"Je puis te montrer les sépulcres des Apôtres, puisque, soit que tu ailles au Vatican, soit que tu te rendes sur la voie d’Ostie, tu trouveras les trophées (trópaia) de ceux qui fondèrent cette église." Ces paroles du prêtre Caïus disputant avec Proclus, chef des Cataphrygiens à Rome, démontrent que, dès le IIe siècle, les chapelles funéraires élevées à la mémoire des deux Princes des Apôtres sur leurs tombeaux par le pape Anaclet, étaient considérées, même par les hérétiques, comme la double pierre angulaire de l’Église romaine ; le symbole de son apostolicité et de sa divine transcendance.
Il n’y a donc pas lieu de s’étonner si, à peine la paix eut-elle été octroyée à l’Église par Constantin, le pape Silvestre lui suggéra de faire, de ces deux principaux sanctuaires de la foi catholique, des édifices correspondants par leur majesté et par leur beauté à l’importance assumée par les deux tombeaux vis-à-vis de l’univers chrétien.
Le vœu du Pape fut bien accueilli par le fils de sainte Hélène, qui, sur la voie Cornelia comme sur la voie d’Ostie, érigea deux véritables domus regales, selon l’expression du Liber Pontificalis, resplendissantes d’or, et riches d’un patrimoine immobilier considérable qui s’étendait jusqu’en Orient.