la plaie de son côté.
Comment Jésus peut-il demander à Thomas de le toucher, alors qu’il a demandé à Marie-Madeleine de ne pas le toucher ?
La contradiction est patente. Elle est encore plus évidente si l’on remarque que les deux attitudes figurent non seulement dans le même évangile de saint Jean, mais, de plus, à seulement dix versets d’écart.
Pour gommer la contradiction, certains ont avancé que la traduction « Noli me tangere » de la Vulgate, « Ne me touche pas », n’est pas exacte, et que le Christ a dit : « Ne me retiens pas, cesse de me retenir ». Une recherche sur internet laisse penser que c’est devenu l’opinion la plus courante. Mais elle ne repose sur rien. Le verbe grec est « hapto », à la voix moyenne : « Mè mou haptou. » Or le sens de hapto, au moyen, est « toucher ».
Indiscutablement. La traduction de la Vulgate, comme d’habitude, est juste. « Noli me tangere. » Ne me touche pas. Il n’y a aucune ambiguïté.
En réalité la contradiction n’est qu’apparente, elle ne se trouve que dans les mots. Il suffit de se demander ce qu’ils veulent dire vraiment pour résoudre la difficulté.
Jésus ressuscité demande à Marie-Madeleine de ne pas le toucher, pour lui faire prendre conscience que la situation a radicalement changé. Celui qu’elle a devant elle n’est plus le « fils de l’homme », même si, selon les apparences, il n’est « pas encore monté vers le Père ». En fait, depuis la Résurrection, il est dans le Royaume. Marie-Madeleine doit apprendre à le connaître dans cette nouvelle configuration. Elle doit apprendre la connaissance de la foi. Désormais, c’est dans la foi que l’on peut « toucher » Jésus, et non plus par le contact physique avec son corps mortel.
C’est la même pédagogie qui est utilisée avec Thomas : lui aussi, il s’agit de l’amener à la foi. Mais pour cela, il faut lui montrer que le corps qu’il voit devant lui est bien le corps de Jésus, ce corps même qui a souffert la Passion. « Et ne sois plus un sans-foi, mais un qui a la foi ». Cette antithèse (en grec a-pistos, pistos) souligne que l’objectif est exactement le même, qu’il s’agisse de Marie-Madeleine ou de Thomas.
En outre, rien dans l’Evangile ne nous dit que Thomas ait touché les plaies. De nombreux exégètes, et l’iconographie, brodent à l’envi sur Thomas mettant sa main dans la plaie du côté. Mais l’Evangile ne nous en dit rien. Au contraire, même. Car dès que le Christ a fini de parler, Thomas s’exclame : « Mon Seigneur et mon Dieu ! » L’évangéliste laisse entendre, non pas que Thomas ait touché les plaies, mais qu’il a immédiatement compris la leçon. L’exclamation renvoie au psaume 94, et à quelques-uns de ceux qui suivent. En même temps, elle authentifie le fait que ces psaumes parlent bien du Christ, qui est le Seigneur et qui est Dieu, qui est le Créateur et qui est notre salut, et qui est la source de la joie.
Non seulement il n’y a pas de contradiction, mais le dialogue avec Thomas explicite ce qui restait implicite dans le dialogue avec Marie-Madeleine.
Dans mon n°76, j’évoquais la question du « Noli me tangere », l’injonction de Jésus ressuscité à Marie-Madeleine : « Ne me touche pas ». Aujourd’hui on traduit habituellement : « Ne me retiens pas ». D’une part pour gommer l’apparente contradiction du propos avec celui que tient également Jésus, quelques versets après, à Thomas : « Mets ta main dans mon côté ». Je montrais qu’il n’y avait aucune contradiction, mais une même pédagogie de la foi, adaptée à deux personnages différents.
