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O Sapientia

O Sagesse, qui êtes sortie de la bouche du Très-Haut, atteignant d’une extrémité à une autre extrémité, et disposant toutes choses avec force et douceur : venez pour nous enseigner la voie de la prudence.

Les antiennes O de l’Avent

Chaque soir, du 17 décembre à la veille de la nuit de Noël, l’Eglise chante au Magnificat une antienne particulièrement solennelle, qui commence par « O ». Ces sept antiennes sont toutes tissées de citations de la Sainte Ecriture, notamment d’Isaïe et du livre de la Sagesse. On connaît les notices du bienheureux Jacques de Voragine sur les saints, dans sa Légende dorée où il rassemble de façon rafraîchissante, en nos temps de dessèchement « scientifique », toutes les traditions qu’il a pu rassembler sans s’occuper le moins du monde de leur crédibilité historique. Mais il évoque aussi les temps liturgiques, et, pour l’Avent, il commente les antiennes O, en leur donnant une logique qu’en fait elles n’ont pas, mais par laquelle il résume fort bien tout un aspect de ces inépuisables antiennes :

« Beaucoup se demandent, dit saint Augustin, pourquoi Jésus-Christ n'est pas venu plus tôt ; c'est que la plénitude du temps n'était pas encore arrivée, d'après la disposition de celui par lequel toutes choses ont été faites dans le temps. » Enfin dès qu'arriva la plénitude du temps, vint celui qui devait nous délivrer du temps. Or une fois délivrés du temps, nous arriverons à cette éternité où le temps aura disparu. (…)

« Alors arriva le grand médecin, quand par tout l’univers souffrait abattu le grand malade », dit saint Augustin. C'est la raison pour laquelle l’Église, dans les sept antiennes qu'elle chante avant la Nativité de Notre Seigneur, montre l’innombrable complication de ces maladies et réclame pour chacune d'elles l’intervention du médecin : car, avant la venue du Fils de Dieu en la chair, nous étions ignorants ou aveugles, engagés dans la damnation éternelle, esclaves du démon, enchaînés à la mauvaise habitude du péché, enveloppés de ténèbres, enfin des exilés chassés de leur patrie. Nous avions donc besoin d'un docteur, d'un rédempteur, d'un libérateur, d'un émancipateur, d'un éclaireur et d'un Sauveur.

Comme nous étions des ignorants et que nous avions besoin d'être instruits par le Fils de Dieu, voilà pourquoi tout d'abord, dans la première antienne, nous chantons : « O Sapientia... O sagesse sortie de la bouche du Très-Haut... venez nous enseigner la voie de la prudence. »

Mais à quoi eût servi d'être instruits, si nous ne dussions pas être rachetés ? Aussi demandons-nous que le Fils de Dieu nous rachète, quand nous lui crions dans la seconde antienne : « O Adonaï... O Adonaï, chef de la maison d'Israël... venez, étendez votre bras pour nous racheter. »

Mais à quoi bon avoir été instruits et rachetés, si après notre rédemption nous eussions encore été retenus captifs ? C'est alors que nous demandons d'être délivrés, quand, dans la troisième antienne, nous chantons : « O radix Jesse... O rejeton de Jessé... venez nous délivrer ; ne tardez pas. »

Mais être délivrés et être rachetés, qu'était-ce pour des captifs, s'ils n'étaient cependant pas encore dégagés de tout lien, de manière à ne pas s'appartenir et ne pouvoir librement aller où ils voudraient ? Il était donc peu avantageux qu'il nous eût rachetés et délivrés, si nous restions encore enchaînés. C'est pourquoi nous demandons à être dégagés de tous les liens du péché, quand, dans la quatrième antienne, nous disons à haute voix : « O clavis David... O clef de David... venez, faites sortir de sa prison le captif assis dans les ténèbres et à l’ombre de la mort. »

Or parce que ceux qui sont restés longtemps dans une prison ont les yeux troubles et ne sauraient distinguer les objets, libérés alors de la prison, il nous reste à être éclairés pour voir où nous devons aller, et dans la cinquième antienne nous nous écrions : « O Oriens... O Orient, splendeur de lumière éternelle... venez et éclairez ceux qui sont assis dans les ténèbres et à l’ombre de la mort. »

Mais que sert d'être instruits, rachetés, délivrés de tous nos ennemis et éclairés, si nous ne devions être sauvés ? Donc dans les deux antiennes suivantes, nous demandons d'être sauvés, en disant : « O Rex Gentium... O Roi des Nations... venez sauver l’homme que vous avez formé du limon. » Et encore : « O Emmanuel... O Emmanuel... venez nous sauver, ô Seigneur notre Dieu. » Par la première, nous demandons le salut des nations, en disant : « O Roi des Nations. » Par la seconde, nous réclamons le salut des Juifs, auxquels Dieu avait donné la loi ; en sorte que nous disons : « O Emmanuel, notre roi et notre législateur. »

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