Ceci est la nouvelle « férule » (qui n’en est pas une) de François. Elle est génialement « conceptuelle » et surtout vachement éthique, équitable, durable et tout et tout : elle a été faite "avec des matières premières «éthiques» (bois de kaoba, bronze et argent) extraites par des méthodes non invasives de l'environnement et qui respectent les communautés locales, provenant du Honduras" et offertes par la société Goldlake : une entreprise minière italienne qui est connue pour extraire de l’« or éthique » et qui appartient à Gold Holding, la compagnie de Franco Colaiacovo, le fondateur de la troisième plus grosse cimenterie italienne (ce qui est super-écolo, comme chacun sait). Il n’y a pas d’or dans la « férule » parce que tout l’or équitable et tout et tout extrait par la société éthique Goldlake va chez Cartier. C’est là qu’on voit que c’est une férule du pape des pauvres.
Pour ce qui est du concept, voici l’explication. Car, non, il ne s’agit pas de papier d’aluminium froissé qui brouille l’image d’un Christ qui agite les mains tout en étant sur la croix…
Et puis, en relisant le concept, je me dis que je ne vais pas le recopier. Allez le voir ici. C’est trop nul. Et j’achoppe grave sur la « tentative de vol », quand même.
Pour rappel, la férule de Benoît XVI, qui est une vraie férule :
Commentaires
A la décharge du Pape, il n'a pas commandé ce Christ. On le lui a offert. Il ne va pas forcément s'en servir souvent. Il s'est peut-être senti obligé de le montrer par courtoisie, en guise de remerciement.
Pour ce qui est du côté écolo, c'est la mode actuellement. Elle passera comme toutes les modes.
Ce n'est pas notre goût certes, rien ne dit que c'est celui du Pape.
Enfin, il faut essayer de voir du bien en tout !
En fait, ce n'est pas le Christ en croix, sur cette férule. Regardez bien : c'est le Christ ressuscité, entouré de rayons.
Bien sûr, il y a une forme crucifère derrière lui. Comme pour dire que la Résurrection passe par la Croix.
1 ) Sur le fond: cela est assez intéressant. Comme idée, elle est théologiquement vraie.
2 ) Sur la forme artistique : je déteste.
Si ç'avait été une forme "classique", ou "néo-classique", l'objet eût pu être beau. Mais je déteste cette forme artistiquel-là, comme "allumée", "hallucinée".
3 ) Du point de vue réglementaire de la paramentique papale : c'est une grave entorse.
Jamais la férule papale ne doit comporter le corps du Crucifié. La férule papale est toujours une croix nue, sans Christ. Avec éventuellement des motifs symboliques (par exemple l'Agneau Mystique, côté face, au coeur de la férule de Benoît XVI), mais jamais la croix au haut de la férule ne doit être un crucifix.
Déjà la férule de Paul VI comportait cette flagrante entorse à la règl,e en ce domaine. Mais la férule de Paul VI n'a jamais gêné ni Jean-Paul Ier, ni le Bx Jean-Paul II, ni Benoît XVI durant les 3 premières années de son pontificat. Essayons donc de nous montrer "souples"... C'est crucifiant, certes. Mais il nous faut être patients. Surtout que François Ier nous réservera sans doute encore bien d'autres de petites croix, que nous devrons porter en silence...
Reste une chose, terrible et consolante à la fois : c'est que le Pape est SOUVERAIN.
La Fonction pétrinienne a ceci de formidable, c'est que le titulaire a beau être "perturbant", jamais la Fonction n'en est atteinte en soi. C'est qu'elle est fondée par le Christ Dieu, elle est d'institution divine, elle est indestructible.
le corps de Notre Seigneur est entouré d'une chose qui ressemble quand même un peu au serpent (cf signe sur nos pharmacies ou la croix verte disparait au profit du serpent).
C'est pourquoi moi je pense irrésistiblement au serpent de bronze de Moïse...
