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Notules sur un concile (5) "Lumen gentium" (4)

Avec le chapitre II, Lumen gentium commence à examiner les diverses parties de l’Eglise. Ou plutôt, se prépare à le faire. Car ce chapitre est tout entier consacré au « peuple de Dieu », et il ne s’agit pas d’une partie de l’Eglise, mais de l’Eglise tout entière.

On retrouvera cette nouvelle perspective, très importante, dans le nouveau Code de droit canonique et dans le Catéchisme de l’Eglise catholique. On ne commence pas par regarder l’Eglise du haut de la pyramide, en commençant par le pape, et comme si l’Eglise était essentiellement le personnel ecclésiastique, mais on regarde l’Eglise tout entière. Et l’on s’aperçoit alors que l’Eglise, plutôt que d’être un « troupeau » conduit par des pasteurs, est d’abord le nouveau « peuple de Dieu », celui de la Nouvelle Alliance, le peuple des fidèles du Christ, dont les pasteurs, et le pape lui-même, font également partie. Et cette notion de peuple de Dieu n’est pas seulement sociologique, elle est directement liée au mystère de l’Eglise, car ce peuple est, selon l’expression de saint Pierre, un « sacerdoce royal ».

On remarquera en passant que l’Eglise est ici désignée comme « le sacrement visible de cette unité salutaire » - et non pas « comme le sacrement ». Et c’est une citation de saint Cyprien.

Naturellement, il est souligné que le sacerdoce dont il est question ici, le « sacerdoce commun », commun à tous les membres de l’Eglise, est distinct du sacerdoce hiérarchique : il y a une différence d’essence, et non de degré (« essentia, et non gradu »), entre les deux (c’est après le concile que certains feront dire au texte le contraire de ce qu’il dit). Mais ils sont ordonnés l’un à l’autre puisqu’ils participent tous deux de l’unique sacerdoce du Christ.

Jean-Paul II aimait beaucoup parler de la famille comme d’une « Eglise domestique ». Benoît XVI le fait aussi, même si c’est moins souvent. A priori, on se dit que l’expression doit venir d’un texte de Vatican II. Pourtant, on ne l’y trouve pas. En fait, on ne l’y trouve pas dans la traduction française (qui serait sérieusement à revoir). Mais elle se trouve dans le texte latin, dans ce chapitre de Lumen gentium sur le peuple de Dieu : le sacrement de mariage est le signe de l’union du Christ et de l’Eglise, et les époux chrétiens donnent, par le baptême de leurs enfants, de nouveaux membres au peuple de Dieu, faisant de la famille comme une « Ecclesia domestica ».

Certains s’inquiètent que depuis le concile on n’enseigne plus que l’Eglise est nécessaire au salut. Or ceux qui n’enseigneraient plus cela seraient en contradiction avec le concile :

« Appuyé sur la Sainte Écriture et sur la Tradition, il enseigne que cette Église en marche sur la terre est nécessaire au salut. Seul, en effet, le Christ est médiateur et voie de salut : or, il nous devient présent en son Corps qui est l’Église ; et en nous enseignant expressément la nécessité de la foi et du baptême (cf. Mc 16, 16 ; Jn 3, 5), c’est la nécessité de l’Église elle-même, dans laquelle les hommes entrent par la porte du baptême, qu’il nous a confirmée en même temps. C’est pourquoi ceux qui refuseraient soit d’entrer dans l’Église catholique, soit d’y persévérer, alors qu’ils la sauraient fondée de Dieu par Jésus Christ comme nécessaire, ceux-là ne pourraient pas être sauvés. »

Viennent ensuite des précisions sur les liens de l’Eglise avec les chrétiens non catholiques (par le baptême, d’autres sacrements, la vénération de la Vierge, ou le… martyre), avec les non-chrétiens (« tout ce qui, chez eux, peut se trouver de bon et de vrai, l’Église le considère comme une préparation évangélique et comme un don de Celui qui illumine tout homme pour que, finalement, il ait la vie »), et le chapitre se termine par une forte affirmation du caractère missionnaire de l’Eglise (qui fera l’objet d’un document à part).

 

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