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Une initiative d’Al Azhar

L’université islamique Al Azhar avait invité jeudi, sous la présidence de son grand imam et recteur Mohammed Ahmed al-Tayeb, les responsables de tous les partis politiques et de toutes les religions présentes en Egypte, pour leur proposer une solution à la violence et à l’anarchie qui se répandent dans le pays.

Ce n’est pas en soi un événement, car la célèbre instance sunnite, qui se pose en autorité morale de l’Egypte, a déjà organisé des réunions de ce type, mais le document proposé mérite d’être signalé. On sait qu’à plusieurs reprises ces derniers temps Al Azhar a fait preuve d’une étonnante modération, mais le document en question est encore plus étonnant, dans la mesure où il ne fait aucune allusion à l’islam :

1 – Le droit à la vie est garanti par toutes les religions et lois ; il n’y a aucun bien à attendre d’une nation ou d’une société qui ne reconnaîtrait pas le caractère sacré de la vie humaine.

2 – On doit faire une distinction entre l’action politique et l’action violente criminelle, en soulignant la sacralité de la propriété publique et privée et du sang.

3 – Il faut souligner le devoir de l’Etat et de son appareil de sécurité de protéger les citoyens, leurs droits constitutionnels et leurs libertés, et la propriété publique et privée, sans violer les droits de l’homme et les lois.

4 – Dénonciation – ainsi que criminalisation légale et religieuse – de la violence sous toutes ses formes.

5 – Condamnation de l’incitation à la violence.

6 – Condamnation de tous les appels à la violence, de la diffamation, des rumeurs répandues contre des entités et personnalités publiques, et reconnaissance de ces actions comme manquements éthiques.

7 – Engagement d’utiliser des moyens pacifiques pour faire de la politique et élever la prochaine génération égyptienne dans une culture du discours politique pacifique.

8 – Engagement pour un dialogue sérieux entre les différents groupes politiques, particulièrement en temps de crise, visant à renforcer une culture de respect pour la diversité.

9 – Protection de la société égyptienne contre les appels sectaires et racistes, les groupes militants illégaux et des interventions étrangères illégales.

10 – La protection de l’Etat égyptien est de la responsabilité de toutes les parties : le gouvernement, l’opposition, le peuple, les jeunes, les anciens, les partis politiques, les groupes et mouvements.

Toutes les personnalités présentes (dont le patriarche Tawadros, Mohammed el Baradei, Amr Moussa…) ont signé le document.

« Le plan d’Al-Azhar est un rappel spirituel, patriotique, et social pour tous les Egyptiens, et il sera suivi et soutenu par toute la population », commente avec enthousiasme le P. Rafic Greiche, porte-parole de l’Eglise catholique en Egypte, à l’agence Asianews. Laquelle rappelle que les précédentes initiatives d’Al Azhar n’ont servi à rien.

Et l’unanimité des personnalités autour de l’imam al-Tayeb ne peut maquer le fait que les activistes qui multiplient les manifestations de plus en plus incontrôlées ont rejeté le texte u motif qu’il mettrait sur le même plan leur violence légitime et celle de la répression…

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