L'architecture et la sculpture moderne empoisonnent les lieux les plus sacrés du catholicisme. Regardez à San Giovanni Rotondo (temple luciférien en forme de spirale, voir le n° 381 de Chiesa Viva mars 2006), à Fatima (crucifix extérieur, christ en croix au-dessus de l'autel), à ND de Guadalupe les nouvelles basiliques et leur "mobilier" liturgique. La laideur érigée en art.
Ne vous en inquiétez pas. L'Eglise a toujours suivi les modes artistiques qui lui sont contemporaines à chaque époque. A l'âge baroque, les nouvelles églises furent de style baroque. Durant la mode néo-gothique, au XIXe s., on construisit des églises néo-gothiques. Au temps du Corbusier on construisit des églises "à la Corbusier"...
De même, quand l'Europe était couverte de têtes couronnées et de trônes monarchiques et impériaux, le Pontife romain a manifesté haut et fort sa Royauté (inhérente à la personne même du Prince des Apôtres, et qu'il manifeste ou "met en veilleuse", selon les époques, et surtout l'intérêt supérieur de l'Eglise). Et l'on vit alors le Souverain Pontife porté sur son trône (la "sedia gestestatoria") et coiffé de la tiare à triple couronne, pour bien signifier à ces rois et princes qu'il n'y a pas de commune mesure entre sa Monarchie à lui, Vicaire du Seigneur, et leurs monarchies terrestres et passagères.
Rome a toujours la prescience infaillible pour discerner les "signes des temps" et leur changement. Quand l'Europe cessa d'être monarchique majoritairement, la Papauté ne tarda pas à déposer la tiare et à descendre de la "sedia gestatoria", sans rien perdre de sa Puissance, laquelle n'est pas de ce monde. Et il y a fort à parier que si, dans quelques siècles, le monde se recouvrirait de monarchies, les Papes de ce futur-là remonteront sur la "sedia" et recoifferont la tiare, à la grande sidération des contemporains d'alors, à courte vue, qui croiront à une nouveauté extraordinaire...
L'Eglise a la mémoire longue et, comme la Vierge Marie, "elle voit tout et garde tout dans son coeur".
Ainsi, quoi qu'on dise, l'Eglise a toujours marché avec son temps pour ce qui est des réalités tangibles et des choses matérielles, tut en portant à travers les siècles le même Evangile, le même Dogme et la même Foi apostolique. Jusqu'à la fin du monde et l'entrée de l'Eglise dans la gloire du Royaume de Dieu.
Cette "croix" est laide dans sa représentation, et abominable dans sa signification: pour reprendre les mots de sa présentation, cette "Crux gloriosa (Croix Glorieuse) veut témoigner de la vie qui surmonte la mort", être "l'image du Christ - qui, de la croix SÈCHE et TORDUE, désormais VIDE DE SENS se détache, se défait lentement."
La Croix Glorieuse, "DÉSORMAIS VIDE DE SENS" ???
Quelle hérésie !
"S'il n'y avait pas eu la Croix du Christ, la mort n'aurait pas été terrassée, l'enfer n'aurait pas été dépouillé de ses armes (...) C'est sur elle que le Christ est mort volontairement, c'est sur elle qu'il a vaincu le diable, et brisé les verrous de l'enter"
"LA CROIX, C'EST LA GLOIRE DU CHRIST !" ; c'est "LE SALUT DU MONDE ENTIER" (Saint André de Crête).
DISSOCIER, "DÉTACHER", "DÉFAIRE" le Christ de Sa Croix, c'est Lui ôter Sa Gloire et Sa Victoire, puisque la Croix est "à la fois la souffrance et LE TROPHÉE DE VICTOIRE de Dieu".
Mais pire : appeler "Croix Glorieuse" une croix "DÉSORMAIS VIDE DE SENS", c'est retourner, renverser, et tourner en dérision, L'ESSENCE même DU MOT "Croix Glorieuse."
Ce sont des pensées hérétiques (dérivées du protestantisme), qui reflètent l'acharnement infernal à faire disparaître la Croix (pour vider le christianisme du cœur de sa substance) : en "défaisant LENTEMENT" la Vérité (en la faisant croire "dépassée").
