Vendredi, après les prêches dans les mosquées, des centaines de jeunes musulmans de Zakho se sont lancés à l’attaque des commerces appartenant à des chrétiens ou à des yazidis, blessant ceux qui s’opposaient à leurs exactions. Selon CNN, 15 boutiques vendant de l’alcool, deux salons de massage et deux hôtels ont été attaqués. Zakho, ville kurde irakienne proche de la frontière turque, est depuis toujours un évêché chaldéen, mais il n’y a plus guère que 3.000 chrétiens dans cette ville de 200.000 habitants. Puis les musulmans fanatiques sont allés terroriser les quelque 200 familles chrétiennes de Sumaili, puis les 180 familles chrétiennes de Shiuz, scandant des slogans antichrétiens et des appels au jihad. La police kurde est enfin intervenue pour rétablir le calme. Pendant de ce temps-là des jeunes chrétiens étaient allés, en représailles, attaquer des locaux de l’Union islamique du Kurdistan (proche des frères musulmans).
Le président du Kurdistan irakien Massoud Barzani a dénoncé les « sabotages » commis « à l’instigation de certains religieux », soulignant que les assaillants avaient ciblé « des équipements touristiques, particulièrement des équipements appartenant à des chrétiens et à des yazidis ». Selon lui, les autorités ont « fait un effort important » pour empêcher les « actes de sabotage », mais « elles ne l’ont pas pu ».
« Je dénonce ces actes inhumains et illégaux, et j’appelle le peuple du Kurdistan à respecter la coexistence nationale, religieuse et interreligieuse, et de prendre comme objectif fondamental de vivre ensemble et en paix », a ajouté Massoud Barzani, affirmant qu’une commission spéciale était instituée pour enquêter sur les incidents et prendre des mesures judiciaires contre les personnes impliquées.
Quoi qu’il en soit, les chrétiens d’Irak qui avaient fui Bagdad et autres lieux de Mésopotamie pour se réfugier chez les Kurdes savent que le répit risque, une fois de plus, d’être de courte durée…