Mais je me suis aperçu ensuite qu’il y avait une autre raison à la “traduction” « Ne me retiens pas ». C’est l’apparente absurdité du propos. Les doctes spécialistes de l’Ecriture, qui sont beaucoup plus intelligents que les Pères de l’Eglise, remarquent en effet que ce propos, tel qu’il est dans le texte grec, dans le texte latin, et dans les traductions traditionnelles, n’a pas de sens : il est idiot de dire « Ne me touche pas, car je ne suis pas encore monté vers le Père », puisque, lorsqu’il sera monté vers le Père, on ne pourra évidemment plus le toucher du tout. Donc, concluent-ils, le Christ n’a pas dit cela. Et l’on invente qu’il aurait dit : « Ne me retiens pas. »
Au lieu de chercher à résoudre, dans le texte, le problème que pose le texte, on change le texte… On oublie qu’il s’agit de la Parole de Dieu, et en l’occurrence de la parole même du Verbe fait chair, retranscrite par un évangéliste qui avait l’assistance du Saint-Esprit. Quand on est catholique, on ne change pas le texte gênant. On ne se dit pas d’abord que saint Jean a écrit n’importe quoi. On commence par se dire que si le texte dit cela, c’est qu’il y a une raison, et que sans aucun doute le propos qui paraît incongru cache un trésor spirituel.
Et il s’agit même, au moins, d’un double trésor. Je ne reviens pas sur ce que je disais à propos de Thomas, sinon qu’il s’agit dans les deux cas de la foi. Si le Christ ressuscité dit à Marie Madeleine : « Ne me touche pas (maintenant), car je ne suis pas encore monté vers le Père », c’est bel et bien parce que, quand il sera monté vers le Père, elle pourra le toucher. Et si saint Jean a reproduit le propos sans sourciller, c’est qu’il avait parfaitement compris, lui qui puisait les paroles du Verbe sur son Cœur, ce que cela voulait dire.
Pour le comprendre, il faut se référer à la doctrine des sens spirituels, qui a été élaborée par Origène, et qui a été reprise par nombre de Pères, jusqu’à saint Bernard, notamment dans ses sermons sur le Cantique des cantiques.
Nos cinq sens corporels ont leur équivalent spirituel : notre âme aussi a cinq sens. Donc le toucher.
Marie-Madeleine, dit saint Bernard dans le 28e sermon, se fiait à son sens corporel de la vue, alors qu’elle aurait dû se fier à son sens spirituel de l’ouïe, pour connaître le Christ par la foi (fides ex auditu), et non par l’expérience. Le Christ lui interdit donc de le toucher, car elle continuerait à utiliser ses sens corporels, mettant « l’expérience plus haut que la foi ». Saint Bernard fait parler ainsi le Christ : « Pour être digne de me toucher, il faut que la foi me considère assis à la droite du Père, non pas dans mon état d’humiliation, mais dans ma divinité. » Alors, quand je serai monté vers le Père, et que je serai dans ma gloire, et que tu me verras ainsi avec les yeux de la foi, alors tu seras digne de me toucher. (Saint Augustin avait dit équivalemment : « Jésus a voulu que la foi qu’on avait en lui, foi par laquelle on le touche spirituellement, allait jusqu’à croire que son Père et lui ne faisaient qu’un »). Alors « tu me toucheras avec les mains de la foi, les doigts de l’amour, l’étreinte de la piété, les yeux de l’esprit. »
On remarquera que saint Bernard, comme les pères de l’Eglise avant lui, ne fait pas la moindre allusion à une éventuelle difficulté dans le texte évangélique. Il ne lui vient même pas à l’idée qu’il pourrait y avoir une difficulté. Le texte est tel qu’il est. Il suffit de l’expliciter pour en faire goûter toute la divine profondeur. C’est ce qu’il fait avec le plus grand naturel, en s’aidant de sa connaissance des Pères, et en recueillant les fruits de sa contemplation.
Résumé des épisodes précédents (N° 76 et 90) : les exégètes modernes, considérant qu’il y avait une double incohérence dans le propos de Jésus à Marie-Madeleine (« ne me touche pas », alors qu’il demande à Thomas de le toucher, et « parce que je ne suis pas encore monté vers mon Père », alors qu’après l’Ascension elle pourra encore moins le toucher), ont décidé qu’il fallait traduire par « Ne me retiens pas ». Ce qui est une trahison, puisque le verbe grec hapto veut dire toucher, et seulement toucher.