Ce sont des pensées hérétiques.
Et même, selon la définition littérale du mot, anti-christiques...
("Si quelqu'un veut venir après Moi, qu'il renonce à lui-même, qu'il se charge de sa croix, et qu'il Me suive" (Mt 16, 24)).
je comprends assez mal le raisonnement d'Hélène, pourtant ce qui se conçoit bien devrait s'énoncer clairement
je sais seulement que le crucifix est relativement récent et est limité à l'église latine; dans les premiers siècles de l'Eglise et jusqu'à nos jours en Orient, le Christ en croix est toujours représenté glorieux
"l'image du Christ - qui, de la croix SÈCHE et TORDUE, désormais VIDE DE SENS se détache, se défait lentement."
Hérétique ? Je ne pense que nous ayons qualité pour décider péremptoirement qu'une opinion est hérétique (voir Ad beatissimi).
En revanche, je me souviens que Benoît XVI enseignait que l'on ne doit pas dissocier la croix de la Résurrection, la Passion de la Résurrection. L'une ne va pas sans l'autre (et réciproquement si l'on peut dire). D'autre part, Notre-Seigneur bénéficiait de la "vision béatifique" pendant sa Passion. C'est une vérité très consolante. Mais la croix reste la croix, sur ce point, je suis d'accord avec "Hélène", personne n'a de titre à l'évacuer, pas plus qu'à évacuer la Résurrection.
Sur tous ces point de théologie, naturellement, je me soumet au jugement de l'Église, donc du Pape son chef visible.
Sur tous ces points de théologie, naturellement, je me soumet au jugement de l'Église, donc du Pape, son chef visible.
Nous prions chaque jour pour le pape François qui comme nous tous porte sa croix pour traverser cette vallée de larmes sans trop nous alarmer de ce qui se passe à Rome qui un jour reviendra à la Tradition qui heureusement est préservée,trésor intact pour les générations futures au sein de la Fraternité.
L'Eglise n'a pas toujours "suivi" les modes artistiques. Elle fut plutôt, jusqu'à une époque récente, à l'origine des évolutions artistiques, toujours pour le service des fidèles et de la divine liturgie. Ce que nous vivons depuis plusieurs décennies est un phénomène récent, puisque l'Eglise ne fait qu'imiter ce qu'il y a généralement de plus médiocre dans la production contemporaine. Elle ne possède plus de souffle pour le Beau.
« Ce que nous vivons depuis plusieurs décennies est un phénomène récent, puisque l'Eglise ne fait qu'imiter ce qu'il y a généralement de plus médiocre dans la production contemporaine. Elle ne possède plus de souffle pour le Beau. »
Bien vu mon Père. Comme l'art n'est pas indépendant des autres éléments de la culture, on doit se demander ce qui ne va pas dans la pratique ecclésiale. À mon avis, il faudrait chercher du côté des droits de l'homme et spécialement du droit à la culture que l'Église, les ecclésiastique doivent respecter ensemble la liberté religieuse des fidèles. Dans les documents ecclésiastiques, il n'est jamais question des droits de l'homme dès que ces documents traitent de la liturgie, donc de l'architecture, de l'art et de la façon de prier. On oublie alors Gaudium et spes, comme si G et S n'était adressé qu'à une partie de l'humanité.
"Ergo jam non estis hospites,et advenae:sed estis cives sanctorum,et domestici Dei."
Correction de deux fautes d'orthographe :
« Ce que nous vivons depuis plusieurs décennies est un phénomène récent, puisque l'Eglise ne fait qu'imiter ce qu'il y a généralement de plus médiocre dans la production contemporaine. Elle ne possède plus de souffle pour le Beau. »
Bien vu mon Père. Comme l'art n'est pas indépendant des autres éléments de la culture, on doit se demander ce qui ne va pas dans la pratique ecclésiale. À mon avis, il faudrait chercher du côté des droits de l'homme et spécialement du droit à la culture que l'Église, les ecclésiastiques doivent respecter ensemble la liberté religieuse des fidèles. Dans les documents ecclésiastiques, il n'est jamais question des droits de l'homme dès que ces documents traitent de la liturgie, donc de l'architecture, de l'art et de la façon de prier. On oublie alors Gaudium et spes, comme si G et S n'était adressée qu'à une partie de l'humanité.
