Dom Pius Parsch (Guide dans l’année liturgique) fait remarquer que le temps pascal peut se diviser en deux parties. La première partie vient de se terminer. Elle insistait sur la Résurrection, le baptême, et l’eucharistie. Voici que commence la deuxième partie, axée sur la préparation à l’Ascension et à la Pentecôte, quand le Christ ressuscité quittera cette terre et enverra le Saint-Esprit pour le remplacer. Cette préparation est une spiritualisation, dont le point culminant sera la Pentecôte, et cette réception du Saint-Esprit a pour but de nous rendre forts dans les combats qui nous attendent.
Tous les évangiles de ces dimanches sont empruntés au discours d’adieu du Christ à ses apôtres après la Cène. Il voulait les consoler de son départ, « ancrer leur cœur auprès de lui dans le ciel et les rendre capables de supporter la souffrance sur la terre ». « L’Église applique ces passages au temps qui suit Pâques. » Et nous les applique, à nous, aujourd’hui.
« Jusqu’ici, nous fêtions Pâques. Nous nous sentions pour ainsi dire au ciel. Volontiers nous aurions dit comme saint Pierre : “Il fait bon ici, dressons-y nos tentes !” Nous allions oublier que nous sommes encore sur la terre. L’Église nous ramène aux âpres réalités de la vie quotidienne. Elle ne nous les peint pas en rose ; elle ne nous présente pas un Éden où ne fleurissent que des roses sans épines. Elle le dit clairement aux nouveaux chrétiens comme à nous : la vie chrétienne est une vie dure, difficile, une vie remplie de souffrances, de combats, d’épreuves ; la vie chrétienne est un pèlerinage vers la patrie céleste. »
Mais la jubilation pascale ne diminue pas pour autant, elle augmente plutôt. « Jubilate », insiste l’Introït, qui fait chanter cinq alléluias.