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Euromark

Signe des temps : les concurrents pour le prix économique Wolfson (le plus prestigieux après le prix Nobel), cette année, devaient répondre à cette question : « Si un État membre devait quitter l'union économique et monétaire, quelle procédure adopter pour rendre cela le moins douloureux possible ? »

Le prix a été décerné hier à la société Capital Economics, dont le président est Roger Bootle. Lequel signe une chronique dans le Telegraph d’aujourd’hui, intitulée : « Eclatement de l’euro : que l’Allemagne dirige le noyau nord, et la France le reste ».

Roger Bootle juge improbable qu’un seul pays quitte la zone euro, et également improbable que l’euro disparaisse. Selon lui, il ne peut y avoir qu’une « reconfiguration » de la zone. Avec d’une part une « union monétaire nordique centrée sur l’Allemagne », avec l’Autriche, les Pays-Bas et le Luxembourg, peut-être la Finlande et la Belgique. Ces pays, « déjà bien alignés » sur l’Allemagne, peuvent former une « pleine union budgétaire et politique ».

« La question la plus intrigante concerne la France. » Ce pays a été un proche partenaire de l’Allemagne, et leurs économies ont eu tendance à être parallèles, mais les performances de la France ressemblent aujourd’hui à celles des pays périphériques. Son déficit courant est l’opposé de l’excédent allemand, et son déficit budgétaire est proche de celui de la Grèce. En outre la France a de forts liens financiers et bancaires avec les pays périphériques.

« Compte tenu de tout cela, je conseillerais à la France de rester en dehors d’une union monétaire nordique. » En revanche, elle pourrait être l’élément dirigeant d’un noyau d’anciens membres de la zone euro.

Roger Bootle pense que les dirigeants français voudront rester avec l’Allemagne, sans même réfléchir à la question. Mais alors, prévient-il, à mesure que l’euro dominé par l’Allemagne montera en puissance, la France le paiera très cher.

Un autre scénario possible est que ce soient les pays du nord qui quittent l’euro, pour créer une nouvelle monnaie, en laissant les pays du sud se débrouiller. Mais il ne voit pas l’Allemagne prête à se lancer dans cette aventure.

En conclusion :

« Si l'euro est reconfiguré, il semble que ce sera par le départ des membres les plus faibles du sud, un par un. Dans ce cas, nous nous retrouverions avec un ensemble de monnaies flottantes indépendantes pour les pays périphériques tandis que l'euro continuerait en tant que monnaie du noyau nordique dominé par l'Allemagne. A mon avis, cela n’a que trop tardé – dans leur intérêt comme dans le nôtre. »

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