Satan préside aux arts, Merlin. Et la religion du philosophe grec pédérastique Platon fut peut-être celle de nombreux clercs du moyen-âge, mais elle n'a rien d'évangélique.
- Hélène joue sur les mots : quoi qu'il en soit de la croix et du sens propre ou figuré, passé ou actuel qu'on lui donne : 1/le Messie n'a pas "voulu la croix", mais les Romains et les Juifs la lui ont imposée, usant de la violence et de la ruse. 2/surtout, comme c'est là une vieille ruse cléricale, la répétition de l'ancien complot des pharisiens et des veuves, l'évangile n'impose aucun devoir social au chrétien, ni attitude civique particulière ; le chrétien sait qu'il vit dans un ordre social corrompu, et que cette corruption est irrémédiable. Les oeuvres de la loi ne sauvent pas, dit l'apôtre Paul.
- Ce que dit le Jésuite précédemment peut être contredit scientifiquement de la première à la dernière ligne. Les Jésuites peuvent se targuer d'avoir formé intellectuellement de nombreux ennemis acharnés du christianisme. Ceci est beaucoup plus facile à prouver que la bonne direction artistique de l'Eglise catholique romaine.
Salut monsieur Lapinos ! Toujours aussi marxiste et même pas soralien ! (Dans le fond tant mieux).
Des idées bien arrêtées, vous ne changerez jamais !
Quant à moi je ne suis pas matérialiste et sur ce point, je prie Dieu de ne pas changer.
À +, cher ami !
J'attends l'éclatante contradiction "scientifique" que vous annoncez... Quant au fait qu'il y ait eu ou qu'il y ait encore des ennemis de la foi sortant des collèges de la Compagnie, cela est vrai bien sûr mais ils sont bien moins nombreux que les catholiques fervents qui ont su faire fructifier leurs talents au service du Christ et de l'Eglise.
"Satan préside aux arts..." Voilà une affirmation gratuite, fausse et non conforme à toute la tradition de l'Eglise. Le Beau ne peut être créé ou inspiré par Satan. C'est du simple bon sens avant même que d'être de l'ordre de la réflexion théologique de base.
Le Christ a voulu ce que son Père voulait. Sa volonté ne fait qu'une avec celle du Père. Et cette volonté passait par le sacrifice de la Croix. Le Christ a bien embrassé la Croix puisqu'il n'a pas repoussé la coupe.
Ma Maman voulait que poursuive mes études secondaires chez les jésuites. Sans doute y était-elle encouragée par ma marraine qui était une "fan" et y avait mis ses deux garçons (mes cousins). Las ! Le bon père qui nous reçut Maman et moi me refusa. Il ne dit pas pourquoi. Comme j'avais de bons résultats, il ne faut pas chercher dans cette direction. Mon père prétendait que c'était parce que ma mère avait appelé le bon père "monsieur". Je crois que la famille ne fut pas jugée une "bonne" famille. Il est vrai que j'ai des frères franc-maçons et que mon père avait de nombreux côtés "franc-maçon sans tablier".
Bref, j'ai fait mes études secondaires au lycée laïque. J'en ai un mauvais souvenir. Je suivis toutefois les cours de notre aumônier catholique jusqu'à environ la 3ème (comme on disait à l'époque). Notre aumônier était un très fervent teilhardien (Teilhard, un jésuite !), mais j'ai retiré quelques bon éléments de son enseignement. Toutefois j'ai repoussé comme fable ridicule l'évolutionnisme et le darwinisme. Évolutionnisme et darwinisme dans lesquels j'ai baigné toute ma jeunesse.
J'ai aussi été intéressé par le protestantisme.