Il est tout à fait remarquable que ce verbe, qui est d’un usage courant, n’apparaît qu’une seule fois, donc ici, dans l’évangile selon saint Jean. Il y a là une précieuse indication. Saint Jean, qui écrit après les autres, suppose connus les évangiles synoptiques. Et en utilisant une seule fois le verbe hapto, dans une phrase étrange, il nous dit : allez donc voir comment les autres évangélistes emploient ce mot.
On le trouve utilisé dans deux circonstances : soit ce sont des malades qui cherchent à toucher le vêtement de Jésus en sachant qu’ils seront guéris, soit c’est Jésus qui touche les malades et les guérit.
Jésus pouvait guérir les malades (et ressusciter les morts) sans les toucher. Il lui suffisait d’une parole, puisqu’il est le Verbe créateur. Pourtant, plus d’une fois, il touche le malade : il touche la main de la belle-mère de Pierre, il touche le lépreux, il touche les yeux de nombreux aveugles : pour l’un d’eux, il lui touche les yeux avec sa salive, deux fois de suite.
Guérir par le toucher de Jésus : c’est l’annonce en actes qu’il nous laissera des sacrements quand il partira. Des sacrements, c’est-à-dire des gestes concrets par lesquels Jésus nous touchera et nous guérira spirituellement.
L’un des épisodes les plus évidents est la guérison de ce sourd-muet, quand Jésus met les doigts dans ses oreilles, lui touche la langue avec sa salive, lève les yeux au ciel et dit : Ephphata.
Et il y a celui que raconte saint Jean : Jésus crache par terre, fait de la boue, en enduit les yeux d’un aveugle né, et lui demande d’aller se laver à la piscine de Siloé, ce qui veut dire Envoyé, précise l’évangéliste, et l’aveugle né devient voyant. A la différence des autres évangélistes, saint Jean n’emploie pas le mot « toucher » : il emploie le mot « oindre »…
Dans un sermon sur l’Ascension, saint Léon le Grand souligne que pour nous rendre capables de la béatitude éternelle, Jésus, après avoir réalisé tout ce qu’il devait faire sur terre, mit un terme à sa présence corporelle, et qu’ainsi, « ce qu’on avait pu voir de notre Rédempteur est passé dans les sacrements ».
Quel rapport avec Marie-Madeleine ? Eh bien, saint Léon explique alors que le fils de l’homme monté auprès du Père peut désormais être mieux connu comme Fils de Dieu. Alors la foi peut s’approcher du Fils égal au Père, elle n’a plus besoin de toucher la substance corporelle par laquelle le Fils est inférieur au Père : « La nature du corps glorifié demeurant la même, la foi des croyants fut appelée là où elle pourrait toucher le Fils unique égal à celui qui l’engendre, non d’une main charnelle, mais d’une intelligence spirituelle. De là vient que le Seigneur, après sa résurrection, dit à Marie-Madeleine, figure de l’Eglise, alors qu’elle accourait pour le toucher : Ne me touche pas, car je ne suis pas encore monté vers le Père. C’est-à-dire : je ne veux pas que tu viennes à moi corporellement, ni que tu me connaisses par le sens de la chair, mais je te réserve des réalités plus hautes, je te prépare de grandes choses. Lorsque je serai monté vers mon Père, alors tu me toucheras plus parfaitement et plus réellement, tu saisiras ce que tu ne touches pas, et tu croiras ce que tu ne vois pas. »
Saint Léon n’était pas un exégète moderne. Il avait le texte latin de l’Evangile : « Noli me tangere. » Et il savait que cela ne peut que vouloir dire : Ne me touche pas. Et, au lieu de rétrécir le texte à la dimension du petit cerveau myope d’un exégète moderne, il le place dans sa juste perspective, dans la lumière de la Résurrection. Saint Jean n’aurait pas rapporté que le Christ ressuscité aurait dit un banal et trop humain « ne me retiens pas » à Marie-Madeleine. S’il a rapporté « Mi mou haptou », c’est que ces mots avaient une importante signification spirituelle. Pour les comprendre, il faut faire appel à la doctrine des cinq sens spirituels, ici le toucher. On ne cite jamais saint Léon à ce propos, et pourtant…
Et cette traduction de la Vulgate est un décalque parfait de l'original grec, comme le plus souvent : pneumatikois pneumatika sugkrinontes.
