Contrairement aux édiles qui détruisent l’église du village (c’est la mode, en ce moment) sans demander l’avis de la population, voire même contre des décisions de justice, le maire divers gauche de Plouagat, dans les Côtes d’Armor, a organisé un référendum. Depuis 2003 ces référendums ne sont plus consultatifs, ils ont valeur légale et leur résultat s’impose à la municipalité à condition qu’il y ait plus de 50% de votants (c’est sans doute pourquoi il y en a si peu d’organisés : en France on n’aime pas trop demander l’avis du peuple, surtout si on doit le suivre…).
A Plouagat, il y a eu plus de 50% de votants, et 82,5% pour la sauvegarde de l’église, alors qu’il leur en coûtera au moins entre 1,1 et 1,5 million d’euros.
Pour le maire, ce n’est pas une surprise. En effet, il y avait le précédent de Plounérin, non loin de là, où c’est le maire communiste qui avait organisé le scrutin, en 2010. Le maire avait souligné que les travaux de restauration de l’église coûteraient 1,5 million à la commune, ce qui « reviendrait à doubler les impôts, soit une charge annuelle de 100 euros par habitant sur 30 ans », alors que la destruction de l’église ne coûterait que 250.000 €. Comme personne ne va plus à la messe (et depuis longtemps dans cette partie si communiste des Côtes d’Armor qu’on l’appelait « la petite Russie »), il était évident que les gens allaient voter pour la destruction. Ils votèrent à 60% pour la restauration.
Parce que, même si on ne va plus à la messe, on ne détruit pas l’église où l’on a été baptisé, l’église où l’on s’est marié, l’église qui est au centre du village parce que nous restons les héritiers d’une chrétienté et que, finalement, nous ne voulons pas oublier nos racines…