C'est sans doute pourquoi je suis aussi allergique au laïcisme qu'aux Exercices spirituels. Il faut dire que je les "faits" avec les intégristes du Père Augustin (pas avec lui directement) et avec d'autres, victime du prosélytisme de ces milieux.
Voilà où cela mène d'être né dans une « mauvaise famille »...
Maintenant, j'ai l'air très malin puisque les intégristes me prennent pour un "libéral" vitandus (ce qui est entièrement faux dans le sens où ils le prennent : relativiste, je me pense bien moins relativiste qu'eux), ils disent aussi que je suis un fou, et les progressistes me prennent pour un intégriste fasciste (ce que je ne suis pas plus) mais non moins vitandus pour eux.
Voilà où cela mène de chercher la vérité... ;-)
Je suis toutefois très satisfait de m'être extrait du lefebvrisme et d'avoir pu lire les documents de Vatican II dans le texte (vive Internet !). Quelle merveille que Vatican II ! Surtout Dignitatis humanæ, Gaudium et spes et Dei Verbum, documents que je goûte plus parce qu'ils sont plus proches de mes sujets de préoccupation. "Je goûte" les vérités de Vatican II, cela me rappelle les Exercices : "Car ce n'est pas l'abondance de la science qui rassasie l'âme et la satisfait: c'est le sentiment et le goût intérieur des vérités qu'elle médite."
http://livres-mystiques.com/partieTEXTES/Exercices_Ignace/exercices.html
Le Beau le Bon le Vrai sont transcendants. Le Menteur a vu tout le parti à tirer de la subversion de l'art, surtout de l'art "religieux" pour atteindre le bon et le vrai, donc Dieu. Si non pourquoi tout se mal a déclarer beau les horreurs qui pullulent dans nos sanctuaires?. La subversion consiste à déclarer bien le mal, beau le laid et vrai le mensonge. Ceux qui se laissent impressionner par les critères actuels de l'art "moderne" faussent leur goût et détruisent leur esprit critique. Leur sens du Bon et du Vrai s'émoussera aussi avec la perte du bon goût. Le Menteur sait qu'il doit passer par nos sens pour pervertir notre âme (Hellfest, Hallowen, Rock, sculptures, peinture, gaypride, théatre, radio, télévision, cinéma, internet etc...)
- Vous confondez, monsieur Merlin, philosophie matérialiste et société de consommation. Le christianisme n'est pas la foi en l'âme, sans quoi le christianisme serait la foi en rien. Quant à Marx, je ne doute pas que sa prédiction d'autodestruction du capitalisme et des nations capitalistes s'accomplira.
- Les arts libéraux sont sous la gouvernance de Satan, monsieur le Jésuite ; c'est ce qui explique d'ailleurs que certain antéchrist, alarmé par l'état de l'art, s'en soit violemment pris au Christ Jésus et ses apôtres il y a un peu plus d'un siècle. S'il y a une part de tactique dans ses attaques, indéniablement l'imitation de la nature a une grande part en art, ce qui situe l'art du côté de Satan. Il y a une très grande part dans l'art humain qui consiste dans ce que Daoudal qualifie "d'effacement du péché originel".
- Bien sûr que le beau est "transcendant" ; mais pas comme le vrai. L'intérêt ou le plan de Satan est difficile à cerner, bien que Paul de Tarse fournit un certain nombre d'indications sur l'avènement de l'antéchrist.
Ce qui est certain, c'est que la résurrection du Messie, après son assassinat par le clergé juif et les autorités civiles romaines, entraîne un bond en avant vers la vérité, et du même coup un recul de l'art. Le "beau" et le "bon", essentiels pour les païens, ont dès lors perdu définitivement une grande part de leur éclat.
"Les arts libéraux sont sous la gouvernance de Satan". Exemple d'affirmation gratuite ne reposant sur aucun élément de la Tradition de l'Eglise, Monsieur Lapinos. "Recul de l'art" après la Résurrection ? Pourquoi alors le choix réfléchi de l'Eglise paléo chrétienne, dans son magistère, pour l'expression artistique des mystères de la foi, et sa lutte contre l'hérésie iconoclaste? Et à toutes les époques, bien sûr, (sauf à la nôtre hélas), le Magistère n'a pas cessé de donner des règles pour que l'art soit vraiment l'expression du sacré. A relire notamment le Discours sur les images sacrées et profanes du cardinal Gabriele Paleotti après le concile de Trente.
