Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Le Parlement européen : sus à l’extrême droite (air connu)

Une fois de plus, le Parlement européen va modifier l’un de ses règlements, afin de renvoyer les parias à leur pariatude.

En 2003, le Parlement européen et le Conseil ont établi un statut officiel des partis politiques européens (déjà reconnus dans le traité de Maastricht) et les règles permettant à ces partis d’obtenir un financement.

Les conditions fixées visaient notamment à empêcher des partis « d’extrême droite » et « xénophobes » de constituer un parti européen. Néanmoins, en octobre 2009, était créée l’Alliance européenne des mouvements nationaux, regroupant neuf partis dont le Front national, le British national Party, le parti hongrois Jobbik, etc. C’est seulement toutefois cette année que l’AEMN a pu remplir tous les critères pour être pleinement reconnue et recevoir un financement. Le 13 février dernier, le Parlement européen octroyait 289.266€ de subvention annuelle à l’AEMN.*

Ce qui a naturellement suscité la colère de nombreux députés, n’admettant pas qu’on puisse ainsi donner de l’argent aux ignobles.

Le 29 mars, en adoptant l’État prévisionnel des recettes et des dépenses pour l'exercice 2013, le Parlement européen a voté, à une très large majorité, un texte par lequel il « se dit inquiet du fait que les principes sur lesquels l'Union européenne est fondée, à savoir les principes de la liberté, de la démocratie, du respect des droits de l'homme et des libertés fondamentales, ainsi que de l'État de droit ne sont pas totalement respectés ; souligne qu'une subvention du Parlement ne devrait être octroyée qu'aux partis qui respectent scrupuleusement les principes fondateurs de l'Union ainsi que la charte des droits fondamentaux ; demande par conséquent que ce règlement soit révisé en conséquence ».

On va donc modifier les règles de façon à ce que l’AEMN ne soit plus reconnue et ne puisse plus bénéficier d’un financement. Et désormais sur un critère idéologique, et non en multipliant le nombre de pays ou d’élus nécessaires. Ce sont les autres partis qui devront décider que tel ou tel parti de l’AEMN ne respecte pas scrupuleusement les « valeurs » de l’UE…

Comme le souligne le toujours excellent conservateur britannique Daniel Hannan, les membres de l’AEMN sont pleinement qualifiés selon les règles en vigueur, il est inacceptable « que la reconnaissance d’un parti politique dépende du vote de ses concurrents ». Surtout, ajoutons-le, s'il s'agit d'un vote sur des calomnies.

* Le PPE reçoit 6,48 millions d’euros, le parti socialiste européen 4,32 millions.

Les commentaires sont fermés.