Suite à la polémique concernant l’éventuelle libération conditionnelle de l’ex-femme de Dutroux et son accueil dans un couvent de clarisses, Mgr Léonard joue à Ponce Pilate :
« Il ne nous revient pas comme Eglise de donner des commentaires sur une décision de la justice. La libération de Michelle Martin et les conditions y afférentes sont de l’entière responsabilité des autorités civiles et judiciaires. »
Eh bien si, justement, il revient à l’Eglise, non pas, certes, de commenter l’opportunité d’une libération, mais d’expliquer ce que représente l’accueil d’un criminel dans un couvent.
Il poursuit en démago refusant de faire comprendre quoi que ce soit à ceux qui ont une réaction épidermique :
« Je suis conscient de ce que la libération conditionnelle de Michelle Martin, contre laquelle le Parquet Général a introduit un pourvoi en Cassation, suscite beaucoup d’émotion chez les victimes et leurs familles. Je suis aussi conscient de ce que la décision du tribunal d’application des peines rencontre incompréhension et colère chez une bonne partie de la population ».
Il continue en se lavant les mains : c’est pas moi, c’est les bonnes sœurs… :
« Je souhaite insister sur le fait que les sœurs clarisses de Malonne ne sont pas sous l’autorité directe d’un évêque. Les sœurs clarisses ont réfléchi et débattu longuement, et ont à la fin de ce discernement répondu positivement à la demande des avocats et de la Justice, parce qu’il n’y avait, semble-t-il, pas d’autre accueil possible. Les sœurs ont pris leur décision en toute autonomie, sans concertation avec les évêques. Elles ont soupesé les conditions de l’accueil, et respectent les décisions légales du tribunal. »
L’archevêque insiste lourdement , comme si c’était en cause, que l’accueil de Michelle Martin par les clarisses « ne peut porter préjudice aux choix sans équivoque que les évêques ont fait dans le dossier des abus d’enfants d’être du côté des victimes et de leurs proches ». Et de marteler : « Ce choix est et demeure prioritaire pour les évêques. »
Et il en rajoute une couche en en soulignant qu’il n’appartient pas à l’Eglise de statuer sur la question de l’opportunité sociale du séjour de Michelle Martin à Malonne : « Cette question doit être tranchée par les autorités civiles et judiciaires compétentes en ce domaine. Les décisions prises par elles sont pour nous décisives. »
Mgr Léonard n’a donc jamais entendu parler des criminels qui tout au long de l’histoire de l’Eglise ont fini leur vie dans un couvent pour expier leurs crimes et trouver la rédemption – voire la sainteté.
Commentaires
Je regrette avoir personnellement une réaction épidermique. Je ne suis pas contre la "pénitence" de cette dame dans un couvent de clarisses, mais seulement lorsqu'elle aura purgé toute sa peine.
Ces religieuses ont été gagnées par l'esprit bisounounours et s'intéressent en priorité aux assassins et non aux victimes. Elles sont abonnées à La Croix (idem de toutes les communautés)
Comme dans ma paroisse où le chapelet est dit chaque fin d'après-midi pour les locataires d'une maison d'arrêt et, jamais mais jamais, pour leurs victimes.
Pour ma part,je suis épidermiquement outré par ces "catholiques" qui se scandalisent de l'accueil de Michèle Martin par les Clarisses.On voit ce qu'a donné le lavage de cerveau des années post-conciliaires,une ignorance crasse de la tradition et de l'histoire de l’Église!Je n'ai qu'un seul mot à dire aux sœurs,BRAVO!
Vous ignorez la réalité du pays:
- L'hypersensibilité de la population aux affaires de pédophilie depuis le fameux Dutroux.
- Léonard suscite une réaction épidermique chez 50% des catholiques (frange molle) et de tous les politiciens (franc-maçons pour la plupart).
- Le scandale de la pédophilie qui a eclaboussé l'eglise de Belgique en début de son mandat.
Il ne pouvait difficilement se prononcer explicitement en faveur de la décision des clarisses, sous peine de créer un Tsunami médiatique qui aurait déçu bonne part de ses partisans au sein de l'Eglise belge. La langue de bois, dont il est peu coutumier, est en ce cas précis, de rigueur.