Je ne vais pas vous convaincre par des opinions personnelles. Je ne peux que reconnaître ce qui est le tissu de la réalité des richesses du christianisme, y compris dans son expression artistique authentiquement inspirée par Dieu.
« A relire notamment le Discours sur les images sacrées et profanes du cardinal Gabriele Paleotti après le concile de Trente. »
Merci mon Père. Mais pouvez-vous nous dire où nous pourrions nous procurer la traduction française de ce discours ?
Cher Monsieur Merlin,
Il s'agit du texte de référence pour l'application du concile de Trente en ce qui regarde la peinture, publié en 1582 à Bologne dont le Cardinal était archevêque. Ces règles furent appliquées dans son diocèse puis furent bientôt reprises un peu partout en Europe. Je ne connais pas de traduction française hélas, mais cela existe peut-être? Le texte original est en italien. Il y a eu en 2012 une bonne traduction anglaise sous les auspices du Getty Research Institute de Los Angeles (mais seulement pour l'instant des deux premiers livres). Les trois autres sont en cours de traduction.
Bonne lecture
« Il s'agit du texte de référence pour l'application du concile de Trente en ce qui regarde la peinture, publié en 1582 à Bologne dont le Cardinal était archevêque. Ces règles furent appliquées dans son diocèse puis furent bientôt reprises un peu partout en Europe. Je ne connais pas de traduction française hélas, mais cela existe peut-être? Le texte original est en italien. Il y a eu en 2012 une bonne traduction anglaise sous les auspices du Getty Research Institute de Los Angeles (mais seulement pour l'instant des deux premiers livres). Les trois autres sont en cours de traduction.
Bonne lecture »
C'est gentil, cher monsieur (ou madame) P, mais vous ne me donnez pas les références Internet. Je suis plus à l'aise (ou moins mal à l'aise) en italien qu'en anglais. J'aimerais donc bien avoir un lien vers le texte en italien.
Je suis très sensible à la destruction des décors des églises par le clergé actuel. Cette destruction fait fi du droit du peuple à sa culture.
Cher Monsieur Merlin,
Désolé j'avais oublié de taper mon nom pour vous indiquer les éditions du traité. Il vous suffit de regarder sur un moteur de recherche en tapant : Gabriele Paleotti "Discorso intorno alle imagini sacre e profane". Pour ma part, j'ai trouvé dans une nos bibliothèques jésuites l'édition originale de Bologne en italien, et j'ai commandé sur Chapitre la version anglaise des deux premiers livres
- Monsieur le Jésuite, vous prenez vos responsabilités, je prends les miennes en affirmant que 99% des oeuvres d'art sont d'inspiration satanique, y compris lorsque elles portent l'estampille catholique ou chrétienne.
- L'art somptuaire des cathédrales gothiques repose sur la propagande d'un ordre moral et politique ; bien sûr vous ne trouverez rien dans les évangiles qui permettent de cautionner l'érection de telles nefs.
- L'art a le don de séduire, et ce don particulier n'est pas celui de l'Esprit de dieu, mais il est luciférien. Et comme l'art chrétien est apocalyptique ou il n'est pas, Albert Dürer place à bon escient les instruments de l'art et de la technique aux pieds de Lucifer (dans sa gravure intitulée mélancolie).
