Le triduum de litanies pénitentielles avant la fête de l’Ascension fut institué à Vienne par saint Mamert vers 470 ; il comportait aussi la suspension des travaux serviles et le jeûne. L’usage s’en étendit rapidement et devint très populaire. Toutefois, comme une période de deuil et de pénitence au milieu du temps pascal semblait à Rome un contresens tout à fait inopportun, la liturgie romaine ne l’adopta que fort tard, c’est-à-dire durant la période franque, sous Léon III, et cela seulement à titre exceptionnel, et non comme une institution stable devant se répéter chaque année. Par la suite, la coutume des Églises gallicanes s’accorda définitivement avec Rome, grâce pourtant à un compromis : le jeûne fut aboli, on ne conserva que la procession de saint Mamert suivie de la messe pendant les trois jours, laquelle messe, d’ailleurs, est celle-là même qui se célébrait à Rome lors des Litanies majeures. Il faut remarquer en outre que ces Rogations franques entrèrent seulement très tard dans le rituel officiel de Rome, puisque les Ordines Romani les ignorent complètement.
L’église stationnale de Sainte-Marie-Majeure évoque le souvenir de l’antique litania septiformis ou procession de pénitence instituée par saint Grégoire le Grand pour obtenir la cessation de la peste.
Le souvenir du premier miracle opéré par Jésus aux noces de Cana, grâce à l’intercession de la Vierge, sa Mère, dont la seule prière put décider son divin Fils à devancer le temps fixé par lui pour se manifester au monde au moyen de prodiges, doit nous inspirer une grande confiance dans le puissant patronage de Marie. Combien de fois la divine Mère ne formule-t-elle pas encore, en notre faveur, la prière qu’elle fit pour les époux de Cana : Vinum non habent ! et nous, alors, nous nous sentons enivrés du saint amour de Dieu, et nous répétons, avec l’ordonnateur du festin : Tu autem servasti bonum vinum usque adhuc !
Commentaires
Dans mes souvenirs, la procession des Rogations se faisait dans la campagne pour bénir les champs et être préservés des aléas climatiques.
En voyant les incendies, les inondations, les tremblements de terre actuellement sur notre planète, je pense qu'ils seraient moins néfastes si les processions des Rogations avaient lieu à nouveau