Pour le Nouveau Testament et pour les deutérocanoniques écrits en grec, le grec reste l'original même pour l’Église latine. Il a priorité sur la Vulgate. Non ?
C'est un "décalque parfait"... quand on part de la Vulgate. Mais quand on part du grec ce n'est pas le cas, d'où la variété des traductions. Car le mot sugkrinon a diverses significations, et pneumatikois ne nous dit pas s'il s'agit de choses ou d'idées ou de personnes spirituelles. La Vulgate a choisi une traduction, et c'est celle-là que Chadwick a choisie à son tour, sans savoir qu'elle existait depuis 1.500 ans et que c'était celle de l'Eglise latine.
Donc le grec reste évidemment l'original, mais la Vulgate garde toute son importance pour comprendre le texte grec.
A Quaerere Deum
"De toute façon, je m'en remets modestement à votre savoir, moi qui ne suit pas savant :-)"
Moi non plus je ne suis pas savant. Sauf un peu sur quelques petites choses sur lesquelles j'ai travaillé. Mais, même sur celles-là, vous n'avez pas à vous remettre à mon savoir. Je dis ce que je pense, sur des questions qui sont ouvertes à la libre discussion. Ne soyez pas impressionné par ma façon d'asséner mes vérités... :)
"Mais alors, quid des éditions critiques ? Est-ce un esprit moderniste du début XXe siècle qui cherche à réviser la Vulgate ?"
Ça dépend.
D'abord, la Vulgate sixto-clémentine est un exemple remarquable d'édition critique. Et si l'on veut en avoir la preuve, il suffit de regarder la Vulgate de Stuttgart. Les "corrections" sont mineures et même souvent insignifiantes.
D'autre part, et c'est là qu'arrive une réponse à votre question, on constate que les auteurs de la Vulgate de Stuttgart ont cherché à tout prix à modifier le texte de la sixto-clémentine, autant qu'ils le pouvaient. Ainsi, quand la moitié des manuscrits qu'ils considèrent comme la meilleure référence dit comme la sixto-clémentine, et que la moitié dit autre chose, ils vont choisir l'autre version... Et même il arrive qu'ils choisissent l'autre version quand elle est minoritaire... mais qu'elle correspond au texte massorétique, le sacro-saint texte massorétique, qui ne devrait pourtant interférer en rien pour une édition critique de la Vulgate. C'est strictement anti-scientifique de faire intervenir un texte hébreu du Xe siècle pour l'établissement d'un texte latin du Ve siècle !
Mais cela n'est rien par rapport à la néo-"Vulgate", qui a été entièrement révisée d'après le texte massorétique et qui n'est donc plus la Vulgate.
Merci Yves. C'est réellement passionnant et très enthousiasmant.
Continuez !
Merci Monsieur Daoudal pour cet enseignement vraiment très enrichissant
bravo et MERCI !
Pour les syro-chaldéens catholiques, c'est la Peschittâ qui fait foi en dernière instance, et non la Vulgate!
Dans sa traduction par Patrick CALAME, "Les évangiles dans la langue de Jésus" (F-X de Guibert) cf. la note 142 sur Joh.20,17: "Ne t'approche pas de moi": De la racine qerav 'êẗre proche', on pourrait aussi traduire "Ne me touche pas" ou "Ne sois poas proche de moi". La version syriaque harkléenne donne: "Ne me tiens pas" ou ne me retiens pas" (Guechaph). La traduction "Ne me touche pas" est en contradiction avec le texte de Matth 28,1-10: "Elles s'approchèrent, SAISIRENT ses pieds et se prosternèrent vers lui." Je préfère "Arrête de me tâter", = Tu as bien vérifié que c'est avec mon corps que je me suis relevé d'entre les morts, ne prolonge pas tes effusions, car je ne suis pas encore monté auprès de mon Père, Mais va auprès de mes frères ... etc.
Cette discussion a déjà eu lieu ! :-)
http://yvesdaoudal.hautetfort.com/archive/2013/04/04/jeudi-de-paques.html
La Pechitta est, comme la Vulgate, une traduction du grec, donc on en revient au point de départ.
En effet, cher Quaerere Deum, cette discussion a déjà eu lieu. Merci d'y renvoyer. Je ne me souvenais pas du tout qu'elle fût si longue...