- Ce que vous appelez "tradition de l'Eglise", et que je conseille de prendre avec des pincettes pour ma part, est sans doute le mouvement artistique le plus incohérent de toute l'histoire de l'humanité et des civilisations, c'est-à-dire que sous la même "étiquette chrétienne", qui devrait en principe être la plus sérieuse, on trouve les ouvrages les plus contradictoires, voire les plus opposés. Prenons un exemple flagrant : - celui de Dante Alighieri et de son poème ésotérique : que vient faire le prêtre païen Virgile dans le christianisme, issu d'un culte romain pratiquement aussi éloigné des évangiles que le culte satanique égyptien ? Et les clercs du moyen-âge : comment justifient-ils l'introduction de la philosophie de Platon ? Etc. On pourrait prendre mille exemples de l'absence de direction dans l'art chrétien, d'où vient certainement la fragilité particulière de l'art occidental, comparé à celui de civilisations antiques païennes beaucoup plus versées dans l'art.
- Sans aucun doute le délire artistique moderne, de nature anthropologique, porte la marque de la philosophie judéo-chrétienne la plus débile, celle de l'école de Francfort par exemple, dont relève Joseph Ratzinger. Avant tout cette philosophie consiste dans la négation de l'histoire. Les prophéties chrétiennes annoncent la déroute finale de Satan et des nations, aussi les antichrists n'ont-ils de cesse, par tous les moyens, de colmater la brèche ouverte par l'histoire dans la civilisation.
Monsieur Lapinos, je n'avais pas encore compris que vous vous dressiez contre le catholicisme, rejetant à la fois ses racines juives et ses racines helléniques et considérant en fait l'Eglise depuis l'origine comme ayant trahi le Christ (qui ne s'est donc pas incarné dans le peuple d'Israël ?) et comme étant l'Antéchrist.
"Prenons un exemple flagrant : - celui de Dante Alighieri et de son poème ésotérique : que vient faire le prêtre païen Virgile dans le christianisme, issu d'un culte romain pratiquement aussi éloigné des évangiles que le culte satanique égyptien ? Et les clercs du moyen-âge : comment justifient-ils l'introduction de la philosophie de Platon ? Etc."
En bon marxiste, monsieur Lapinos ne voit pas l'unité du genre humain et sa vocation transcendante commune. Il ne comprend donc pas que l'on puisse être à la fois chrétien et aimer la poésie de Virgile et révérer son auteur (le plus grand poète profane, selon saint Thomas More). Cartésien, kantien, marxiste il court d'une idée à l'autre et les trouve exclusives les unes des autres, il a le "culte des antinomies" (Gilson)... et voit l'histoire de l'humanité comme une guerre perpétuelle à mort entre diverses factions, diverses classes, diverses religions. Alors que si notre discours est obligé de fragmenter et de pratiquer des trous dans la réalité dont il ne rend jamais parfaitement compte, parce que c'est la loi du discours rationnel ; la réalité, elle, est une, comme l'humanité est une, notamment par sa raison universelle.
Pauvre monsieur Lapinos, victime de ses lectures...
En fait Lapinos a raison sur beaucoup de points.Le christianisme est d'abord une hétérodoxie au sein du judaïsme et depuis deux mille ans,les générations successives de chrétiens l'ont tellement surchargé dans son arbre catholique par leurs exégèses qu'il en est devenu écrasant.
Peut-être serait-il bon de revenir à plus de simplicité,plus d'humilité,moins d'intellectualisme.
Le pape François très critiqué semble parfois aller dans ce sens,je dis parfois.
Peut-être effectivement sommes-nous loin de l'enseignement du Christ et le masquons-nous par des discours rutilants qui ne touchent plus les coeurs des hommes.
Il y a une raison précise à la présence de Virgile: au moyen âge il était révéré comme le poète païen qui avait annoncé le christianisme, dans la 4e Eglogue des Bucoliques:
Il s'avance enfin, le dernier âge prédit par la Sibylle: je vois éclore un grand ordre de siècles renaissants.
Déjà la vierge Astrée revient sur la terre, et avec elle le règne de Saturne; déjà descend des cieux une nouvelle race de mortels.
Souris, chaste Lucine, à cet enfant naissant; avec lui d'abord cessera l'âge de fer, et à la face du monde entier s'élèvera l'âge d'or: déjà règne ton Apollon. Et toi, Pollion, ton consulat ouvrira cette ère glorieuse, et tu verras ces grands mois commencer leur cours. Par toi seront effacées, s'il en reste encore, les traces de nos crimes, et la terre sera pour jamais délivrée de sa trop longue épouvante.
