Extrait du message de Benoît XVI aux participants à la session portugaise de la Cour des Gentils qui se déroulait les 16 et 17 novembre au Portugal, sur « la valeur de la vie ».
La mort d'un être aimé est, pour ceux qui l'aiment, l'événement le plus absurde que l'on puisse imaginer: il est inconditionnellement digne de vivre, il est bon et beau qu'il existe (l'être, le bon et le beau, comme le ferait observer un métaphysicien, sont transcendantalement équivalents). De même, la mort de cette personne apparaît, aux yeux de ceux qui ne l'aiment pas, comme un événement naturel, logique (pas absurde).
Qui a raison? Celui qui aime («la mort de cette personne est absurde») ou celui qui n'aime pas («la mort de cette personne est logique»)?
La première position n'est défendable que si chaque personne est aimée par un Puissance infinie; et c'est pourquoi il était nécessaire de faire appel à Dieu. De fait, celui qui aime ne veut pas que l'être cher meurt, et s'il le pouvait, il l'empêcherait à jamais.
S'il pouvait... L'amour fini est impuissant, l'Amour Infini est tout-puissant.
Eh bien, telle est la certitude que l'Église proclame: «Car Dieu a tant aimé le monde qu'il a donné son Fils unique, afin que quiconque croit en lui ne périsse point, mais qu'il ait la vie éternelle» (Jn 3, 16). Oui! Dieu aime chaque personne qui est, pour cette raison, inconditionnellement digne de vivre.
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La valeur de la vie ne devient évidente que si Dieu existe. C'est pourquoi il serait beau que les non-croyants veuillent vivre «comme si Dieu existait». Même en n'ayant pas la force d'y croire, ils devraient vivre selon cette hypothèse; sinon, le monde ne fonctionne pas. Il y a beaucoup de problèmes à résoudre, mais ils ne le seront jamais tout à fait, si Dieu n'est pas placé au centre, si Dieu ne devient pas visible à nouveau dans le monde et déterminant dans notre vie.