Le deuxième chapitre définit « l’exercice de l’œcuménisme ».
Que doit-on faire d’abord ? Eh bien, il faut d’abord travailler à la « rénovation de l’Eglise », rénovation qui consiste « essentiellement dans une fidélité plus grande à sa vocation », par la « réforme permanente dont elle a perpétuellement besoin en tant qu’institution humaine et terrestre ».
Il faut aussi une conversion du cœur, un renouveau de l’âme, le renoncement à soi-même, une prière humble qui demande pardon à Dieu et aux frères séparés. C’et en vivant « plus purement selon l’Evangile », en plus étroite communion avec la Sainte Trintié, qu’on favorise l’union des chrétiens, « bien plus », qu’on la réalise.
« En certaines circonstances particulières », donc pas tout le temps, il est « souhaitable que les catholiques s’associent pour prier avec les frères séparés ». Mais la communicatio in sacris ne doit pas être employée sans discernement : elle est, « la plupart du temps, empêchée du point de vue de l’expression de l’unité ».
Quant à la manière d’exprimer la foi : « Il faut absolument exposer clairement la doctrine intégrale. Rien n’est plus étranger à l’œcuménisme que ce faux irénisme qui altère la pureté de la doctrine catholique et obscurcit son sens authentique et assuré. »
Quand on sait comment a été généralement été mené le dialogue œcuménique depuis le concile dans tant de diocèses et de rencontres, on mesure la profondeur du fossé avec ce que le concile édictait, et que l’on prétend appliquer…
Le décret passe ensuite en revue les diverses « Eglises et communautés ecclésiales séparées du siège apostolique romain ».
Il commence par les Eglises orientales, qui sont des Eglises parce qu’elles ont la succession apostolique et de véritables sacrements – ce qui rend possible « une certaine communicatio in sacris » (mais ce que ne dit pas le texte c’est qu’en général ce sont les orthodoxes qui la refusent…). Il souligne que la liturgie propre de ces Eglises, ainsi que leur discipline propre, ne nuit en aucune manière à l’unité. Il précise que les Eglises d’Orient ont toute latitude à se régir selon leur propre discipline, mais que « l’observance parfaite de ce principe traditionnel (…) ne fut pas toujours respecté » par Rome. Et que ce qui est dit de cette diversité vaut tout autant pour « la formulation théologique de la doctrine » : les diverses formules, héritées de traditions différentes, « doivent souvent être considérées comme plus complémentaires qu’opposées ».
D’ailleurs, note le décret, « beaucoup d’Orientaux » catholiques qui gardent ce patrimoine « vivent déjà en pleine communion avec leurs frères qui gardent la tradition occidentale ». En bref, « tout ce patrimoine spirituel et liturgique, disciplinaire et théologique, dans ses diverses traditions, fait pleinement partie de la catholicité et de l’apostolicité de l’Église ».
Il est question ensuite des communautés protestantes, mais « à cause de leur diversité d’origine, de doctrine et de vie spirituelle », il est « très difficile de les définir », et de ce fait le discours reste fatalement dans le vague, se contentant de signaler ce qui paraît leur être commun : la foi au Christ, l’étude de la Sainte Ecriture, le baptême, la prière.
En conclusion, nouvelle exhortation : les fidèles doivent « s’abstenir de toute légèreté » et de « tout zèle imprudent » : leur activité œcuménique ne peut être que « pleinement et sincèrement catholique, c’est-à-dire fidèle à la vérité reçue des Apôtres et des Pères, et conforme à la foi que l’Église catholique a toujours professée ».