Cet enfant jouira de la vie des dieux; il verra les héros mêlés aux dieux; lui-même il sera vu dans leur troupe immortelle, et il régira l'univers, pacifié par les vertus de son père.
Merci de ces précisions monsieur Daoudal, c'est certainement des réminiscences de la révélation primitive faite à nos premiers parents et à Noé et sa famille.
Je crois me souvenir avoir lu ou appris je ne sais plus comment que des missionnaires (jésuites ?) avaient trouvé chez les Chinois une tradition selon laquelle une vierge enfanterait et mettrait au monde le sauveur du monde. Interrogé, Léon XIII avait répondu qu'il s'agissait des restes de la révélation primitive transmise de génération en génération.
De plus on aurait tort de croire que les Romains et les Juifs étaient deux peuples se côtoyant sans jamais échanger culturellement. Bien des légendes païennes ne sont que des démarquages de la Bible. Pandore, la première femme, qui ouvre la boîte d'où s'échappent tous les malheurs du monde et au fond de laquelle quand ils se sont tous envolés pour fondre sur les hommes, Pandore aperçoit l'espérance ; Hercule qui est un démarquage de Samson etc.
"Tu sei il mio maestro e il mio autore", dit Dante à Virgile.
Voici un extrait de Virgile en latin (quatrième églogue :
Ultima Cumaei venit iam carminis aetas;
magnus ab integro saeclorum nascitur ordo. 5
iam redit et Virgo, redeunt Saturnia regna,
iam nova progenies caelo demittitur alto.
tu modo nascenti puero, quo ferrea primum
desinet ac toto surget gens aurea mundo,
casta fave Lucina; tuus iam regnat Apollo. 10
Teque adeo decus hoc aevi, te consule, inibit,
Pollio, et incipient magni procedere menses;
te duce, si qua manent sceleris vestigia nostri,
inrita perpetua solvent formidine terras.
ille deum vitam accipiet divisque videbit 15
permixtos heroas et ipse videbitur illis
pacatumque reget patriis virtutibus orbem.
http://www.thelatinlibrary.com/vergil/ec4.shtml
Je me souviens de monsieur Tournon, un professeur de lettres passionné qui nous faisait apprécier l'hexamètre avec ses spondes et ses dactyles etc.
- Monsieur le Jésuite, comme vous savez "catholique" signifie "universel" ; tandis que les valeurs romaines ou latines, elles, sont les plus relatives et les moins universelles, sous l'emprise de la "psyché". Autrement dit un "catholique romain" est une sorte de monstre et je ne fais que rendre à César ce qui est à César.
- Je ne vois pas l'unité, car les évangiles enseignent qu'il n'y en a pas et qu'il n'y en aura pas avant la fin du monde, mais le combat des forces de la vérité contre Satan et les nations. Je conteste ici le mélange effectué par Daoudal du christianisme avec le nationalisme, sous l'influence de valeurs "latines".
- Je ne nie pas qu'il y ait pu avoir dans l'antiquité, sous l'influence des prophéties juives, par exemple, une forme d'art apocalyptique ; mais il est certain que la formule dominante fut celle de l'art satanique égyptien, culte solaire sans doute le plus beau et le plus pur, à côté duquel l'art du "roi soleil" des Français peut passer pour kitsch.
Je nie qu'il y a la moindre preuve d'universalisme dans ce passage de Virgile, rattachable à la grande architecture divine et au nombre 666, qui est "un nombre d'hommes" et fonde un universalisme d'ordre naturel (l'idée d'éternel retour), qui n'est que temporel aux yeux des chrétiens : "La terre passera avant que la parole de dieu, elle, ne passe."
Dante Alighieri n'a rien de "catholique" : il est le plus subjectif dans ses choix et condamnations, motivés par des raisons politiques. On retrouve chez G. Galilée la même subversion du christianisme, qui consiste à rétablir la conception païenne de l'au-delà.